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Iles Bonin .

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«Dans les îles Bonin, appelées Bouna-sima par les Japonais, et situées entre 26° 30’ et 27° 45’ de latitude, sous le méridien de 139° 55’, l’île de Peel possède plusieurs cratères entourés d’une grande quantité de soufre et de scories, qui paraissent éteints depuis peu de temps.» (Cosmos, IV, 421).

«L’île Peel, dit Postels, est coupée par quelques séries de montagnes dont la direction est irrégulière et dont la hauteur ne dépasse pas 900 pieds anglais. Elles sont, jusqu’aux sommets, convertes de la plus riche végétation et offrent à la fois les plantes de la zone torride et celles de la zone tempérée. Le rivage est garni presque partout de parois de rochers nus qui tombent immédiatement à pic dans la mer. Ce n’est que dans peu d’endroits que l’on voit un bord étroit qui est couvert de sable de corail et de blocs de rochers, dispersés isolément çà et là. Plusieurs pointes de rochers saillantes forment des anses dont la plus considérable, nommée Lloyd, se trouve sur le côté occidental et est enfermée par des montagnes. Entre les séries de montagnes se trouvent de profonds ravins et des vallées qui offrent un écoulement aux eaux que produit l’atmosphère, lesquelles, en se réunissant, forment des ruisseaux et, par des ravins latéraux, se déversent dans la mer dans toutes les directions. Le fond de la mer, à l’en tour de l’île, est couvert de coraux qui forment des écueils d’une étendue assez considérable.

» L’origine de cette île est volcanique: le basalte, en variétés nombreuses, en forme le noyau. Le port Lloyd, où le Séuiavine mouilla, est le seul point sur lequel j’ai pu faire des recherches plus spéciales. Le basalte, tant compact que poreux, y domine en formant des couches irrégulières et alternantes. Le premier se trouve cependant plutôt dans les enfoncements et s’offre souvent en séparations prismatiques, dont le diamètre ne dépasse pas 1 pied 1/2. Ces prismes gisent tantôt horizontalement, tantôt perpendiculairement; dans le dernier cas, ils forment un beau pavé qui laisse apercevoir distinctement, à chaque prisme isolé, cinq ou six pans. Lorsque le basalte compact forme à lui seul de grosses masses, il est gris, à gros grain et renferme de petits cristaux de pyroxène. Lorsqu’il alterne avec le basalte poreux, il se présente noir et à petit grain, et renfermant çà et là des octaèdres de fer magnétique. Les couches sont pour la plupart inclinées, sans indiquer d’angles déterminés; on ne les trouve que rarement perpendiculaires. A quelques parois se montre le basalte compact en grosses masses arrondies, de 7 à 8 pieds de diamètre, et renfermées dans de l’argile rouge et grise.

» La partie méridionale de l’anse se distingue par une colline haute de 150 pieds, qui tombe abruptement vers l’O, et dont le pied est fortement baigné par les vagues de la mer. Ici le basalte se présente en boules de la grosseur d’une noisette jusqu’à 7 pouces en diamètre; elles sont intimé-ment liées à une masse argileuse de couleur foncée; quelques-unes sont traversées de pores plus ou moins gros; d’autres sont parfaitement compactes. Dans les unes comme dans les autres, on observe, en les brisant, des enveloppes concentriques qui renferment un noyau compact. Tandis que ces boules endurcies ont résisté aux influences extérieures, la masse cimentaire qui les entoure est lâche, friable, et se réduit en une terre grasse. On y voit des nids de calcédoines et des filons de quartz qui coupent la roche en diverses directions; le quartz se distingue par sa couleur verdâtre. Au nord de ce rocher, le basalte prismatique se montre de nouveau. Sur le penchant de la montagne, il est décomposé en argile grasse et couverte de végétation, tandis que vers le rivage de la mer, il est nu et divisé par des fissures; c’est ainsi qu’il s’étend bien avant dans la mer où, par un temps serein, on peut encore l’apercevoir à des profondeurs considérables, entre des buissons de corail isolés. Traversant une petite anse dirigée vers l’est, il se présente de nouveau sur le rivage opposé de l’anse, où il forme des séparations colonnaires.

» A l’extrémité de l’anse est un rocher isolé, d’environ 80 pieds de hauteur, qui a été séparé de la masse principale de l’île par la violence des flots et par des tremblements de terre. Le basalte amygdaloïde en forme la masse principale; il s’y trouve des sphéroïdes de calcédoine, de l’agate, du zéolite, du stilbite et de la terre verte qui remplit les cavités. A la marée basse, on parvient à pied sec, par-dessus des débris de structure pareille à celle de ce rocher, jusqu’à la terre ferme où se trouve la même roche, qui cependant, ayant plus souffert des influences extérieures, ne montre plus que des traces de ces parties constituantes, renfermées dans une argile vert-jaune. L’espace entre ce rocher et l’île, ainsi que les rivages qui y touchent, jusqu’à quelques centaines de pieds vers l’intérieur, sont les seuls points où j’ai rencontré principalement de la véritable lave poreuse, de l’obsidienne et du pechstein en masses assez considérables. Ces masses, cependant, ne se trouvent toujours que disséminées isolement, de sorte qu’on ne peut découvrir aucune trace de torrent de lave. La lave contient souvent de beaux cristaux d’olivine et de pyroxène. La pierre ponce se montre non-seulement ici, mais encore en beaucoup d’endroits, dans l’intérieur de la forêt; elle est en monceaux isolés et arrondis dont la circonférence ne dépasse jamais un pied.

» Les autres parties de l’île étaient ou impraticables ou trop éloignées, de sorte que la roche qui les constitue ne pouvait être examinée. Mais, à en juger par le caractère extérieur des montagnes et des parois de rochers, elles sont formées d’une roche parfaitement analogue à celle de l’anse Lloyd.

» Cette île, en automne et en hiver surtout, est sujette à de violents tremblements de terre; c’est alors aussi que règnent de furieuses tempêtes qui poussent au loin dans le pays les vagues de la mer, et causent la destruction des rochers et des forêts.

» Les îles situées au nord de Peel et devant lesquelles nous cinglâmes, ne présentent que d’immenses rochers à flancs perpendiculaires et à sommets irréguliers. Ils sont composés, selon toute apparence, de basalte compact et de basalte amygdaloïde. .»

La formation des îles Bonin est trappéenne, dit le commodore Perry. On y trouve des traces évidentes d’une ancienne action volcanique. On y éprouve encore aujourd’hui, au dire des anciens résidents, deux ou trois tremblements de terre chaque année.

Il paraît que le port Lloyd (île Peel) n’est que le cratère d’un ancien volcan qui a soulevé les collines voisines; l’entrée actuelle du port n’est qu’une profonde crevasse qui s’est faite dans le flanc du cône et qui a donné passage à une coulée de lave qui s’est jetée dans la mer. Les eaux l’ont ensuite remplie et les dépôts qu’elles y ont laissés ont, avec la formation corallienne, donné au fond et aux bords du port sa forme actuelle .

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