Читать книгу Dictionnaire érotique moderne - Alfred Delvau - Страница 10
ОглавлениеAvoir une crane giberne. Se dit d’une femme qui a de belles fesses, une Parisienne callipyge,—naturellement ou artificiellement.
Elle a une crâne giberne, ton adorée, faut lui rendre justice: tout est-il à elle, dis?
Charles Monselet.
Avoir un fruit. Se dit d’une jeune fille qui s’est laissé séduire et qui a lieu de s’en repentir—neuf mois après.
Avoir un polichinelle dans le tiroir. Se dit d’une femme enceinte.
Avoir vu le loup. Se dit d’une fille qui n’est plus vierge, qui connaît depuis plus ou moins de temps les mystères du pantalon de l’homme—d’où elle a vu sortir, la tête en feu, le poil hérissé, son braquemard enragé.
Toujours est-il que le loup, qui rôdait par là depuis quelque temps, sous la blouse bleue et le pantalon de velours épinglé d’un grand gars de notre village, sortit sournoisement du bois des châtaigniers, se montra tout à coup à l’ombre de la haie d’aubépines, et—qu’elle vit le loup.
Alfred Delvau.
Aze (L’) te foute. Vieux dicton qui signifie: Va te faire foutre—par un âne.
Ainsi les dieux ont esleu
Tels oiseaux qui leur ont pleu.
Priape, qui ne voit goutte,
Haussant son rouge museau,
A taston, pour son oiseau
Print un aze qui vous foute.
Motin.
Lors, dit Catin: N’entends-tu pas?
Quoi? répond l’autre.—L’aze, écoute...
—Si l’aze pète: dit Colas,
Parsanguié! que l’aze te foute!
Piron.
Babines (Les). Les grandes lèvres de la nature de la femme.
Les deux babines un peu retroussées et colorées d’un rouge attrayant qui passe un peu au dehors entre les cuisses.
Mililot.
Badigeonner une femme. La baiser,—en employant le blaireau et la peinture à la colle que l’on sait.
Je veux qu’on me paye, moi! je veux qu’on me badigeonne, moi! et que l’on me donne des gants.
Lemercier de Neuville.
Badinage (que l’on peut prononcer à l’allemande: patinage.) Ce n’est pas autre chose que la préface de la fouterie elle-même:
Cessez ce badinage, Henri, ou je sonne pour appeler mes gens, et vous faire jeter à la porte.
Ponson.
Rions, plaisantons, badinons, mais n’allons pas plus loin.
Henri Monnier.
On fut obligé de la marier plus tôt qu’on ne pensait, parce qu’en badinant avec son accordé, elle devint grosse.
Tallemant des Réaux.
Nanon surtout, et c’était grand dommage,
N’avait encor tâté du badinage.
Grécourt.
Il se servit de l’heure du berger,
Et commençait l’amoureux badinage.
La Fontaine.
De notre amoureux badinage
Ne gardez pas le témoignage,
Vous me feriez trop de jaloux.
Parny.
Bagasse. Vieux mot pour désigner une putain:
...La plus grande bagasse de la ville.
Brantôme.
O Dieu! que l’homme est malheureux qui épouse de telles chiennes et bagasses.
Tournebu.
Bagatelle (La). Le plaisir vénérien, la plus sérieuse des occupations de l’espèce humaine.—L’expression appartient à l’argot des filles qui, elles, n’attachent aucune importance à l’amour.
Si j’effleure, dit-elle,
L’asphalte du trottoir,
C’est pour la bagatelle:
Entrez dans mon boudoir.
A. Montémont.
Bague. On se sert quelquefois de ce mot pour désigner les parties naturelles de la femme.
Il s’en alla chercher une place éloignée
Pour enfiler la bague et rembourrer le bas
De celle qu’il avait choisie pour ses ébats.
Théophile.
Carvel, j’ai pitié de ton cas.
Tiens cette bague et ne la lâches;
Car tandis qu’au doigt tu l’auras,
Ce que tu crains point ne sera.
La Fontaine.
... Du chevalier s’est accusée, qui, comme l’autre, l’avait bien baguée.
(Les Cent Nouvelles nouvelles.)
Baguette. Le membre viril, avec lequel on mène les femmes qui ne sont pas sages en frappant sur leur ventre comme sur un tambour.
Dans un coin ell’ tient les baguettes
Des deux tambours du régiment
Béranger.
Bahut. La nature de la femme, dans laquelle l’homme serre—pour un instant—sa pine, comme chose précieuse.
Dans son bahut je flottais bien au large.
(Chanson anonyme moderne.)
Bahuter la pine (Se). Masturber, ou bander fortement.
Car nos coursiers, par l’odeur excités,
Au grand galop se bahutaient la pine
Et tour à tour inondaient les pavés.
Anonyme.
Baiser. Verbe excessivement actif, que l’humanité passe son temps à conjuguer depuis le premier jour du monde, et qu’Adam et Ève savaient dans tous ses modes avant les conseils libertins du serpent. C’est le to leacher des Anglais, le far l’atto venereo des Italiens et le basiare des latins.—Quant à son étymologie, elle est d’une clarté éblouissante même pour un aveugle. Agnès la devinerait. Baiser, verbe, vient de Baiser, substantif, car la conjonction d’en haut précède toujours la conjonction d’en bas, et il est impossible à une femme dont les petites lèvres ont été touchées par une bouche, de ne pas laisser toucher ses grandes lèvres par une pine. De ceci vient cela, dirait Hugo.
...Et l’homme marié
Baise tout simplement, quand il peut, sa moitié.
Protat.
...Le galant, en effet,
Crut que par là baiserait la commère.
La Fontaine.
Parbleu, qu’un autre la baise.
J’aime mieux baiser mes sœurs.
Collé.
Chaud de boisson, certain docteur en droit,
Voulant un jour baiser sa chambrière,
Fourbit très bien d’abord le bon endroit.
Piron.
Baiser à blanc. Se branler,—ce qui est une façon de baiser sans femme, quand on est homme, sans homme quand on est femme.
Baiser à la florentine. Se dit de deux amants qui, en se donnant l’un à l’autre des baisers sur la bouche, se lancent tour à tour de petits coups de langue, pour s’émoustiller mutuellement et jouir en avancement d’hoirie.
Baiser à la papa. Bourgeoisement, patriarcalement, comme M. Joseph Prudhomme baise madame Prudhomme, elle sur le dos, et lui sur elle.
Baiser à l’œil. Ne rien payer pour jouir d’une femme galante, comme font les greluchons.
Quand on est jeune on doit baiser à l’œil;
A soixante ans la chose est chère et rare;
Aux pauvres vieux l’amour devient avare.
(Chanson d’étudiants.)
Baiser à vit sec. Ne pas décharger dans la matrice de la femme, qui, à cause des enfants ou seulement par goût particulier, préfère manger le poisson sans la sauce.
Ainsi, femme qui dit que le vit sec est bon
Voudrait ôter la sauce et le sel au jambon,
Ce qu’il est de plus doux en toute la nature
Et qui donne la vie à toute créature.
Mililot.
Baiser en épicier. Faire l’amour purement et simplement, comme un devoir, comme une presque corvée,—et non pas en levrette, non pas à la paresseuse, non pas de cette façon ou de cette autre, inventée par les savants et surtout par les savantes, mais à la mode patriarcale: la femme dessous et l’homme dessus.
Quel moyen puis-je employer
Pour plaire à mon Antoinette?
Je la baise en épicier...
Le bougre lui fait minette.
Gustave Nadaud.
Baiser en pigeon. Faire une langue, comme fut baisée—d’abord—la Vierge Marie.
Elle me baisa en pigeonne, la langue en bouche.
Brantôme.
Baiser ou Foutre à couillons rabattus, ou comme un dieu. Avec énergie, sans songer au mari que l’on cocufie ni aux enfants que l’on procrée,—comme tous les hommes voudraient bien pouvoir foutre, et comme toutes les femmes voudraient bien être foutues.
Et maintenant, gonzesse, que je t’ai foutue à couillons rabattus, comme tu n’es pas foutue d’être foutue jamais de ta garce de vie.....
Lemercier de Neuville.
Les hommes, lorsqu’ils ont foutu
A double couillon rabattu,
Se lavent dans une terrine.
Dumoulin-Darcy.
Madame Durut, sentant les approches du suprême bonheur, se livre au transport, et s’agitant à l’avenant, s’écrie: Foutre! c’est trop de plaisir! il fout comme un Dieu!
A. de Nerciat.
Baiser ou Foutre à la dragonne ou en maçon. Jouir d’une femme immédiatement, monter sur elle brutalement, sans préliminaires d’aucune sorte, ni caresses, ni langues, ni pelotage.
Baiser ou Foutre à la paresseuse. Se placer derrière une femme que l’on veut baiser, couché sur le côté comme elle, entrecroiser mutuellement les cuisses, insinuer doucement l’outil dans le trou qui l’attend, et besogner sans effort.
Celui dont la pine est mollasse, filandreuse,
Et lente à décharger, fout à la paresseuse.
Louis Protat.
Baiser ou Foutre en aisselle. Tirer un coup dans le pli formé par le dessous du bras et de l’épaule.
En aisselle, en tétons, le Turc met son braqmard.
Louis Protat.
Baiser ou Foutre en cygne. Baiser une femme à la façon de Jupiter Léda, à genoux et ses jambes sur les épaules.
Baiser ou Foutre en levrette. Baiser une femme in more—du prince de Canino.
En levrette est encore un moyen fort joli
Quand on a sous son ventre un cul ferme et poli.
Louis Protat.
Baiser ou Foutre en tétons. Décharger dans cette petite vallée formée par les deux tétons et qu’on peut rendre aussi étroite qu’on veut en les rapprochant avec les mains.
Baiser sur le pouce. Tirer un coup précipitamment, là où l’on se trouve, sur une chaise, sur un meuble, sur une botte de paille, etc.
Je t’ai baisée sur le pouce, ça ne compte pas: nous recommencerons sur le lit, quand ton mari sera à son bureau.
Seigneurgens.
Baiseur, baiseuse. Synonyme presque décent de Fouteur, fouteuse.
Je ne suis rien qu’un ivrogne,
Quoiqu’on m’estime baiseur.
(Parnasse des Muses.)
Point d’éloges incomplets,
S’écriera cette brunette,
A moins de douze couplets,
Au diable une chansonnette!
Quoi! douze, ou rien? dit un sot.
Oui, c’est l’humeur de Margot
Nous t’en promettons treize:
Viens, Margot, viens qu’on te baise.
Béranger.
Baladeuse. Fille de mauvaise vie,—par allusion à la boutique roulante des marchandes des quatre saisons.
Elle t’a trahi sans te trahir. C’est une baladeuse, et voilà tout.
Gérard de Nerval.
Balance de boucher. Fille publique,—parce qu’elle pèse toutes sortes de viandes, des quéquettes de jouvenceaux, des courtes de maçons, des pines d’Auvergnats et des vits de maquereaux.
Balancer le chinois (Se). Jouer avec son membre pour jouir, le faire dodeliner de la tête, comme un poussah, jusqu’à ce que, l’érection arrivant, il se tienne roide comme la justice et pleure silencieusement toutes les larmes de son œil unique.
Balancer sa largue. Se débarrasser de sa maîtresse,—dans l’argot des filles et des maquereaux.
Balancer une femme. La renvoyer comme Abraham Agar, soit parce qu’elle devient gênante, soit parce qu’elle est trop libertine.
Elle m’a traité de mufle.—Alors, il faut la balancer.
Charles Monselet.
Balancer un homme. Le quitter, soit parce qu’il ne vous donne pas assez d’argent, soit parce qu’il vous ennuie.
Toujours d’avance exigeras
Qu’il fasse tinter son argent;
Sinon tu le balanceras...
On ne vit pas de l’air du temps
(Parnasse satyrique.)
Balançoires. Simagrées que fait une fille qui ne veut pas être baisée, mais qui veut bien être payée; promesses de jouissances qu’elle fait au miché racolé par elle.
Car je connais ces balançoires,
Je suis roublard,
Et j’ pourrais écrir’ les mémoires
Du lupanar.
Lemercier de Neuville.
Balayer ses enfants. Enlever avec un balai ou avec un torchon les gouttes de sperme qu’on a laissées tomber sur le parquet en se branlant ou en baisant une femme sur une chaise.
Balcon (Faire le). Moyen ingénieux employé par les filles pour faire savoir à leurs abonnés qu’elles sont visibles:—il leur suffit de mettre au balcon une chaise sur laquelle sera déposée une chemise ou une jupe commencée... puis de retirer le tout quand le client est entré.
Je vous dis que vous faites la fenêtre; on vous a vue au balcon.
—Ah! M. le commissaire, comme on vous a trompé: je ne vais jamais à ce bal là.
J. Ch.
Balles. Les testicules, à cause de leur forme: c’est avec eux qu’on fusille les femmes—à bout portant.
Ballon (Avoir du). Se dit d’une femme qui a des fesses énormes, naturelles ou artificielles, comme en ont aujourd’hui, grâce à la crinoline, les Parisiennes, élégantes Vénus hottentotes.
Balloches. Les testicules.—Ce mot vient, soit du verbe
ballocher—qui, en argot, veut dire tripoter—soit du fruit du Bélocier, qui portait autrefois le même nom, ou à peu près le même nom, et qui présente en effet une certaine analogie avec la forme des couilles.
Un médisant dit que l’abbé auquel elle vouloit boire,—qui, à la vérité, avait en ses jeunes ans perdu ses deux témoins instrumentaires... en descendant d’un bellocier, c’est un prunier sauvage,—s’appelait monsieur de Non Sunt.
(Contes d’Eutrapel.)
Ballottes (Les). Les testicules, petites balles avec lesquelles les femmes aiment à jouer et à jouir; quelquefois les tétons des femmes ou le maniement de cul, tétons, etc.
Elle lui met la main sur les ballottes qu’il a au-dessous de cet engin et les soulève mignardement en les passant et repassant doucement entre les doigts.
Mililot.
Les deux tétons, jolies ballottes du plaisir.
(Moyen de parvenir.)
Ils virent en leur présence ballotter leurs femmes sans y pouvoir apporter aucun remède.
(Les Caquets de l’accouchée.)
Bander. Être en érection, avoir envie de baiser une femme lorsqu’on est homme, ou un homme lorsqu’on est pédéraste. C’est l’arrigere (relever, hausser, dresser) des Latins.
Qu’on le passe aux verges,
Dit Vénus à part;
Qu’il soit de ma bande
Banni sans retour:
Jamais il ne bande.
(Les Archers de l’Amour.)
Y bande encore... est-y gentil!
Henry Monnier.
Tout vis-à-vis,
Je rends des vits
Toujours bandants.
Collé.
—On a étendu la signification de ce mot, purement vénérienne, et on s’en sert maintenant au propre et au figuré: au propre, comme il vient d’être dit; au figuré, pour indiquer la violente envie qu’on a d’une chose.
Ainsi Mirabeau, voulant peindre la pusillanimité du duc d’Orléans, qui voulait et n’osait pas être criminel, dit: «Ce d’Orléans est un Jean-Foutre qui toujours bande le crime et n’ose le décharger. Ignavum equidem fateor qui continuo erigit scelus et nunquam ejaculari ausus est.»
Bander (Faire). Provoquer l’érection de l’homme par des discours libertins ou par des attouchements autour des parties sexuelles.
L’air est plein d’odeurs spermatiques
Qui font bander les plus usés,
Et font sortir de leurs boutiques
Les bourgeois les plus empesés.
(Parnasse satyrique.)
Bande-à-l’aise. Homme qui n’est que médiocrement porté par son tempérament vers les choses de la fouterie, et qui bande plus volontiers avec son cerveau qu’avec son membre—comme la plupart des écrivains.
Qu’on me baise,
Mon con, Nicaise,
Se présente à toi...;
Viens, bande-à-l’aise,
Vite, mets-le-moi.
Piron.
Monsieur dit des bons mots souvent,
Mais monsieur bande rarement;
Monsieur a de l’esprit: j’en suis
Bien aise, bien aise,
Mais comme la peste, je fuis
Un bande-à-l’aise!
Collé.
Bander comme un carme. Bander très fort, comme savaient bander jadis les carmes, chaux ou déchaux,—chauds surtout,—grâce à la continence qu’ils étaient forcés d’observer.
Bander de la gorge. Se dit d’une femme dont les seins se durcissent et se dressent sous l’impression du désir ou du plaisir.
Bander son arc. Bander,—le membre viril étant pris pour flèche et la nature de la femme pour cible.
Alors, bandant mon arc sous un autre balcon,
Je ne daignerai plus, vers le but de ton con,
Lancer la flèche de ma pine.
Emmanuel des Essarts.
Bandocher. Avoir des velléités d’érection; n’être pas en train; bander faiblement, difficilement.
... Elle recréait son impotente lubricité en lui chatouillant le scrotum et les testicules, ce qui le faisait bandocher.
(Anti-Justine, p. 123.)
Baquet. La nature de la femme dans laquelle l’homme décharge ses ordures liquides:
... Dans le baquet desquelles il eût volontiers lavé son vit.
(Contes de la reine de Navarre.)
Baratter. Baiser une femme, parce que, dans l’action amoureuse, la pine de l’homme, en allant et en venant dans le con de la femme, où il a déjà déchargé, a l’air de battre du lait dans une baratte et de faire du beurre. Ce n’est pas du beurre qu’il fait, en barattant ainsi, c’est du fromage.
Barbe de la femme (La). Les poils de sa motte,—qu’elle se garde bien de couper et encore moins d’épiler, à l’exemple des femmes d’Orient:
Sur ta laine annelée et fine
Que l’art toujours voulut raser;
O douce barbe féminine!
Reçois mon vers comme un baiser.
Th. Gautier.
Barbeau. Souteneur de filles; membre de la grande famille des maquereaux—qui n’a rien de commun, que le nom, avec la grande famille des scombéroïdes.
Pègr’ et barbeaux, aboulez au Sauvage,
Et sans traquer livrez-vous au plaisir;
On aurait tort de vouloir être sage,
Puisqu’après tout, on sait qu’il faut roidir.
A. Dumoulin.
Barbillon. Souteneur de filles; homme qui vend sa protection aux putains.—Du moment qu’il a été convenu qu’on appellerait ces drôles-là maquereaux, comme le maquereau est un poisson, on les a appelés aussi d’autres noms de poissons: on les a même appelés poissons purement et simplement.
Quoi! pour aller danser, ma chère,
Tu abandonnes le persil,
Et de ton barbillon de père,
Tu ne conserves aucun souci.
A. Dumoulin.
Bardache. Pédéraste actif ou passif, au choix—des autres.
C’est là un cul de châtré ou de bardache, si jamais il y en a eu.
La Popelinière.
Le capitan était bardache.
Godefroy, seigneur de Bouillon,
L’encula dans une patache.
B. de Maurice.
Bas (Le). La nature de la femme, à cause de sa situation.
Gargamelle commença à se porter mal du bas.
Rabelais.
Elle s’accointa de l’un des clercs, lequel par aventure lui mettait l’intelligence de ces mots en la tête par le bas.
Bonaventure Desperriers.
Bassin. La nature de la femme, dans laquelle le membre viril nage trop souvent.
J’eusse voulu toujours fouiller dans votre bassin.
Tabarin.
Bataille. Sous-entendu amoureuse. L’acte vénérien, d’où nous sortons lassés, mais non rassasiés; vaincus faute de munitions, mais non dégoûtés.—On dit aussi: Jouer à la bataille.
La lance au poing il lui présente la bataille.
(Les Cent Nouvelles nouvelles.)
Lors s’écrie en riant: Je vois en ce réduit
Un lit,
Qui servira toute la nuit
De champ à sanglante bataille.
La Fontaine.
Bataille de jésuites, cinq contre un (Faire la). Se masturber, les jésuites ayant inventé le plaisir solitaire—après Onan.
Bâter l’âne. Faire l’acte vénérien.—L’expression date probablement du conte de La Fontaine, le Bât,—imité de Béroalde de Verville.
Bâti. Membré convenablement: se dit en parlant d’un homme qui a tout ce qu’il faut pour faire jouir une femme.
La résistance est nulle, ou très légère;
Tu vois pourtant comme je suis bâti.
Parny.
Bâton. Le membre viril, à cause de ses fréquentes érections qui lui donnent la dureté du bois—dont on fait les cocus. Les femmes s’appuient si fort dessus qu’elles finissent par le casser.
Vous connaissez, j’en suis certaine,
Derrière un petit bois touffu,
Dans le département de l’Aisne,
Le village de Confoutu.
Par suite d’un ancien usage
Qui remonte au premier humain,
Tout homme y fait pèlerinage,
La gourde et le bâton en main.
Eugène Vachette.
Bâton (Faire). Bander.
Le temps... où la première guenon venue qui me mettait la main dessus me f’sait faire bâton pendant quinze jours.
Lemercier de Neuville.
J’crois ben qu’ la seul’ médecine
Qui pourrait m’ guérir tout d’ bon
Et m’empêcher d’fair’ bâton,
Ce s’rait d’ fair’ sombrer ma pine,
Capitain’, dans un pied d’ con.
G. de la Landelle.
Bâton à un bout. Le membre viril,—le seul bâton qui n’ait qu’un bout, en effet.
C’est le bâton à un bout qui me pend entre les jambes.
Rabelais.
Bâton de sucre de pomme (Le). Le membre viril,—à cause de sa forme, de sa longueur et du goût sucré qu’il a en fondant de plaisir dans la bouche de la femme qui le suce.
Fillettes, qui mourez d’ennui
Et languissez dans la retraite,
Pour mieux dormir toute la nuit,
Il faut employer ma recette:
Si vous désirez un amant,
Si tout bas votre cœur le nomme,
A vos maux il faut un calmant...
Prenez bien vite, mon enfant,
Un bâton de sucre de pomme.
Dumoulin-Darcy.
Bâton Pastoral. Le membre viril,—avec lequel nous conduisons des troupeaux de femmes au bonheur.
Le simple maniement volontaire d’une main blanche et délicate qui se promène autour de leur bâton pastoral, est suffisant pour leur expliquer tous les mouvements du cœur de leur dame.
Mililot.
Il lui montre son bâton pastoral tout rougeâtre et enflé.
Noel du Fail.
Battre le beurre. Introduire son engin dans un vagin un peu gras et l’y agiter avec énergie comme dans une baratte.
D’un moule à merde il fait un moule à pine
Et bat le beurre au milieu d’un étron.
(Parnasse satyrique XIXe siècle.)
Battre sa flème. Courir le guilledou, aller dans les quartiers où la femme donne le plus.
Eh bien! puisque je suis en train de battre ma flème, je vais connaître cette maison.
Lemercier de Neuville.
Battre son quart. Se dit des filles de bordel, qui descendent à tour de rôle, pendant un quart d’heure ou une demi-heure, sur le trottoir, où elles raccrochent les passants.
Dorante, en se promenant devant la maison au grand numéro, croise Sylvia, qui bat son quart.
Lemercier de Neuville.
Battre un ban au miché. Le préparer à la jouissance suprême par des attouchements habiles et souvent répétés.
Je sais attacher un ruban
Selon la grosseur d’une pine;
Au miché je sais battre un ban,
Je sais tortiller de l’échine.
(Parnasse satyrique.)
Baude (La). La vérole,—dans l’argot des voleurs, qui se rapproche plus qu’on ne croit du vieux langage, puisqu’on trouve dans Eutrapel: «Je cuidai avoir le baut, c’est-à-dire avoir gagné le mal padouan.»—Baude ne serait-il pas une syncope de ribaude?
Baudruche. Pellicule de boyau de mouton, que l’on neutralise pour en faire des choses très utiles:—des capotes anglaises.
V. Millan.
Baume de vie (ou de vit). La semence de l’homme,—que donne le vit et qui donne la vie.
C’était pour me procurer mille morts délicieuses, qu’il ménageait avec art ce baume précieux qui donne la vie.
(Félicia.)
Bazar. Bordel,—qui est en effet un endroit où l’on expose la femme comme marchandise.
Je suis la patronne de ce bazar, la mère de dix-huit petites dames.
Lemercier de Neuville.
Beau corps (Elle a un). Se dit de toute femme laide de visage, quand on veut s’excuser d’avoir couché avec elle une fois ou d’y coucher tous les jours.
Beauté vénale. Femme qui fait métier et marchandise de ce qu’elle devrait donner pour rien,—l’homme, après tout, ne faisant pas payer les services de sa pine, qui valent bien ceux du con.
O vous, vénales beautés
A l’humeur aventurière,
Vainement vous présentez
Le devant ou le derrière
A l’abbé
La Bédollière,
L’abbé
Qui sera flambé.
Emile de la Bédollière.
Beautés occidentales. Les fesses d’une femme, dont les tétons sont les beautés orientales.
Beautés postérieures. Les fesses.
Le grand camarade, tourmenté de ses désirs, se mettait préalablement au fait des beautés postérieures de la soubrette... et cherchait à s’établir en levrette, mais de petits coups de cul le dénichaient comme sans dessein.
(Mon noviciat.)
Bébé. Nom d’amitié que les filles donnent depuis quelques années aux hommes avec qui elles baisent,—maquereaux ou michés.
Théodore, c’est mon bébé; M. Martin, c’est mon monsieur.
Lemercier de Neuville.
Un mot dont on nous favorise,
Mot aux nourrices dérobé,
C’est, aurait-on la barbe grise:
—Comment ça va? Bonjour, bébé.
Fr. de Courcy.
Bécot (Donner un). Baiser la tête d’un vit comme on baise le bec d’une clarinette. Cette aimable action ne faisant aucun bruit, on peut aller longtemps: d’abord moderato, puis allegretto, vivace..... chaque pause vaut un soupir.
Et quand je lui donne un bécot,
Comme il lève la tête,
Jacquot!
Al. Dalès.
Bécotter. Donner des bécots.
Petit bossu
Noir et tortu,
Qui me bécottes
Et fripes mes cottes;
Petit bossu, noir et tortu,
De me baiser, finiras-tu?
Béranger.