Читать книгу Méthode de dressage du cheval de troupe - Paul Plinzner - Страница 7
2. Examen du cheval au point de vue du dressage.
ОглавлениеLes chevaux de la cavalerie ne présentent pas assez d’uniformité, même dans une seule fraction de troupe, pour pouvoir amener tous les sujets au même degré de dressage. L’examen de l’extérieur du cheval est souvent très trompeur, car les défauts les plus frappants sont parfois compensés par l’énergie que le cheval possède en lui — nerf, sang; une conformation régulière ne sert au contraire de rien, si les tissus sont mous. L’examen du tempérament ne présente également aucune garantie, car une transformation frappante s’opère, dès que le cheval est amené par le dressage à se mouvoir sans effort dans l’attitude voulue. Ce qu’on prend pour un défaut de caractère est souvent dû à une gêne physique.
Si différents que soient les chevaux de cavalerie, leur dressage à tous est cependant fondé sur les mêmes principes. Les différences, existant plus tard entre eux, proviendront surtout de ce que tel sujet sera obligé de s’arrêter beaucoup plus longtemps que tel autre à un article de la progression du dressage, et bien plus encore de ce que l’un pourra être poussé dans cette voie beaucoup plus loin que l’autre. Quoique, dans le cours du dressage, on arrive toujours à apprécier sûrement un cheval et à se rendre compte de la manière dont il faut le prendre, on fera bien cependant de choisir comme critérium la façon dont le dos de l’animal se comporte sous le poids du cavalier, car l’activité de l’arrière-main et l’attitude de l’avant-main en dépendent complètement.
En mettant à part les rares chevaux, qui, par suite d’une grande harmonie de formes, présentent de prime abord cette activité et cette souplesse du dos, et la conservent si l’on ne commet pas de fautes grossières, on peut, en se plaçant à ce point de vue, diviser les chevaux en deux groupes: ceux qui creusent leur dos et ceux qui le contractent d’une manière exagérée. Les chevaux de ces deux groupes cherchent en général à échapper aux actions de la main et à les rendre impuissantes, les premiers en levant la tête et l’encolure, les seconds en les baissant. Les membres postérieurs se meuvent alors mollement et sans force chez les premiers, et font le plus souvent chez les autres, des pas courts et saccadés, mais parfois aussi des pas traînants et hésitants. Le travail du dressage consiste à voûter le dos des chevaux du premier groupe et à assouplir celui des chevaux du second. Si l’on y arrive, les animaux des deux groupes «marcheront du dos» ; sinon ils continueront à «marcher de la cuisse». Dans notre remonte actuelle, le nombre des chevaux, dont le dos est à voûter, est de beaucoup le plus grand.
Chaque cheval de troupe, sans exception, doit être amené à «marcher du dos» en ayant dans sa bouche le mors qui lui est approprié, et en étant monté par un cavalier proportionné à sa taille. Un cheval, chez lequel cette condition essentielle ne peut absolument pas être remplie, est à peine propre à la cavalerie, à cause des grandes exigences du service de cette arme.
Quoique, dans la règle, un cheval ne «marche du dos» qu’en étant à «l’appui constant sur la main», on ne peut nier l’existence, surtout dans les régiments de cavalerie légère, de chevaux qui, malgré une position de tête oblique, ne marchent que «de la cuisse». Ce sont des chevaux petits, ramassés, avec un dos robuste et un arrière-main bien musclé, mais avec une encolure mal conformée pour l’appui. Comme les escadrons sont obligés d’employer leurs meilleurs cavaliers pour dresser les chevaux à former du tout au tout, on peut, faute de cavaliers habiles, laisser à ces chevaux la position qu’ils ont, quoique, sans aucun doute, la transformation de leur encolure les eût améliorés.