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AVANT-PROPOS

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Table des matières

L’ensemble de la méthode de M. Paul Plinzner, écuyer de S. M. l’Empereur d’Allemagne, comprend trois ouvrages, qui sont, par ordre de date: System der Pferde-Gymnastik (Méthode de dressage), 1887; Briefe über das Reiten in der deutschen Kavallerie (Lettres sur l’équitation dans la cavalerie allemande), 1889; et System der Reiter-Ausbildung (Méthode d’équitation), 1891. C’est la deuxième édition du premier de ces ouvrages que nous présentons ici au lecteur, sous le titre de «Méthode de dressage du cheval de troupe», qui, bien que n’étant pas la traduction littérale du titre allemand, indique, mieux que tout autre, le contenu du livre. Le grand succès des œuvres de M. Plinzner en Allemagne nous a fait penser qu’elles pourraient rendre quelques services en France; et la bienveillance que nous a témoignée l’auteur, quand nous lui avons fait part de notre projet, nous a encouragé dans ce travail, malgré les difficultés de toute nature qu’il présente, surtout pour un débutant.

Nous tenons à dire ici que, pour les notes ajoutées au texte, dans le but de rendre plus intelligibles quelques expressions techniques, nous nous sommes servi avec grand profit de l’excellente traduction du regretté commandant Chabert, parue sous le titre de «Manuel d’équitation de la cavalerie allemande».

Avant de passer au texte même de notre ouvrage, nous tenons à le résumer en quelques mots de façon à montrer dès l’abord les principales lignes de la méthode.

Le System der Pferde-Gymnastik est divisé en cinq parties, qui se subdivisent elles-mêmes en plusieurs chapitres.

I. Introduction. — L’auteur décrit tout d’abord des notions générales sur le dressage, qu’il considère comme une gymnastique du cheval, c’est-à-dire une série de mouvements progressifs destinés à développer son système musculaire. La première chose à obtenir du cheval est «l’appui constant sur la main», pour que, dans toutes les circonstances, le cavalier soit maître de la tête de son cheval, et de là, de sa direction.

Un deuxième avantage de cet «appui constant» est d’obliger le cheval à courber son dos dans le plan vertical, de façon à lui donner les qualités d’une voûte élastique. C’est ce que l’auteur désigne par l’expression elastische Rückenaufwölbung, que nous avons eu grand’peine à rendre, car les verbes voûter et bomber n’ont pas de substantifs, et nous n’avons pas osé créer des expressions telles que «voûtement» ou «bombement», qui auraient pu paraître étranges. Le dos du cheval doit donc se voûter, mais non comme chez certains chevaux, qui se contractent parce qu’ils craignent le contact de la selle; il doit rester absolument souple et conserver cette attitude, aussi bien arrêté qu’en marche.

Le dernier chapitre de l’«Introduction » nous donne la progression du dressage.

II. Première Période. — Travail destiné à mettre le cheval «sur les épaules». — Quand on dresse un cheval, il faut commencer par le mettre «sur les épaules», c’est-à-dire déplacer le plus en avant possible son centre de gravité. Ce travail a le double avantage d’obliger le cheval à s’appuyer sur la main (ce qui lui fait voûter son dos), et de développer chez lui la chasse. Au début, le cheval travaille enrêné, à la longe; il est sans cavalier, pour qu’il ait toute la facilité voulue de voûter son dos, et il prend peu à peu l’habitude de s’appuyer, car la chambrière le pousse à conserver les rênes de ramener toujours tendues.

Une fois qu’il a pris cette habitude de «l’appui constant» qui l’oblige à «voûter son dos avec souplesse», on peut commencer à le faire monter. L’auteur se trouve amené tout naturellement à exposer les conditions à remplir pour bien dresser de jeunes chevaux; puis, les derniers chapitres indiquent les premiers mouvements à faire exécuter au cheval monté, notamment la marche «relativement droit», où l’on commence à courber un peu latéralement sa colonne vertébrale.

III. Deuxième Période. — Travail destiné à mettre le cheval en «équilibre», par des «leçons ployées». — Jusqu’ici le cheval est «sur les épaules» ; il s’agit maintenant de le mettre en «équilibre», c’est-à-dire de porter plus en arrière son centre de gravité, sans pour cela lui faire perdre «l’appui constant sur la main» et la faculté de «voûter son dos avec souplesse».

On y arrive par des «leçons ployées» qui peu à peu augmentent cette souplesse latérale de la colonne vertébrale, produite déjà par les dernières leçons de la première période, et amènent l’«équilibre».

IV. Troisième Période. — Travail destiné à mettre le cheval «sur les hanches». — Le cheval de troupe bien dressé doit donner une preuve complète de sa soumission, en sachant travailler «sur les hanches», c’est-à-dire en portant le poids de son corps sur l’arrière-main, tout en restant appuyé et souple. C’est dans cette période qu’il apprendra le «passage», si ses aptitudes le lui permettent, et le «galop sur les hanches» qui est au galop ordinaire ce que le «passage» est au trot.

V. Appendice. — Cette dernière partie traite des différents mouvements qui n’ont pas été vus jusqu’ici, tels que l’arrêt, le reculer, l’appuyer et les demi-tours sur place. L’auteur y parle aussi de l’équitation extérieure et du saut d’obstacles; il termine en donnant quelques indications sur la manière de répartir le temps consacré au dressage.

Toute la méthode de M. Plinzner peut se résumer en ces quelques mots: Dans toutes les circonstances possibles, un cheval bien dressé doit garder «l’appui constant sur la main» et «voûter son dos avec souplesse», tout en conservant toujours beaucoup de chasse dans l’arrière-main et une grande légèreté.

Le lecteur trouvera certes de nombreuses imperfections de style dans notre travail; mais nous avons cherché avant tout à serrer de près le texte allemand, et à reproduire le plus fidèlement possible les idées de notre auteur.

Chambéry, le 1er Mai 1893.

A. L.

Méthode de dressage du cheval de troupe

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