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LE PILLAGE DES INVALIDES

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L'hôtel des Invalides, à la vue des troupes campées au Champ de Mars, fut emporté par 7 ou 8 000 bourgeois désarmés qui, sortant avec fureur des trois rues adjacentes, se précipitèrent dans un fossé de 12 pieds de large sur 8 de profondeur et l'eurent, se transportant les uns les autres sur les épaules, passé en moins de rien. Arrivés dans l'Esplanade pêle-mêle avec les Invalides qui n'eurent pas le temps de se reconnaître, ils s'y emparèrent de 12 pièces de canon de 14, de 10, de 18 et d'un mortier. Ils présentèrent alors au gouverneur un ordre de la ville de leur remettre les armes, qui, ne voyant plus moyen de se défendre dans son hôtel, en ouvrit les portes. Ils s'emparèrent de 40 000 fusils et d'un magasin de poudre.

Témoin de cette opération qui se fit avec une vivacité incroyable je passai au camp voisin, où le spectacle des troupes tristes, mornes et abattues, enfermées depuis quinze jours dans un espace assez étroit, me parut différent de celui des hommes entreprenants et courageux que je venais de quitter. Les généraux convinrent dès ce moment qu'il était impossible de soumettre Paris, que le parti de la retraite était le seul prudent. [Note: Dépêche de Salmour, ministre de Saxe, 16 juillet 1789, Nouvelles archives des missions, t. VIII, p. 238.].

Les grandes journées de la Constituante

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