Читать книгу Jongler c’est magique! - Pavel Artemyev - Страница 10

Pour le reste de ma vie, je me souviens de la phrase d’un des parents, prononcée à la base nautique du détachement Caravelle. Des vagues sombres ont roulé sur le lac ce jour-là, le vent a hurlé et il faisait plutôt frais. J’ai demandé si les parents avaient peur que leurs enfants attrapent un rhume après la régate d’aujourd’hui. La réponse m’a surpris avec calme: “Tout ira bien! Quand ils vont à l’école, ils se mettent à tousser, et les voilà des héros! Des psychosomatiques ordinaires!”

Et c’est la vérité absolue: la psychosomatique, en fait, gouverne tout. Les enfants qui couraient dans des vêtements légers – beaucoup en short, t-shirt et tongs unies – avaient peu ou pas de risque d’attraper un rhume. Même, chavirant sur des yachts et se retrouvant dans l’eau (et la température de l’eau était inférieure à vingt degrés), ils ont rapidement repris leurs esprits et, après s’être changés en vêtements secs, se sont précipités vers les ponts des yachts. Et malheureusement, mes parents avaient raison à propos de l’école. Les établissements d’enseignement d’aujourd’hui donnent souvent une confirmation visuelle d’un autre type: dans la chaleur et la sécheresse, apparemment nourris et surveillés, les enfants commencent soudainement à contracter les maladies les plus insignifiantes – ils éternuent, toussent et ont de la température. Pourquoi cela arrive-t-il? Oui, car l’environnement motivationnel change radicalement. L’excitation des randonnées estivales est remplacée par une obéissance forcée aux règles de l’école, et des leçons ennuyeuses à moitié avec des reproches d’enseignants conduisent à l’apathie, et même à une véritable dépression. Les “psychosomatiques” mentionnés ci-dessus continuent de fonctionner de manière négative, le système immunitaire échoue, les premières vagues de maladies commencent.

Soit dit en passant, un moment intéressant! – Avant, les médecins ne doutaient pas que les vagues d’infections d’octobre étaient associées à des changements climatiques – avec l’apparition de la neige fondue et les premiers froids. Aujourd’hui, de nombreux psychologues scolaires sont convaincus que les épidémies de grippe et de maladies respiratoires aiguës sont principalement provoquées par l’état psychologique des enfants. Le premier mois à l’école, ils sautent encore par inertie – sur une vague estivale optimiste, mais alors l’école d’aujourd’hui – avec ses évaluations négatives, avec une immobilité passive à long terme, avec une abondance de devoirs – frappe un coup écrasant. La dépression devient un compagnon constant des écoliers, l’immunité s’effondre, les enfants commencent à tomber malades. Soit dit en passant, dans les écoles avec une approche psychologique différente, une image complètement différente est observée.

Cela peut surprendre certains d’entre vous, mais aujourd’hui, la dépression est de plus en plus identifiée à une véritable pandémie. Les psychiatres du monde entier tirent la sonnette d’alarme, appelant au développement de programmes gouvernementaux pour prévenir la dépression. Les médecins assurent sérieusement que dans environ 15 à 20 ans, un habitant sur deux de la planète souffrira de dépression! Il y a de nombreuses raisons à cela, mais la principale différence avec les siècles passés (également loin d’être angéliques) réside dans le fait que si les stress antérieurs étaient de nature temporaire (situationnelle), ils sont aujourd’hui devenus une vie quotidienne inquiétante – presque la norme. En fait, tout le marché de l’information repose sur des attaques de panique. L’humour et la musique tentent de maintenir un équilibre dans une certaine mesure, mais en termes quantitatifs, ces domaines, malheureusement, perdent. Il est plus facile d’effrayer les gens que de les faire rire ou de les plonger dans une profonde réflexion. Et donc, chaque jour et chaque heure, de véritables tsunamis de drames, de sensations noires et de catastrophes s’abattent sur nous.ien de mal! Nous ouvrons la fenêtre, ramassons les balles – et organisons un petit entraînement. Les nouvelles à la télévision sont étayées par des nouvelles d’Internet et de la radio. A cela s’ajoutent des soucis personnels, des problèmes de solitude, des problèmes professionnels, des hausses de prix, des bouleversements sociaux.