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Béguin (Avoir un). Avoir envie de coucher avec un homme lorsqu’on est femme, avec une femme lorsqu’on est homme.

Ah! je ne sais pas quand il se passera, mais j’ai un fier béguin pour toi, va!

Lemercier de Neuville.

Beliner. Faire l’acte vénérien, l’acte bestial par excellence,—belluinus.

Belle en cuisses. Galanterie que les gens du peuple adressent volontiers à une femme—dont ils n’ont pas encore relevé la robe.

J’ prendrais bien quéque chose, moi... Et toi, la belle en cuisses?

Lemercier de Neuville.

Belle enfant. Nom que l’on donne à une jolie fille, tant qu’elle est en âge de faire l’enfant, ou de faire un enfant.

Ma belle enfant!

Cette expression se trouve dans tous les drames possibles et impossibles, depuis la Pie voleuse, jusqu’à la Grâce de Dieu, etc., etc. Dans cette dernière pièce, elle s’adresse à mademoiselle Clarisse Miroy, qui a 46 ans et est grosse comme mademoiselle Georges:—La belle enfant!

Belle sous le linge (Être). Ne rien perdre de ses séductions en se mettant nue devant un homme qui vous a trouvée belle habillée.

Il y avait à côté de son nom: bonne créature, assez belle sous le linge, mais gauche et sans mouvement.

La Popelinière.

Beluter. Faire l’acte copulatif, pendant lequel on remue beaucoup,—volutare.

Bénir des pieds. Se dit des spasmes amoureux, pendant lesquels l’homme et la femme gigotent des jambes, comme s’ils voulaient envoyer leur bénédiction urbi et orbi.

Bénitier. La nature de la femme, que nous emplissons de sperme bénit—par elle.

Je crois bien que notre gros vicaire

Aura mis le doigt au bénitier.

Béranger.

... Aussi, ma foi,

Laissez-moi mettre un doigt

Au bénitier de ma belle Lise.

Emm. Delorme.

Béquille du père Barnaba (La). Le membre viril de tous les hommes, sur lequel s’appuient si volontiers toutes les femmes. Expression employée dès l’époque de la régence dans de nombreuses chansons.

J’ai perdu ma béquille,

S’écriait Barnaba;

Quelle est l’honnête fille

Qui la rapportera?

Collé.

Marc une béquille avoit

Faite en fourche, et de manière

Qu’à la fois elle trouvoit

L’œillet et la boutonnière.

Grécourt.

Berlingot. Le membre viril.

Besace. Tétons flasques et pendants, comme une besace dont les toiles se touchent; ou bien le ventre d’une fille enceinte.

Finalement, v’là Boniface

Qui s’ présente et veut m’épouser:

Comme il faut qu’ chacun port’ sa b’sace,

Je m’ promets bien d’ l’utiliser.

Un mal de cœur, suit’ d’un’ scène amoureuse,

Rendit bientôt ma position chanceuse...

Ph. Vionet.

Besogne. L’acte vénérien, que nous accomplissons sans douleur—mais non sans fatigue. C’est ce que Fourier appelle le travail attrayant.

Quand ils ont bien travaillé et qu’ils sont saouls de la besogne.

Tabarin.

De le faire cent coups, voire à beau cul levé,

Avec votre Brillant, qui besogne en crevé.

Trotterel.

La belle en train de bien apprendre,

Serrait Lucas, qui, las de besogner,

Par un air abattu lui fit assez comprendre

Qu’on ne peut toujours enseigner.

Vida.

Bestialité. Crime honteux que l’on commet avec une bête.

«Rien ne fut plus commun au moyen-âge que ce crime que l’on punissait de mort quand il était patent et confirmé par le tribunal.—Les registres du Parlement sont remplis de ces malheureux qu’on brûlait avec leur chien, avec leur chèvre, avec leur vache, avec leur pourceau, avec leur oie!—On aurait volontiers pardonné à la bête plutôt qu’à l’homme; mais on la tuait de peur qu’elle ne vint à engendrer un monstrueux assemblage de la bête et de l’homme.»

Pierre Dufour.

La lutte s’engage, les coups se portent, la bête devient l’égale de l’homme, Sainte est embestialisée... ensinginée.

Alfred de Musset. (Gamiani.)

Bête (La). La femme,—après l’homme.

Le plus sot animal, à mon avis, c’est l’homme.

Boileau.

Si je veux croire les railleurs,

Elle a fort peu de cheveux à la tête;

Les sujets qu’on en dit ne sont pas des meilleurs;

Ce n’est pas bien l’endroit par où j’ai vu la bête,

Mais elle en a beaucoup ailleurs

Où elle est souvent arrosée

Par la plus douce des liqueurs.

(Le Zombi du grand Pérou.)

Ciel! poursuit-il, quand est-ce qu’on

Pourra désabuser le monde

De foutre ces bêtes à con

Des animaux le plus immonde.

Collé.

Bête à deux dos (Faire la). Faire l’acte vénérien, pendant lequel les deux fouteurs, collés ensemble par le ventre, ont l’air de n’avoir que des dos.—L’expression a de l’usage. Coquillart s’en est servi, Rabelais après lui, et, après Rabelais, Shakespeare—dans la première scène d’Othello:

Your daughter and the Moor are now making the beast with two backs...

On s’en sert toujours avec avantage dans la conversation.

Bêtises (Dire des). Tenir des propos gaillards, qui font rougir—et godiller—les dames.

Bêtises (Faire des). Patiner une femme, peloter un homme; baiser; sodomiser.

Sois bien sage et bien raisonnable, mais pas trop cochon; si nous voulons, nous ferons des bêtises.

H. Monnier.

Lors le prélat, relevant son étole,

Après m’avoir caressé le menton,

M’ fit des bêtis’s au pied du Capitole:

J’ai, mes amis, toujours été cochon.

(Parnasse satyrique.)

Bibi. Jouvenceau, mignon qui sert aux plaisirs libertins des vieillards—le giton du Satyricon, le Ganymède de Jupiter, l’officiosus des bains publics, à Rome;—ou mignon de dame.

Bibite. Le membre viril—quand il n’est plus ou quand il n’est pas encore assez viril.

Ta pine n’est plus qu’une humble bibite

Indigne d’entrer dans mon entonnoir.

Anonyme.

... Il est appelé...

La bibite au petit par la bonne d’enfant.

Louis Protat.

Bichette. Le membre viril,—ou plutôt, pour lui restituer son véritable sexe, la pine.—Cette expression, maintenant répandue à Paris, appartient à Nadar, à qui l’on prête des conversations intimes avec Mlle Bichette. Un couplet d’Alexandre Pothey la consacre:

Avis aux dam’s! qu’on se le dise!

Nadar a l’ sac, et pour de bon!

Le Monstre Vert, Frisette, Élise,

Jusqu’à l’antique Pavillon,

Pour célébrer ce jour de fête,

S’en vont fair’ la cour à Bichette!

D’être avalée elle a le trac!

Nadar a l’ sac!

Bichon. Jeune homme qui sert aux plaisirs d’un homme mûr. C’est le giton moderne.—C’est aussi l’amant de cœur, le petit chien complaisant des femmes qui aiment à se faire bichonner, c’est-à-dire, lécher le cul.

Bidault. Vieux mot hors d’usage employé dans un sens obscène pour désigner:

1o Le membre viril.

Celle-là vouloit bien avoir de vous autre chose que le bidault.

P. de Larivey.

2o La nature de la femme.

Si j’avois vu votre bidault,

Je serois guéri, ce me semble,

Mais pour voir un peu s’il ressemble

A celui de ma ménagère.

(Farces et Moralités.)

Bidet. 1o Cuvette de forme ovale, ordinairement enchâssée dans un tabouret de même forme, au-dessus de laquelle la femme se place à califourchon pour se laver—après le coït.—Ce meuble indispensable, essentiel, était connu des Romains, qui se lavaient post rem veneream, et quasi religiose. Sa forme était à peu près la même qu’aujourd’hui.

Des coups de Pincecul, quelques coups de bidet,

Enlèveront bientôt, et la trace, et l’effet.

Louis Protat.

Femme prudente se sauve,

A dada sur son bidet.

A. Jacquemart.

2o Le membre viril, dada que les femmes enfourchent pour aller au bonheur.

Il est d’une vigueur que rien ne peut abattre

Que ce drôle était bien mon fait!

Trois fois sans débrider il poussa son bidet.

(Les Plaisirs du cloître.)

A dada, à dada,

A dada sur mon bidet.

Jacquemart.

Il la jeta d’abord sur sa couchette,

Lui présenta son pétulant bidet.

(Le Cosmopolite.)

Chaque père en voyant cette jeune fillette,

Sent son bidet tout prêt à rompre sa gourmette.

Piron.

Bien servir un homme. Le faire bien jouir par des mouvements de croupe habiles et par toutes les fioritures amoureuses connues des femmes savantes.

Les dames de nos bourgeois,

Et j’en eus vingt dans un mois,

M’auraient mieux servi cent fois.

Béranger.

Bigarreau rouge (Le). Le gland, lorsqu’il n’est plus recouvert par la peau du prépuce et qu’il montre aux regards des jeunes filles sa tête chauve, source de volupté pour elles.

A force de se bander comme je dis, il y a une peau vers le haut qui se retire contre le ventre et découvre une tête qui est faite comme un gros bigarreau rouge.

Mililot.

Bijou. La nature de la femme, pour l’homme; le membre viril, pour la femme,—deux choses précieuses.

Qu’il soit pauvre, avare ou brutal,

Un père au moins donne à sa fille

Pour en jouir, soit bien, soit mal,

Un petit bijou de famille.

E. Debraux.

Non, je l’avoue; aussi je te rends grâce,

Lui dit-il, en tirant un vigoureux bijou.

Vadé.

Répondez-moi, tendres amis des dames,

Si vous me manquiez du plus beau des bijoux,

Par quels moyens, hélas! leur plairiez-vous?

E. T. Simon.

Bijou artificiel. Phallus de cuir,—vulgo godemiché.

J’ai des bijoux artificiels

D’une forte structure

Qui, dans les cons superficiels

Remplacent la nature.

(Chansons anonymes modernes.)

Certain bijou, qui d’un sexe chéri

Offre l’image et le trait favori,

Sert de Zoé la langueur amoureuse.

Parny.

Biscotter une femme. La baiser, acte pendant lequel on se remue fortement,—de l’italien scuotere, étymologie tirée par les poils.

Il aimait mieux dépuceler cent filles que biscotter une veuve.

Rabelais.

Lucrèce fait bien de la sotte

Et ne veut pas qu’on la biscotte.

Théophile.

C’est celui à qui l’on biscotte la femme.

Noel du Fail.

Bissac. La nature de la femme, qu’elle tend si fréquemment à l’homme, pour qu’il l’emplisse—de sperme.

Le texte dit que foullando,

En foulant et fesant zic, zac,

Le galant se trouve au bissac.

(Ancien Théâtre français.)

Après cinq ou six bons mots

Fait entrer Genfrey au bissac.

(Farces et Moralités.)

Bistoquer. Vieux mot hors d’usage, signifiant se servir du bistoquet, espèce de queue de billard, employé dans un sens obscène pour faire l’acte vénérien.

Notre mignon lui répondit

Que deux fois l’avait bistoquée.

(Recueil de poésies françaises.)

Mais au moins, dites-moi, l’a-t-il point bistoquée?

P. de Larivey.

Bistoquette. La pine.

Savez-vous, bons citadins,

Ce que le dieu des jardins

A bien plus gros que la tête?

Turlurette,

C’est la bistoquette.

Louis Festeau.

Blagues à tabac. Se dit des tétons qui ne se tiennent pas assez.

Ceux qui disent que les tétons

Flottent au vent comme des vagues,

Suzanne, sont des polissons:

On voit bien que ce sont des blagues.

Anonyme.

Blanchisseuse de tuyaux de pipe. Fille ou femme galante qui, d’une pipe en terre rouge, fait en un tour de cul ou de main une pipe en écume.

Blonde. Maîtresse,—quelle que soit la couleur de ses cheveux ou de son poil.

Puissé-je...

Cramper dans le cul

De ma blonde!

Emile Debraux.

Blondin. Séducteur, quelle que soit la couleur de ses cheveux.

L’autr’ jour, en rentrant chez moi,

J’ trouv’ la clé dans la serrure...

J’entre et j’ vois ma femm’ près d’un grand blondin,

Tout autre aurait pris la mouche soudain...

J. E. Aubry.

De certain blondin la binette

Me faisait mazurker le cœur.

S. Tostain.

Blouse. La nature de la femme, qui, au jeu de billard amoureux, reçoit les deux billes de l’homme—avec la queue.

Que je voudrais avoir aussitôt un écu,

Voire deux, voire trois, dans ma pauvre fouillouse,

Comme on a mis de coups dedans votre belouse.

Trotterel.

Bobosse. Entreteneur, miché sérieux.

Mais parlez-moi d’ ces vieux bobosses

Qui sans façon vous font présent

D’une guimbarde et de deux rosses:

C’est du nanan.

Émile Debraux.

Boc, Bocan, Boucan ou Bocard. Bordel,—dans l’argot militaire ou populaire.—Voir aussi Boxon et Bousin.

Le meilleur bocan du Marais

Devient presque une solitude.

Cyrano de Bergerac.

Chez la grosse Cateau, vas-tu donc au bocan?

La Fontaine.

Boire au goulot. Sucer un homme.

Mais, grossier comme un matelot,

Par le rustre je fus forcée

De boire à même le goulot.

Marcillac.

Boire dans le même verre. Baiser à plusieurs la même femme,—qui heureusement a le soin de se rincer après que chacun de ses amants a bu.

Boire seul. Se masturber, ce qui est jouir en égoïste, sans trinquer avec un vagin.

V’là que j’bande... Ah! n’ craignez rien... J’ n’ai jamais eu c’ défaut-là... Un Français ne... boit... jamais seul...

Tisserand.

Boire un coup. Gamahucher une femme après l’avoir baisée, pour se préparer au second coup. La femme ne s’étant pas lavée, on est obligé d’ingurgiter le résultat de la première émission. Ce qui est rentrer dans son bien... avec intérêts. Voici à ce sujet une anecdote qui explique la chose:

M. Z., couché avec une actrice de la Comédie-Française, Mademoiselle X, avait déjà, courant la poste, fait une course... féconde. La fantaisie lui vint de gamahucher. Il invita donc la dame à passer au lavabo. Celle-ci, craignant le froid, ou ne tenant au sacrifice que pour plaire au sacrificateur, ne daigna pas se déranger, et, parodiant un vieux proverbe, elle s’écria en riant:

«Ah! bah!... quand le coup est tiré, il faut le boire

Boîte. Sous-entendu: à jouissance, ou bien encore, boîte à pines. Fille publique.

Bondon. Employé dans un sens obscène pour désigner le membre viril.

A peine sont-elles aussi grandes qu’un tonneau qu’elles veulent avoir le bondon.

Tabarin.

C’est mon tonneau, j’en porte le bondon.

Voltaire.

Bonheur. Aller au bonheur. Employé dans un sens obscène pour désigner l’acte vénérien.

Il ne répondit aux reproches qu’on lui faisait qu’en achevant son bonheur.

Diderot.

Bonneau. Homme serviable qui se charge—moyennant finance—d’aplanir les difficultés que pourraient éprouver à se rencontrer une femme mariée et son amant. Son obligeance va même jusqu’à procurer des amants à celles et des maîtresses à ceux qui en désirent.

Bonne enfant (Être). C’est, pour une putain, se prêter à tous les caprices libertins de l’homme qu’elle a raccroché.

Déboutonn’-toi, tu verras comme

J’ s’rai bonne enfant: j’ t’amus’rai bien.

Henry Monnier.

Bonnes fortunes. Coups qu’un homme tire avec le sexe: autant de femmes, autant de bonnes fortunes.

Une jeune fille dira sans rougir, d’un jeune homme:—Il a eu tant de bonnes fortunes.—Mais elle se croirait déshonorée si elle disait de lui:—Il a foutu tant de femmes. Et pourtant, c’est exactement la même chose.

A. François.

Chacun rencontre sa chacune,

Nul ne fut sans bonne fortune.

Voiture.

Bonnet ou Bonnet à poil. La nature de la femme, que l’homme place sur la tête de son priape à la grande satisfaction de celui-ci. Il y a des bonnets pour toutes les têtes et des têtes pour tous les bonnets.

Ma Lisa, ma Lisa, tiens bien ton bonnet.

E. Debraux.

Tu vas me dire, je le gage,

Que la chaleur de ton bonnet

Fera transpirer son... visage

Guillemé.

Un bonnet à poil, je te jure,

Aujourd’hui ferait son bonheur;

Pour faire admirer sa tournure,

Coiffe mon petit voltigeur.

Guillemé.

Mon ourson ne servit plus guère;

Car, comm’ disait notre aumônier:

J’ connais c’ pays qu’on prône,

Novi, Florence, Ancône;

Mais l’Italien, peu guerrier,

Rarement coiffe—un bonnet d’ guernadier.

Henri Simon.

Bontés. Coups tirés avec un homme. Expression chaste, sens obscène.

Vous êtes un ingrat: je regrette d’avoir eu des bontés pour vous, et de vous avoir ainsi donné le droit de me mépriser.

J. Du Boys.

Bordel. Couvent de femmes qui ont fait vœu de lubricité. C’est le ganea (γάνος, joie) des Anciens, ordinairement situé loin de la ville, et la Borde (petite maison) des Modernes, située aussi dans la campagne, loin des regards indiscrets.

L’on envoie sa conscience au bordel, et l’on tient sa contenance en règle.

P. Charron.

Misérable Philis, veux-tu vivre toujours

Un pied dans le bordel, l’autre dans la taverne?

Maynard.

Cependant vengeons-nous

Sur la grosse Cateau, qui tient bordel infâme.

La Fontaine.

Bordel ambulant. Fiacre, dont les stores baissés permettent aux amoureux, qui l’ont pris à l’heure pour aller plus doucement, de faire leurs petites affaires de cul.

Bordelier ou Bordelière. Homme ou femme qui hante les bordels.

Bossoirs (Les). Les tétons, par allusion aux deux grosses pièces de bois qui servent à suspendre et à hisser les ancres d’un navire et qui font saillie au-dessus de l’éperon, à l’avant.—D’où cette facétie libertine: «Les bossoirs (beaux soirs) font les belles nuits.»

Rembarque-moi ces bossoirs,

Quoi qu’ tu fais d’ ces morceaux d’ tripe?

(Parnasse satyrique.)

Botte florentine. Enculage d’un homme ou d’une femme,—par allusion aux habitudes pédérastiques, vraies ou supposées, des habitants de Florence, une façon de Sodome.

Peut-être aussi le plus bizarre de tous les goûts pour une femme... fait-il qu’elle ne prend aucune précaution contre la botte florentine qui pourrait la menacer.

(Les Aphrodites.)

Bouche d’en bas (La). La nature de la femme,—si éloquente dans son langage muet.

D’autres femmes y a-t-il, qui ont la bouche de là si pâle, qu’on dirait qu’elles y ont la fièvre.

Brantôme.

Pour récompenser mon mérite,

Arrachant les dents bien à point,

Permettez que je vous visite

Votre bouche qui n’en a point.

(Cabinet satyrique.)

Bouche impure (La). Le trou du cul,—qui parle plus souvent qu’on ne voudrait, et dont le langage n’est en odeur de sainteté qu’auprès des pédérastes.

Déjà le comte, dans un moment de délire assaisonné des exclamations les plus passionnées, est allé jusqu’à déposer un baiser fixe et mouillant sur cette bouche impure de laquelle, en pareil cas, il serait disgracieux d’obtenir un soupir.

Andréa de Nerciat.

Bouchère en chambre. Fille ou femme galante, qui pèse la viande—masculine—avec la main.

Boucherie. Bordel, où abondent les gros morceaux de viande,—humaine.

Je vais connaître cette maison et savoir quelle viande il y a à son étal, à cette boucherie-là.

Lemercier de Neuville.

Boucher la serrure. Mastiquer le vagin de la femme à force de décharger dedans, et le rendre impropre à la fécondation.

Boucher un trou, une brèche, une fente. Introduire le membre viril dans le vagin d’une femme, sous prétexte d’en mastiquer les fissures.

Plus loin, j’ trouvons madam’ vot’ mère

Sous not’ aumônier Goupillon;

J’ dis: Vous bouchez un’ brèch’, not’ père,

Par où pass’rait un bataillon.

Béranger.

Bouchon. Le membre viril, que la nature a destiné à fermer hermétiquement le goulot de la femme.

Bouder. Joli mot, sotte chose, a dit Commerson.—Laisser voir, par l’expression de son visage, qu’on a de l’humeur ou du ressentiment contre quelqu’un.

On ne saurait bouder longtemps

Quand on boude contre son ventre.

(Improvisateur français.)

Tu sais que ta ci-devant femme, quant à ce qui est d’ça (foutre), n’aime à bouder ni contre son ventre, ni contre son bas-ventre.

Sophie Arnould.

Boudin ou boudin blanc. Le membre viril,—dont toutes les femmes voudraient bien avoir dix aunes dans le corps.

Qu’est-ce que vous voulez faire du boudin de mon mari. N’avez-vous pas assez du vôtre?

D’Ouville.

Il se retourna vers moi et me fit voir comme un bout de boudin blanc qui était assez long, dont je m’émerveillai que je n’en avais point de pareil.

Mililot.

Boudiner. Baiser.—Se dit aussi d’une femme qui se sert d’un boudin, au lieu d’un membre viril, pour se faire jouir.

Boudoir. L’endroit réservé, discret, mystérieux, parfumé, où toute femme qui sait vivre reçoit l’homme dont elle veut être aimée—à couillons rabattus.

Eh bien, Montade, n’est-il pas joli, mon boudoir!—Il le sera davantage quand nous l’aurons appelé par son vrai nom, foutoir.

La Popelinière.

Bougeoir (Le), ou la Bougie. Le membre viril—qu’on allume lorsqu’on va se coucher avec les femmes.

J’ai beau te presser le bouton,

De mon travail, le croirait-on?

Tu restes spectatrice.

Pour le coiffer d’un éteignoir,

As-tu jamais pris mon bougeoir?

Hé! zon, zon, zon,

Prends-le moi, Suzon,

Il faut que ça finisse.

H. Simon.

Bougre. Pédéraste,—en souvenir des hérétiques albigeois et bulgares qui, en leur qualité d’ennemis, étaient chargés d’une foule d’iniquités et de turpitudes par le peuple, alors ignorant—comme aujourd’hui.

Des soins divers, mais superflus,

De Fiévés occupent la vie:

Comme bougre il tache les culs,

Comme écrivain il les essuie.

Anonyme.

Bougrerie. Péché contre nature que commettent, non seulement les pédérastes, mais même quelquefois les honnêtes gens avec les femmes.

Un peu de bougrerie

Est dans la vie

Quelquefois de saison.

Collé.

Bougresse. Gourgandine, femme qui aime l’homme.

Bouillon chaud. Sperme, au moment de son introduction dans le vagin de la femme.

Bouillon pointu. Lavement spermatique; enculage.

Dieu! qu’est-ce que je sens?—L’apothicaire poussant sa pointe: c’est le bouillon pointu.

(Parodie de Zaïre.)

Boulettes. Les testicules,—qu’on ne jette pas aux chiens, mais sur lesquels se jettent ces chiennes enragées d’amour qu’on appelle les femmes.

Ceux-là que tu voulais dire qui ne déchargent point, sont les châtrés, à qui on a coupé les deux boulettes et qui ne sont bons à rien qu’à bander quelquefois.

Mililot.

Bourdon. Le membre viril,—sur lequel s’appuie si volontiers la femme qui va en pèlerinage à Cythère.

La croix et le bourdon en main.

B. de Maurice.

Extasiée, fendue par l’énorme grosseur du vigoureux bourdon de mon dévirgineur, les cuisses ensanglantées, je restai quelque temps accablée par la fatigue et le plaisir.

(Mémoires de miss Fanny.)

Bourriquer. Baiser une femme comme l’âne saillit sa femelle, avec la même impétuosité et la même absence de précautions—et de délicatesse.

... Aux champs, le paysan bourrique.

Louis Protat.

Boursavit. La nature de la femme, qui est en effet une bourse à vits—ou, pour parler plus pudiquement, une bourse à glands.

Elle avait corps féminin jusqu’aux boursavits.

Rabelais.

Bourses. Les testicules, qui contiennent la véritable fortune de l’homme—que peut cependant lui enlever cette banqueroute amoureuse qu’on appelle la vérole.

... Un banquier, un agent

De change, un financier, disent qu’ils ont des bourses.

Louis Protat.

Bousin, Bousingot. Bordel, petit bordel. D’où, par extension: Faire du bousin, pour: Faire du bruit,—les bordels n’étant pas précisément des Paraclets.

Un soir, dans la rue aux Fèves,

Près d’un bousingot,

Un’ putain me suc’ les lèvres,

M’ fait l’offr’ du dodo.

Schanne.

Bout. Le membre viril, qui ressemble à un bout de quelque chose—de bien agréable pour la femme.

Le pauvre monsieur Cabout,

Dont le bout

Est toujours petit et mou.

Tallemant des Réaux.

Boute-feu, Boute-joie. Le membre viril, parce qu’il met à feu et à flamme l’amadou féminin.

Cependant, je ne laissais pas de redouter l’instant où mon nouvel enfileur m’incrusterait son formidable boute-joie, mais je m’armai de courage.

(Mon noviciat.)

Dictionnaire érotique moderne

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