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DÉDICACES

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Je mets au commencement de ce livre, invisiblement, ton nom,—ton petit nom qui fleurit.

«Maugré moy je t'écris, maugré moy je t'efface».

A l'ami, à l'éternel ami de l'Amazone.

A votre gracieuseté, ces pensées meilleures que celles que vous encourageâtes autrefois—et qui vous plairont peut-être moins!

A qui y trouvera des siennes—passées, ou à venir?

Votre admiratrice au dessus des différences, sinon à cause des différences.

... sans jalousie, sinon sans envie.

Aux amis d'Edouard, sinon à Edouard.

Pour votre sourire—pour certains de vos sourires.

... parce qu'il est question de vous—et d'elles.

A ma chère inconnue,—et vite de peur de ne plus oser.

... pour que certaines pages lui servent de glace corrective.

Témoignage de sympathie durable, quoique spontanée.

... vous ne lirez pas trop entre les lignes,—ni même entre les pages.

... dont j'aime les yeux et la façon de voir.

A l'ami des belles lettres et des belles lettrées.

... adversaire ou ami changeant: (sans peur, sinon sans reproche?)

Au petit Tendre.

... parce qu'elle met sous verre, dans une belle reliure,—après les avoir gentiment enjolivés d'impressions personnelles.

Votre «fumerie» comporte encore ces quelques étincelles?

A ma Dame dont la lucidité est d'autant plus rare qu'elle n'est pas toujours tout à fait méchante.

... dont toutes les paroles sont des bons mots.

Oser vous importuner dans l'espoir de vous plaire?

... pour que vos longs cils de myope les frôlent!

... que j'ai trop aimée pour aimer encore?

A l'ami d'une morte—et d'une vivante, qui furent amies.

A celui qui s'est peut-être fait prêtre pour avoir la tranquillité, et le temps de lire.

A celle qui m'appelle «chasseur de lucioles».

A celui qui n'admet aucune femme de lettres—sauf la sienne.

A plusieurs profils, en attendant qu'ils se transforment en dos.

A un esprit logé haut—par prudence.

Aimée ... quelle destinée de s'appeler «Aimée»!

Mais à quoi bon lire puisque vous savez chanter?

... pour le remercier d'être,—d'être pour nous.

A mon compagnon d'armes—inégales.

A cet homme plus que droit, comme renversé devant sa propre importance.

A cet autre, si penché vers autrui qu'il n'a jamais trouvé son propre équilibre.

A celui qui poursuit sa marotte et ne sentirait même pas la présence de Cléopâtre.

Et à celle-ci, qui, prudente sur ses petits pieds, ne risque jamais le déséquilibre d'une avarice.

A M... qui ne voit le monde qu'à travers sa vanité; pour qui nous ne sommes que des miroirs de poche.

A celle dont toute la vie s'exprime par ces deux initiales de son nom: A. O.

A qui me force à rester Israfel.

A ceux qui m'appellent «Natly».

A quelques amis d'enfance—pour prendre congé.

Aux amitiés nouvelles—qui ne sont que des amitiés retrouvées.

Pas à ceux qui m'appellent: Miss.

Vous offrir la rivalité de mes différences?

J'écrivis ce petit livre de pensées, pour vous, et c'est moins vous que d'autres qui les auront lues.

Voici mon livre, vous l'ouvrirez par curiosité? par courtoisie? La curiosité, n'est-ce pas une courtoisie? Et, vis-à-vis des femmes, son expression la plus moderne?

Quel besoin est-il de vous dédier des livres «dignes de vous» à qui je me suis dédiée moi-même. Un livre meilleur, plus soigné, que sais-je! ne nous eût-il pas été un reproche? (presque un rival?) Et je n'ai pas ce reproche à vous faire.

Gardez-moi toujours ainsi à votre seul et dur service sans loisirs.

Au «soldat ailé de France».

Et Vous, et Vous, Vous, qui êtes restés son pain blanc.

Pour A, B, C..., tous morts, alas how small the world is getting.

Et pour D, E, F, G, H, I, J, K, L, M, N, O, P, Q, R, S, T, U, V, W, X, Y, Z, que j'allais oublier.

Pensées d'une amazone

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