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II

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Canova, que la magnificence des Papes avait fixé à Rome, était alors à l’apogée de sa gloire. Mais les immenses travaux dont il avait enrichi les musées, les temples, les palais des grands, Venise et Rome, avaient épuisé sa santé : la destruction de sa patrie par les armes de Bonaparte, la chute de la republique de Venise, y avaient porté une dernière atteinte: il pleurait sa patrie esclave et livrée par le traité de Campo-Formio au joug autrichien. La reine de l’Adriatique n’était plus qu’un chef-lieu de gouvernement de la maison de Hasbourg, et son nouveau maître lui dictait des ordres absolus dans une langue qu’elle n’entendait même pas. La douleur qu’en avait conçue Canova menaçait de le conduire bientôt au tombeau. Il se plaignait amèrement de survivre à sa patrie. Que n’eût-il pu s’ensevelir avec elle sous les ruines de la liberté ! il serait, du moins, mort libre, Vénitien et non Autrichien.

Pour rétablir une santé si précieuse au monde, si chère à tous les amis des arts, les médecins le contraignirent d’aller respirer l’air natal à Crespano, dans les anciens États de Venise, non loin du bourg de Possagno, lieu de sa naissance.

Là, il retrouva une mère adorée, mariée en secondes noces à François Sartori, femme d’un caractère doux et tranquille, pieuse, et remerciant Dieu tous les jours de la grande illustration de son fils, A côté des grands talents il y a presque toujours une femme admirable: les grands génies ne sont pas complets s’ils n’ont pas été formés par l’amour maternel. Il manqua à Voltaire l’amour et la piété d’une mère.

Canova et Napoléon

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