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CHAPITRE II.

Table des matières

Collodionner la glace.

Lorsqu’on est sur le point de verser le collodion sur la glace, on doit prendre de nouveau la peau qui sert à polir, et frotter pendant quelques instants très-vigoureusement, de manière à échauffer un peu le verre; le collodion y est alors beaucoup plus adhérent.

Il faut avoir un blaireau comme ceux dont on se sert pour prendre l’or en feuilles; ce blaireau est large, peu épais et attaché après une feuille de carton; il sert à enlever les dernières poussières qui peuvent se trouver sur la glace, au moment juste du collodionnage.

Prendre la glace entre le pouce et l’index de la main gauche, tenir son flacon à collodion de la droite, et, tenant la glace bien droite, verser dessus une quantité suffisante de collodion pour la couvrir en entier; bien faire attention cependant que l’angle que tient la main doit être épargné ; en venant toucher le pouce, la couche de collodion enlèverait de l’humidité des mains, qui occasionnerait une tache d’un bout à l’autre de la glace.

Il faut aussi bien faire attention, en versant le collodion, de le faire marcher également, de manière à ne former aucunes stries ni épaisseurs. Lorsque la glace est convenablement recouverte de collodion, on renverse l’excédant, par un angle, dans le flacon à collodion, qui doit toujours être prêt à le recevoir. Ce flacon ne doit pas être bouché tant que l’opération n’est pas finie; mais, aussitôt terminée, on doit le boucher de suite, pour éviter l’évaporation; car, comme il entre dans la composition du collodion beaucoup d’éther et d’alcool, qui sont deux substances s’évaporant facilement, il faut faire attention qu’il soit toujours bouché, sans cela il deviendrait épais et l’opération serait moitié et trois fois plus longue.

L’éther et l’alcool sont employés pour rendre le collodion liquide; s’ils sont évaporés, naturellement le collodion redevient ce qu’il était auparavant, c’est-à-dire très-épais, et il devient presque impossible d’obtenir des épreuves avec du collodion dans de pareilles conditions.

Lorsque la couche de collodion est bien étendue sur la glace, il faut qu’elle sèche un peu, sans quoi on aurait sur l’angle collodionné le dernier une énorme tache blanche qui couvrirait ou la moitié des habits ou la moitié du fond; si, au contraire, on avait laissé trop sécher, le collodion perdrait une partie de sa sensibilité, et l’opération serait moitié plus longue, quelquefois plus. Le collodion est plus ou moins de temps à sécher, suivant la température; dans un temps très-chaud, il est sec au bout de 10 ou 15 secondes, quelquefois instantanément; si, au contraire, il fait un temps très-humide, le collodion mettra moitié , trois quarts et une minute même, quelquefois davantage; la pratique apprendra à l’opérateur à quoi s’en tenir sur ce sujet.

Il faut avoir le soin, lorsqu’on verse le collodion sur la glace, de ne pas approcher celle-ci de la lumière, de même que le flacon à collodion; la moindre étincelle pourrait mettre le feu à la glace et déterminer une explosion, même un incendie considérable. Il faut donc toujours être à une distance de 15 ou 20 centimètres de la bougie. Pour éviter les accidents qui peuvent arriver avec l’éther et le feu, quelques artistes ont eu l’idée de remplacer la bougie par des carreaux dépolis en jaune, qui donnent à peu près la lumière diffuse de la chandelle; cependant, nous préférons prendre de grandes précautions et faire nos préparations dans un cabinet noir éclairé par une faible bougie. Ayant expérimenté l’autre moyen, nous avons reconnu que la lumière avait toujours de l’influence sur la réussite des épreuves. On a des tons gris; les ombres, les demi-teintes et les lumières sont confondues; l’épreuve que l’on obtient n’a ni cette vigueur ni ce relief qui constituent un bon portrait.

En tout cas, si l’opérateur voulait expérimenter par lui-même une chambre éclairée par des carreaux jaunes, voici comment ils doivent être disposés: on fait dépolir des verres en couleur jaune, ou bien encore on achète des verres jaunes tout faits, et on forme une fenêtre qui se trouve placée autant que possible de manière à donner une égale lumière dans toute la chambre. Avec ce système on ne pourrait toujours pas se dispenser de mettre un rideau vert sombre devant la fenêtre au moment de la troisième opération, traitant de la sensibilisation de la glace.

Lorsque la glace est ainsi collodionnée dans de bonnes conditions de lumière, d’épaisseur et de propreté, on la transporte dans le bain sensibilisateur.

Encyclopédie de la photographie sur papier, collodion, verre négatif et positif, et sur toile

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