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A la Femme aimée

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LORSQUE tu vins, à pas réfléchis, dans la brume,

Le ciel mêlait aux ors le cristal et l’airain.

Ton corps se devinait, ondoiement incertain,

Plus souple que la vague et plus frais que l’écume.

Le soir d’été semblait un rêve oriental

De rose et de santal.

Je tremblais. De longs lys religieux et blêmes

Se mouraient dans tes mains, comme des cierges froids.

Leurs parfums expirants s’échappaient de tes doigts

En le souffle pâmé des angoisses suprêmes.

De tes clairs vêtements s’exhalaient tour à tour

L’agonie et l’amour.

Je semis frissonner sur mes lèvres muettes

La douceur et l’effroi de ton premier baiser.

Sous tes pas, j’entendis des lyres se briser

En criant vers le ciel l’ennui fier des poètes.

Parmi des flots de sons languissamment décrus,

’Blonde, tu m’apparus.

Et l’esprit assoiffé d’éternel, d’impossible,

D’infini, je voulus moduler largement

Un hymne de magie et d’émerveillement.

Mais la strophe monta bégayante et pénible,

Reflet naif, écho puéril, vol heurté,

Vers ta Divinité.

(Études, I, 3; II, 3.)

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