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Mariage à la mairie.

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Il est d'usage maintenant que le mariage civil précède de quelques jours le mariage religieux.

Cette coutume offre plusieurs avantages et évite une trop grande hâte pour le jour de la cérémonie religieuse. Le marié, ses père et mère, la mariée avec les siens, plus quatre témoins, choisis bien entendu parmi les personnes dont le consentement n'est pas exigible, se rendent à la mairie, ensemble ou séparément.

Le bon goût veut que, des deux côtés, on envoie chercher ses témoins en voiture.

On marie de neuf heures du matin à cinq heures du soir.

On peut marier dans une demeure privée; dans ce cas, on laisse les portes grandes ouvertes; ce n'est que dans des circonstances exceptionnelles qu'on peut célébrer un mariage chez soi.

Si on veut se faire marier à un jour ou à une heure particuliers, il faut une autorisation du maire.

Les témoins sont généralement choisis parmi les parents proches ou les amis intimes.

Ils vont directement à la mairie, dans les voitures qu'on leur envoie.

On peut, sans faire une faute de savoir-vivre, leur donner simplement rendez-vous.

Inutile de dire qu'un témoin ne se fait jamais attendre.

Le futur, accompagné de ses parents, se rend au domicile de sa future.

La toilette, pour l'homme, est la toilette de ville habillée: pantalon gris, redingote, gants mi-clairs, chapeau haut de forme.

Pour la femme, une élégante toilette de dîner, teinte indécise souvent; pour la première fois, elle arbore la capote, ce chapeau de la femme mariée; elle ne porte pas ses diamants.

Pour l'hiver, je conseillerai une toilette velours bleu foncé, chapeau pareil, avec plumes ciel; ou une bengaline gris fer avec chapeau velours noir et plumes roses.

L'été, gardons-nous du rose, du ciel, du crème.

Une toilette de taffetas glacée, avec chapeau léger, sera préférable; gants biscuits.

Généralement les mères sont en noir ou en teintes très sombres.

Pour partir à la mairie, la jeune fille prend le bras de son père et monte avec lui et sa mère dans la première voiture; les deux dames occupent les places du fond.

Le marié monte avec sa famille dans l'autre voiture; il se place sur le devant.

La mariée fait son entrée à la mairie au bras de son père; le marié sort donnant le bras à sa mère; la mère de la jeune fille donne le bras au futur beau-père.

Le même ordre sera suivi pour aller à l'église.

Les futurs époux se placent l'un à côté de l'autre, la mariée à droite, devant la table municipale; les témoins de chaque côté, les parents derrière.

Lorsque les garçons de la mairie annoncent: Monsieur le maire, tout le monde doit se lever.

Sur la table sont placés le registre du mariage, le code et les pièces demandées par la loi.

Le maire donne lecture des actes, du chapitre VI du code civil relatif aux droits et devoirs respectifs des époux.

Puis, il demande à chacun des conjoints s'il prend l'autre pour époux.

On doit répondre: «Oui», tout simplement, et non pas: «Oui, monsieur.»

Sur la réponse affirmative des deux époux et sur celle des parents qui donnent leur consentement, le maire déclare les jeunes gens unis au nom de la loi.

Malgré le préjugé de la loi salique, c'est la mariée qui signe la première l'acte de mariage, elle tend ensuite la plume à son mari, qui lui dit: «Merci, madame», lui donnant le premier ce titre devenu le sien.

Les témoins signent ensuite.

Le mariage civil est gratuit.

Il y a un tronc pour les pauvres, et chacun y dépose son offrande.

Dans quelques mairies, on remet une bourse aux demoiselles d'honneur qui font une quête parmi les assistants.

Le marié donne aussi aux garçons de service.

L'on remet au mari un extrait de l'acte de mariage rédigé sur papier timbré et aussi un livret de famille.

Les nouveaux mariés sortent de la mairie au bras l'un de l'autre et montent en voiture avec le père et la mère de la jeune fille; le marié se place sur le devant avec son beau-père.

On donne souvent un dîner où seuls le marié, sa famille et les témoins sont invités.

Quelques personnes croient bien faire en mettant les jeunes époux à la place du maître et de la maîtresse de la maison; c'est une faute contre le bon goût; ils sont évidemment les personnages importants de la journée et doivent avoir les places d'honneur, c'est-à-dire, la mariée à la droite de son père et le marié à la droite de sa belle-mère, mais, sous aucun prétexte, ils ne prennent la place des maîtres de maison.

Le nom de «madame» ne doit être donné à la nouvelle mariée qu'après la célébration du mariage religieux.

Le marié se retire avec sa famille et les invités d'assez bonne heure; il serait indiscret de rester très longtemps.

Les Usages du Siècle: lettres, conseils pratiques, le Savoir-vivre

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