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PRÉFACE.

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Table des matières

DEPUIS long-temps je projetois de publier une Histoire Naturelle des Colibris, accompagnée de figures; j’avois même dessiné quelques espèces des plus brillantes; mais l’impossibilité de rendre les couleurs vives et métalliques de ces oiseaux par les moyens ordinaires, je veux dire par l’enluminure et la dorure au pinceau, m’avoit fait retarder l’exécution de ce projet. Cependant je multipliai les essais, et je fus puissamment secondé dans mes recherches à ce sujet, par Louis BOUQUET, Professeur de Dessin.

Mais comme je dois répondre de l’exactitude des figures de cet ouvrage, qu’elles en sont même l’unique objet, je n’ai confié l’exécution des dessins à personne je les ai fait graver par les plus habiles Artistes de Paris: et quant à l’effet principal de ces figures, je veux dire l’éclat de leurs couleurs, cette partie étant le résultat de nos recherches, a été exécutée par Bouquet.

Comme l’opération par laquelle l’or est appliqué sur la gravure demande une justesse extrême, et ne peut avoir lieu que sur un petit espace, cet inconvénient ne nous a pas permis de placer deux figures sur la même feuille; et c’est pour cette raison que la première planche seule est dorée au pinceau.

L’impression des planches présente aussi quelques difficultés: mais les talens de l’imprimeur LANGLOIS ont triomphé des obstacles nombreux que nous ayons éprouvés à cet égard.

Fidèle au principe que j’ai adopté dans mon ouvrage sur les Singes, je n’ai représenté que les oiseaux que j’ai vus en nature; presque tous font partie de la collection du Muséum d’Histoire Naturelle, ou du magnifique Cabinet de mon ami DUFRESNE: quelques-uns m’ont été communiqués par MAUGÉ, et ceux-ci sont d’autant plus précieux, qu’ils ont été tués parce Voyageur, sur les lieux mêmes qu’ils habitent. On sait que MAUGÉ joint au zèle le plus infatigable, le talent très-rare de bien observer.

J’aurai soin d’indiquer à la fin de chaque description, les Cabinets ou je puiserai, et de nommer les personnes qui voudront bien me donner quelques notions sur l’histoire mal connue de ces oiseaux.

Les Colibris et les Oiseaux-mouches varient tellement par l’âge, le sexe ou d’autres causes qui nous sont inconnues, qu’il est presqu’impossible d’affirmer, sur-tout si l’on est de bonne foi, que certains individus qui diffèrent par le plumage, sont ou ne sont pas de la même espèce. Il est vrai qu’on remarque sur quelques-uns de ces oiseaux, des taches, des plumes, qui paroissent indiquer qu’avec le temps ils seroient devenus pareils à d’autres individus, à la vérité semblables par les caractères solides, mais très-différens par le plumage. C’est ainsi, par exemple, que le Colibri à cravate verte, si différent du Hausse-col vert, peut être regardé comme étant de la même espèce que ce dernier, parce qu’on remarque sur la gorge blanche de cet oiseau, une ligne longitudinale de plumes vertes, semblables à celles du Hausse-col vert, et que cette ligne verte se change en noir à l’endroit même ou se trouve la grande tache noire du Hausse-col.

Ces signes peuvent bien en eff et servir à reconnoître quelques espèces; mais on sent à quel point ils sont équivoques, et combien il seroit dangereux pour la vérité, d’entreprendre de corriger la nomenclature actuelle à l’aide de pareils moyens. Si nous avons la certitude que des oiseaux d’une même espèce diffèrent souvent par le plumage, il est aussi des exemples d’oiseaux d’espèces différentes qui se ressemblent par la taille et les couleurs de leurs plumes. Nous avons dans nos bois un oiseau qui, jusqu’ici, a été confondu avec le Pouillot, Motacilla trochilus, parce qu’en effet il lui ressemble par le plumage; mais il en diffère par le chant, le vol et les habitudes, et sur-tout par la langue, qui est du double plus courte. Ainsi en rapprochant les Colibris qui se ressemblent à quelques égards, nous ne prétendons pas donner à notre opinion, sur l’identité de leurs espèces, aucun caractère décisif. Mais comme notre but unique est de faire connoître les Colibris et les Oiseaux-mouches par des figures d’une exécution nouvelle et plus exactes que celles qu’on a données jusqu’à présent, nous croyons ne devoir rien changer à la nomenclature; nous conserverons les noms français de Buffon, et les noms latins de Linnaeus, en indiquant cependant les rapports que ces oiseaux ont entre eux, et les signes qui pourroient les faire regarder comme étant de la même espèce; autrement nous pourrions multiplier les erreurs.

Nous redoutons moins cet inconvénient à l’égard de nos figures; elles représentent simplement ce que nous avons vu: et c’est par leur exactitude qu’il nous est permis d’espérer que cet ouvrage peut être utile à la science.

Histoire naturelle des colibris, oiseaux-mouches, jacamars et promerops

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