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CAUSES
AMUSANTES

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Table des matières

POUR FRANÇOIS BROCHARD, SIEUR DE LA RIBORDIERE, Officier dans le Régiment Royal d'Artillerie, Accusé;

CONTRE M.LE COMTE DE NOGENT, Accusateur.

MONSIEUR le Comte de Nogent ne m'a point jugé indigne de sa mauvaise humeur, il me fait un procès en regle, & par conséquent il me met de niveau avec tous les Seigneurs & Gentilshommes de son voisinage. Je me tiendrois heureux d'être en si bonne compagnie, si c'étoit pour un autre sujet que celui qu'il m'impute.

Mais il m'accuse d'avoir manqué de respect pour lui, de l'avoir même insulté de paroles. J'avouerai de bonne foi, que ma sensibilité n'est point à l'épreuve d'un pareil reproche. J'ai toujours fait profession, comme je le fais encore, d'honorer & de respecter M. le Comte de Nogent, & je le dois d'autant plus, que je sçais avec toute la France, à quels titres il mérite ces respects. L'Anjou se glorifie d'avoir donné naissance à cette illustre maison. Son berceau fut d'abord élevé dans la robe; la Prévôté d'Angers conserve encore dans ses archives le nom de Maurice Bautru, qui en étoit le Lieutenant, & qui fit les délices de sa ville, tant par son érudition dans la Jurisprudence, que par quelques ouvrages d'esprit qui n'ont point vu le jour. Tous les degrés de sa génération furent marqués par autant de degrés d'illustration. De trois enfans qu'il eut, l'un, pere du célebre Prieur de Matras, fut l'ornement du Barreau de Paris, & remporta la palme de l'éloquence; l'autre plus tendre pour sa patrie, (c'est la passion des bons cœurs,) mourut Assesseur au Présidial d'Angers; & le troisieme, Guillaume, premier du nom, d'où descend la branche des Comtes de Nogent, fut Conseiller au Grand Conseil.

Nous venons de voir cette maison servir l'Etat, & mériter des couronnes d'olivier dans les emplois de la robe, mais bientôt elle va recueillir des lauriers dans une carriere plus éclatante; semblable à ces fleuves qui se creusant un nouveau lit, & se formant de nouveaux rivages, en roulent leurs eaux avec plus de dignité. On ne voit plus que des Maréchaux-de-Camp, & des Lieutenans-Généraux, l'un, au passage du Rhin, mériter les regrets du grand Roi qui fut le témoin de sa mort; l'autre, trois ans après, mourir les armes à la main dans la plaine d'au-delà du Rhin, & accroître par sa mort le deuil de la France, qui pleuroit encore la perte toute récente de M. de Turenne. Ensorte qu'il est incertain si le Rhin & ses rivages ont été ou plus funestes, ou plus glorieux à cette maison. Enfin, M. le Comte de Nogent, à leur suite, est lui-même décoré de graces, de titres & d'emplois, qui ont toujours été la récompense du mérite & de la valeur.

Hé! qui suis-je, moi, pour heurter un Seigneur de cette considération? On ne compte point ses aïeux du chef de sa mere; la mienne, je ne feins point de le dire, a perdu sa noblesse & son nom dans les bras de mon pere; & quoique de son côté, j'appartienne, comme bien d'autres, à des Officiers de Justice, Commensaux & Militaires; quoiqu'en qualité d'Officier moi-même, le Roi m'ait accordé la grace de porter l'épée pour son service, je vois cependant, avec tout le respect possible, la distance infinie qui se trouve entre mon accusateur & moi.

Si je n'avois que mes Juges à instruire, je le dis avec leur permission, peut-être n'aurois-je point mis la main à la plume. Accoutumés qu'ils sont à n'envisager dans les Parties que leur droit bon ou mauvais, je n'ai point à craindre que le poids du nom de M. le Comte de Nogent fasse pancher leur balance.

Mais le Public m'effraye un peu: toujours curieux de nouveautés, il les saisit avec avidité, il s'en entretient avec plaisir; insensiblement il se passionne; & bientôt après il décide, ou conduit par l'intérêt particulier qu'il prend à la chose, ou déterminé par les plus légeres apparences. On voit un homme de condition, tout éclatant de titres militaires, à qui l'âge & une retraite philosophique donnent un grand relief, se plaindre d'un jeune Officier, qui n'a encore pour tout mérite que le desir de servir son Prince avec honneur: on est violemment tenté de croire le premier, dont la parole seule fait ordinairement une autorité, & de condamner le second, dont l'âge est volontiers soupçonné d'imprudence. Je conviens que ce premier coup d'œil est vraisemblable, mais le contraire est-il impossible? M. le Comte se plaint de moi, voilà un point vrai dans mon affaire; mais a-t-il raison de s'en plaindre? c'est ce dont il s'agit; & je supplie le Public de ne porter son jugement qu'après qu'il m'aura entendu.

M. le Comte de Nogent me fit l'honneur de m'arrêter à dîner le 9 du mois de Novembre dernier. Je ne composois pas seul sa cour; le Bailli, le Procureur Fiscal & sa femme, une Demoiselle nommée Beau-Sergent, & un Capucin qui sert d'aumônier dans le Château, y dînoient aussi.

Dans le cours de la conversation, M. de Nogent parla comme il lui plut de tous les Seigneurs & Gentilshommes voisins, & rabattit d'une façon très-bilieuse sur Messieurs de la Bachelerie, dont j'ai l'honneur d'être allié. Croiriez-vous bien, dit M. de Nogent, que le Chevalier de la Bachelerie a eu l'insolence de me faire demander Mademoiselle de Nogent en mariage, par un gueux mandiant à ma porte: (Il entendoit parler d'un Gentilhomme Irlandois, pauvre à la vérité, mais si plein de sa noblesse, qu'il ne la voudroit pas troquer contre celle de bien d'autres.) A cette proposition toute la compagnie, excepté moi, se récria, comme si l'on se fût donné le mot: Ah! Monseigneur, est-il possible! Oui, ajouta M. de Nogent, le fait est certain. Le Bailli en leva les épaules de pitié pour le pauvre Chevalier de la Bachelerie: le Procureur Fiscal portant la main à son front, assura qu'une pareille témérité étoit une véritable injure, dont Monseigneur seroit bien fondé à rendre plainte, & il cita pour garant de son avis, un certain livre qu'il nomma le Praticien François, (ma mémoire est restée chargée de ce nom) selon lequel les injures se commettent par gestes, par paroles & par actions. La femme du Procureur Fiscal exhorta M. de Nogent à faire réflexion sur ce que disoit son mari, qu'il y avoit assez long-tems qu'il faisoit de la pratique pour s'y connoître. La Demoiselle Beau-Sergent, après un sourire composé, & un coup d'œil lancé sur Mademoiselle de Nogent, dit que l'amour l'avoit fait assez belle pour avoir des Chevaliers, mais non pas des Chevaliers de la Bachelerie. Le Capucin, qui, pendant tout ce discours, n'en mangeoit que mieux, suspendit pourtant le travail de sa fourchette, il crut entrevoir dans le procédé du Chevalier de la Bachelerie, quelque chose qui tiroit un peu sur les nouveautés du tems; mais bientôt après, empruntant le secours des argumens en regle, il rendit vingt fois le Chevalier de la Bachelerie victime de ses conséquences, couronna le tout par un passage latin qu'il disoit être de Tertullien: Si oneri impar, cur tam ambitiosus? Si sa condition est inégale, pourquoi a-t-il tant d'ambition?

A tout cela je ne disois mot, & même la situation où je me trouvois m'auroit fait passer outre, sans craindre de trahir la cause de mon parent, si M. le Comte de Nogent ne m'eût demandé ce que j'en pensois. J'étois encore tout enquinaudé de la lecture de quelque Opéra, je lui dis en souriant que l'amour avoit quelquefois mis de niveau le sceptre & la houlette: L'amour! l'amour! reprit M. de Nogent, discours de garnison, buvez votre vin & avalez votre sottise. J'avouerai qu'à ce mot de sottise, je regardai M. de Nogent avec des yeux plus qu'étonnés, en lui disant que je ne pensois pas avoir rien dit dont il pût s'offenser. Vous êtes un insolent, me repartit-il, & un petit sot, sortez de ma table, & que je ne vous voie de vos jours.

Je quittai la table assez brusquement, peut-être la chaise sur laquelle j'étois assis en fut-elle renversée: je sors, & dans l'agitation où m'avoit mis une pareille insulte, je ne pus aller ni en compagnie ni chez moi. Je passai l'après-midi en promenades sans vue, & sans dessein. Sur les quatre à cinq heures du soir, le hasard me conduisit dans un chemin que M. de Nogent tenoit pour retourner au Château: la mere de Mademoiselle de Nogent marchoit vingt pas devant, accompagnée d'une fille-de-chambre; je la saluai avec tout le respect dû à son sexe, & j'avançai, le chapeau à la main, jusqu'à M. de Nogent, qui étoit entouré de laquais & de pêcheurs qu'il venoit d'employer. Je l'abordai, & dans la même posture, je lui dis à demi-voix que j'étois surpris du procédé qu'il avoit tenu au dîner avec un homme comme moi; que s'il y vouloit faire réflexion, il conviendroit lui-même qu'il n'avoit pas eu raison: Moi, pas raison! reprit-il en reculant deux ou trois pas; moi pas raison avec un homme comme toi! un homme comme toi, est un petit fils de charbonnier & de maréchal ferrant. Je répondis, j'ose le dire, modestement, qu'il n'y avoit pas plus de raison à s'offenser de ce que je venois de lui dire, que de ce que j'avois dit au dîner, & que c'étoit une raison pour moi de mépriser les injures dont il me chargeoit: & je continuai ma promenade.

Voilà ce que M. de Nogent appelle avoir été insulté de ma part, voilà ce qu'il appelle avoir violé le respect dû à sa haute naissance, & à ses grands emplois. J'ai pensé, à mon âge, que l'amour rapprochoit quelquefois les conditions; & je suis un sot & un insolent de l'avoir dit. J'ai représenté, avec douceur, que je ne méritois pas le traitement qu'on m'avoit fait; & je suis un petit-fils de charbonnier & de maréchal ferrant. Ne faut-il pas encore que je remercie M. de Nogent des épithetes qu'il me donne, & du soin qu'il a pris de s'informer de ma généalogie?

Quelque faux que soient les mémoires qu'on lui a fournis, j'avoue que ma généalogie ne vaut pas la peine que je releve cette erreur: je n'attends rien que de mon amour & de mon zele pour le métier que je fais; & si j'étois assez heureux pour m'avancer, je serois plus content d'être le premier de ma race, que d'en être le dernier.

Jusques-là on voit des insultes; mais certainement elles ne sont pas contre M. le Comte de Nogent, il en est au contraire l'auteur, & je suis le patient. Cependant un ou deux jours après cette triste scene, le pere Capucin, dont j'ai parlé, vint me trouver, & m'exhorta de faire satisfaction à M. de Nogent: Eh! de quoi, mon pere, lui répondis-je, des affronts qu'il m'a faits sans le mériter? Je suis prêt de lui répéter, que tout ce que j'ai dit n'a pu ni dû l'offenser. Le bon pere part de la main, & deux heures après il revient me trouver: Dieu soit loué, me dit-il en riant, votre paix est faite, tenez, signez ce papier. Il me présenta sur le champ de la part de M. de Nogent, une feuille écrite, dont voici le contenu:

A TRÈS-HAUT, ET TRÈS-PUISSANT SEIGNEUR, MONSEIGNEUR COMTE DE NOGENT-LE-ROI, Lieutenant-Général des Armées du Roi, ancien Lieutenant-Général pour S. M. des Provinces d'Auvergne, Seigneur Châtelain, haut-Justicier de Nogent-le-Roi, Chaudun, Villemeux, Ormoi, Ruffin, Beschamp, Vacheresse, Chaudres, & autres lieux.

MONSEIGNEUR,

»JE reconnois qu'imprudemment, & avec fausse vanité je me suis, malheureusement pour moi, échappé envers vous, parlant à votre personne; que je me suis dérangé, & sorti des bornes du respect que je dois à votre rang & à votre haute naissance. Je m'en repens, & vous en demande pardon, vous suppliant très-humblement de me l'accorder. Je reconnois qu'il est en votre pouvoir de me faire punir rigoureusement, & de me faire dépouiller de l'emploi que je n'ai obtenu que par votre protection auprès de S. A. S. M. le duc du Maine, dont je vous aurai une éternelle obligation: vous suppliant même de me la continuer, en oubliant ce malheureux moment où ma raison s'est dérangée; étant prêt même de faire toutes les soumissions pour vous demander en personne ma grace, si je suis assez heureux, dans mon malheur, de pouvoir, avec votre permission, me présenter devant vous, ce que je désire ardemment, pour me jetter à vos genoux, & vous faire connoître mon véritable repentir, & le chagrin que j'aurai éternellement, si votre clémence ne me donne le pardon, me soumettant de passer un pareil acte devant Notaire».


Je n'ai que faire de jurer que ce placet n'est ni de mon style, ni de mon invention; le projet que j'en ai, écrit de la main du pere Capucin, & les conclusions presque toutes semblables, que M. de Nogent a fait signifier contre moi à mon Procureur, ne laissent point douter de celui qui l'a imaginé.

Je veux, pour un moment, me supposer coupable (jamais supposition ne fut plus outrée) & je demande à tous les honnêtes gens, s'ils connoissent des outrages qui aient quelque proportion avec de pareilles excuses: oui, je ne crains point de le dire, les criminels dignes du dernier supplice, ne font point d'amendes honorables en termes plus bas & plus humilians. Quoi! il faut que j'avoue que ma raison étoit égarée, dans le tems que tout m'annonce que j'avois mon bon sens! Il faut qu'en blessant la reconnoissance que je dois à mes vrais protecteurs, je confesse que je ne tiens mon emploi que de la protection de M. de Nogent, dans le tems que le seul service qu'il m'a rendu, est de ne m'avoir point traversé! Il faut, qu'en violant le respect & la foi que je dois au grand Prince, sous les ordres de qui j'ai l'honneur de servir, je déclare qu'il est au pouvoir de M. de Nogent de me dépouiller de mon emploi, comme s'il étoit le Grand Maître de l'Artillerie! Il faut, que je souhaite ardemment d'aller me jetter à ses genoux, lorsque je n'en ai aucune envie! Il faut enfin, qu'après mes aveux, & mes souhaits, je sois encore dans l'incertitude de sçavoir si sa justice voudra bien faire place à sa clémence! En vérité, la situation est trop cruelle, je renonce à la supposition que je viens de faire, pour reprendre la vérité.

Qu'on se rappelle, un moment, la scene du dîner, c'est tout ce que je demande. M. le Comte de Nogent se plaint de l'insolence qu'a eu un Gentilhomme de mes alliés de faire demander Mademoiselle sa fille en mariage. Chacun des convives donne son petit coup d'encensoir; je prends le parti qui me convenoit, c'est-à-dire, celui du silence; & M. de Nogent a la cruauté de me demander mon avis. La question est tout au moins désobligeante: la probité ne vouloit pas qu'à l'exemple des autres, je tirasse sur mon parent absent; la politesse, & le respect même, si l'on veut, me défendoient de contredire ouvertement M. de Nogent. Je prends un milieu, c'est d'éluder le désobligeant de la demande par une réponse vague, & qui ne signifie rien: l'amour égale les Bergers & les Rois. Veut-on à force de peser les mots, & de combiner, que cette réponse signifie quelque chose? Pour moi je n'y vois qu'un sens obligeant pour M. de Nogent; c'étoit convenir en termes couverts de la disproportion du prétendant avec la Demoiselle, puisque pour les mettre de niveau, il falloit le secours de cet amour, qui sçait quand il lui plaît rapprocher le sceptre & la houlette. Si l'on me fait l'honneur de trouver du sens dans ce que j'ai répondu, il ne peut y en avoir d'autre que celui que je viens d'expliquer. Pourquoi donc M. de Nogent m'en fait-il un crime? Seroit-ce le terme d'amour qui l'a choqué? Il ne le persuadera à personne. Cependant je suis forcé par son commandement, comme il l'avoue lui-même, de sortir de table, chargé d'épithetes aussi outrageantes que déplacées; & c'est moi qui suis l'accusé!

Seconde scene: le hasard dirige ma promenade à la rencontre de M. de Nogent, qui étoit sans épée; je lui remontre, le chapeau à la main, qu'il n'a pas eu raison d'agir comme il a fait avec un homme comme moi (un soldat outragé peut user de ce terme). Le moyen qu'on puisse trouver M. de Nogent en défaut avec la raison! il m'accable de nouvelles injures, & me voilà criminel une seconde fois. En sorte que, selon M. de Nogent, mes crimes se doivent compter par les affronts qu'il me fait.

C'est pour les expier qu'il demande qu'on me bannisse de tous les endroits où il sera; ce qui veut dire en bon François, de toute la terre, parce que, s'il plaît à M. de Nogent de se trouver par-tout, je ne pourrai être nulle part.

Il veut que je reconnoisse par écrit que je me suis écarté à sa table des bornes du respect que je dois à son rang & à sa grande naissance, & que je lui demande pardon. Je suis tout prêt de rendre tous les honneurs possibles à son rang & à sa grande naissance; mais nos Juges décideront, si j'ai blessé l'un ou l'autre.

Il exige que je reconnoisse encore, qu'après être sorti de sa table par son commandement, je conçus & j'exécutai le mauvais dessein d'aller à sa rencontre dans un chemin creux, pour l'insulter & lui demander raison des manieres avec lesquelles il en avoit usé pour me congédier de sa table, & que je déclare que je m'en repens, & que je lui en demande pareillement pardon. Oui, sans doute, je me repens de la maniere dont j'ai été congédié de sa table; mais à qui demanderai-je pardon d'en avoir été si mal congédié? N'est-ce pas le comble de l'injure d'exiger que j'avoue sous les couleurs d'un lâche guet-à-pens, un prétendu dessein prémédité, que je n'ai jamais eu? M. le Comte de Nogent, malgré le mépris qu'il affecte pour moi, me rend dans son ame assez de justice pour ne me point croire un homme à embuscades & à chemins creux; & s'il étoit vrai que le hasard m'eût procuré l'occasion de lui demander raison de l'affront qu'il m'a fait souffrir; ç'auroit été une preuve de mon respect, de déférer à son jugement un différent dans lequel il étoit lui-même Partie.

Enfin, M. le Comte de Nogent demande que je donne mille écus pour l'hôpital de sa Ville. Mon innocence & ma fortune ne me permettent pas, en vérité, de faire de si grosses aumônes pour M. de Nogent.

Voilà ce que j'avois à dire pour ma défense: j'aurois peut-être mieux fait d'en confier le soin à quelque plume versée dans le langage du Palais, mais j'ai cru que tout style, jusqu'au mien, étoit bon, quand il n'étoit question que de dire la vérité. Je me flatte que le Public malgré l'humiliant aveu que je lui ai fait de mes disgraces, ne m'en regardera pas de plus mauvais œil, persuadé que je suis, que c'est moins l'affront qui nous deshonore, que le sujet qui nous l'attire: & j'espere que mes Juges mettront à l'abri des ailes de leur justice, un jeune Officier qu'on veut écraser sous le poids d'un grand nom.

Ce chef d'œuvre dans son genre est de feu M. Olivier, Avocat à Chartres.




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