Читать книгу Souvenirs d'un missionnaire en Colombie Britannique - Rev. A. G. Morice - Страница 3
SUPÉRIEUR GÉNÉRAL
DES OBLATS DE MARIE IMMACULÉE
CET HUMBLE VOLUME
EST AFFECTUEUSEMENT DÉDIÉ
EN SOUVENIR
DES BEAUX JOURS D'ANTAN. PRÉFACE
ОглавлениеLe présent volume est une réponse à un vœu maintes fois exprimé et le gage d'un désir sincère d'assister l'une des meilleures œuvres qui se puissent imaginer. Depuis que la Providence a permis qu'on mit un terme à ma carrière de missionnaire, pour consacrer ce qui me reste de vie à des travaux que d'aucuns voudraient croire tout aussi méritoires, j'ai eu à donner nombre de conférences publiques et de causeries privées sur les péripéties de cette carrière. Je ne manquai jamais d'appuyer alors sur les multiples aventures, doublées des incidents de mes explorations géographiques, qui signalèrent les vingt-huit ans que je passai en Colombie Britannique, à une époque où presque tout y était encore primitif.
Combien de fois ne m'a-t-on pas dit alors: "Pourquoi ne publiez-vous pas ces anecdotes? Le public est fou de pareilles histoires, surtout lorsqu'il sait qu'elles sont authentiques comme les vôtres, et votre livre aurait le plus grand succès".
C'est parfaitement vrai, et je le sais par expérience, en ce qui est des lecteurs français. Mon premier livre populaire, Au Pays de l'Ours noir, qui parut à Paris en 1897, fut vite épuisé, bien qu'il n'ait put contenir les faits autrement frappants du compagnon que je me permets de lui donner aujourd'hui. Mais les lecteurs du Canada sont relativement peu nombreux, et un ouvrage imprimé en ce pays n'aurait aucun succès en France, où l'on ne peut payer le prix correspondant aux frais d'impression réclamés ici.
Aussi le tirage de ce volume eût-il été plus de deux fois plus fort en France que celui dont j'ai été obligé de me contenter. Malgré cela puis-je m'attendre à un succès quelconque, surtout dans les temps difficiles que nous traversons? J'en pourrais douter si une circonstance toute particulière ne me semblait comme le présage d'un bon accueil de la part du peuple canadien et de son digne clergé, toujours si ouverts aux inspirations de la charité chrétienne. Le Juniorat des Oblats de Saint-Boniface, cette pépinière de futurs apôtres qui a déjà donné des fruits savoureux, se trouve financièrement dans une situation peu brillante; on peut même dire qu'à moins d'un secours substantiel qu'il est difficile de prévoir, son avenir est rien moins que rassurant. Ne convenait-il pas qu'un ancien missionnaire essayât de venir en aide, dans la faible mesure de ses forces, à une institution qui forme ceux qui sont destinés à lui succéder dans l'un ou l'autre des nombreux champs d'action de notre immense Ouest?
Ces Souvenirs d'un Missionnaire seront donc vendus au profit de l'œuvre en question, et cette considération devrait, ce semble, stimuler la générosité des prêtres, religieux et religieuses, ainsi que des laïques, qui pourront avoir connaissance de leur publication. En se les procurant, ils coopéreront au support de cette belle œuvre apostolique, et Celui qui a promis de ne pas laisser le don d'un verre d'eau sans récompense ne pourra voir avec indifférence le léger sacrifice qu'ils auront fait pour l'acquérir.