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Accolade. Baiser qui engendre l’envie de baiser,—à ce point que le même mot sert aux deux actions, la chaste et la libertine.

Une catin s’offrant à l’accolade,

A quarante ans il dit son introït.

Piron.

Accoler. Faire l’acte vénérien,—dont le début est presque toujours une accolade mutuelle.

Quand le jeune et charmant champion

Accola la charmante Armide,

Notre morpion se hâta

De gagner la forêt humide

Qui devant lui se présenta.

B. de Maurice.

C’était un adieu que lui disaient toutes les femmes, filles et garces qu’il avait accolées.

(Moyen de parvenir.)

Accommoder une femme. La baiser convenablement de manière qu’elle ne réclame pas—à moins qu’elle ne soit trop gourmande.

Mon drôle met pied à terre, descend la demoiselle, et l’accommode de toutes pièces.

D’Ouville.

Accomplir son désir. Faire l’acte copulatif, qui est et sera l’éternelle desiderium de l’humanité—mâle et femelle.

Il disait à ses gens de la tenir par les bras, tandis que Robin accompliroit son désir.

Ch. Sorel.

Accorder sa flûte. Se préparer à l’acte vénérien; bander,—la pine de l’homme étant l’instrument dont les femmes connaissent le mieux l’embouchure et dont elles jouent le plus savamment, soit avec la langue, soit avec les doigts, soit avec le cul.

Allons, mon bel ami, accordez votre jolie petite flûte.

Durand.

Mais Jeannot plus se délectait

D’accorder sa flûte avec elle.

Théophile.

Accorder ses faveurs. Se dit d’une femme qui ouvre son cœur, ses bras et ses cuisses à un homme pour qu’il use et abuse de cette ouverture.

Ne sera-ce qu’une déclaration de sentiment? Faudra-t-il lui accorder les faveurs?

La Popelinière.

Accouplement (L’). L’acte copulatif, qui accouple souvent un jeune homme avec une vieille femme, un vieillard avec une jeune fille, un libertin avec une presque pucelle, une bête avec un homme d’esprit.

A tout prix je voulus la renvoyer chez elle;

Mais elle résista,—ce fut mon châtiment,

Et jusqu’au rayon bleu de l’aurore nouvelle,

J’ai dû subir l’horreur de notre accouplement.

Henri Murger.

Accoupler (S’). Faire l’œuvre de chair, qui consiste dans une conjonction de deux créatures de sexes différents.

Il en est de certains hommes comme des animaux; ils n’aiment pas, ils s’accouplent aux femmes, qui pour eux ne sont que des femelles.

Baron Wodel.

Accroc au mariage (Faire un). Faire son mari cocu; donner une rivale à sa femme.

Mais quand tu s’ras dans ton ménage,

Faut pas pour ça t’ priver d’amant,

Car les accrocs faits au mariage,

C’est du nanan.

E. Debraux.

Accroche-cœurs. Petites mèches de cheveux que les femmes se collent sur les tempes, afin de se rendre plus séduisantes aux yeux des hommes et d’accrocher ainsi le cœur qu’ils portent à gauche—dans leur pantalon.

Sur nos nombreux admirateurs

Dirigeons nos accroche-cœurs.

Louis Festeau.

Accrocher. Faire l’acte vénérien—pendant lequel l’homme est accroché à la femme avec son épingle, qui la pique agréablement pendant quelques minutes.

Et elle rit quand on parle d’accrocher.

(Moyen de parvenir.)

Deux minutes encore, et je l’accrochais sans vergogne sur la mousse.

Em. Durand.

Achever un homme. Le sucer, ou le branler, ou le faire piner tellement, dans la même soirée, qu’il tombe épuisé sur le flanc comme un lapin.—Les anciens avaient le même verbe; ils disaient, soit: peragere viros; soit: exhaurire crebro concubitu.

Tu l’as éreinté, ton homme; encore un coup, et tu l’achèveras.

Lemercier de Neuville.

Acte. Coup tiré avec une femme,—par allusion sans doute à la chemise qu’on lève et qu’on abaisse, comme le rideau d’un théâtre, avant et après chaque acte. Plus il y a d’actes, plus le vaudeville amuse la femme—qui se garde bien de siffler.

Quand nous en arriverons à l’acte, je te prouverai, carogne, que les petits en ont plus gros que les grands.

Em. Durand.

Actéoniser. Tromper son mari.

Une marchande qui dès le lendemain de ses noces a actéonisé son mari.

(Les Caquets de l’accouchée.)

Acteur (L’). L’homme qui joue le rôle d’amoureux dans la comédie à deux personnages dont l’auteur a désiré garder l’anonyme, et qui porte pour titre: La Fouterie.

Lui, un acteur! dit la dame, qui savait à quoi s’en tenir sur le jeu secret du sire. C’est un cabotin vulgaire, plutôt, qui s’est usé en jouant avec des drôlesses.

Léon Sermet.

A peine fut cette scène achevée,

Que l’autre acteur par sa prompte arrivée,

Jeta la dame en quelque étonnement.

La Fontaine.

Action (L’). Le jeu de la pine et du con,—qui est l’action par excellence.

Arrivons tout de suite à l’action, veux-tu?

La Popelinière.

Et puis l’action ordinaire

Est si sale après la façon.

Théophile.

Action fréquente (L’). La fouterie, qui est la chose que l’on fait le plus souvent quand on est jeune, vigoureux et bien membré.

Il concède indulgence plénière à tous les religieux de l’ordre de nature, de corps véreux que la débilité de l’âge ou l’action fréquente causera.

Mililot.

Action honteuse (L’). La fouterie, dont rougissent le plus en public les gens qui la font le plus sans vergogne en particulier.

L’œil pour regarder l’action honteuse avec une chaleur vive et représenter à la personne aimée l’image du plaisir de son âme...

Mililot.

Administrer une douche—Faire pleuvoir le sperme dans le cul brûlant de la femme,—cette adorable folle dont nous sommes tous fous.

Le dieu des jardins en ce lieu

Une heureuse douche administre.

(Le Cabinet satyrique.)

Je lui administrai une douche qui l’inonda et lui fit crier comme à Panurge: Je naye, je naye, je naye!

Baron Wodel.

Adroite en amour (Être). Se dit d’une femme ou d’une fille qui connaît sur le bout du doigt et de la langue l’art de faire jouir les hommes.

Adroite en amour,

Elle y sait plus d’un tour.

C’est une aisance!

Une indécence!

L’on croit voir une femme de cour!

Collé.

Affaire. L’acte vénérien, le membre viril de l’homme, ou le con de la femme.

Le grand cordelier ayant achevé son affaire.

(Moyen de parvenir.)

Macette, on ne voit point en l’amoureuse affaire

Femme qui vous surpasse en traits d’agilité.

(Cabinet satyrique.)

Pense que peut en cela faire

Qui se plaît à l’affaire.

Jodelle.

Elle disait qu’il n’y avait si grand plaisir en cette affaire que quand elle était à demi forcée et abattue.

Brantôme.

Dites-vous que l’amour parfait

Consiste en l’amoureuse affaire.

Théophile.

Le jeune homme puceau l’appelle son affaire.

Protat.

Mon cher ami, j’ai l’habitude

De me couvrir, en me baignant,

D’un sac qui me cache et me serre

Des pieds jusques à l’estomac...

—Parbleu! c’est prudent, dit Voltaire,

Et votre affaire est dans le sac.

C. Fournier.

Que voulez-vous que je vous donne pour me permettre d’arracher un poil de votre affaire?

D’Ouville.

Affaire avec quoi l’homme pisse (L’). La pine,—un mot que n’osent pas avoir à la bouche les femmes qui ont le plus au cul la chose qu’il représente.

N’en as-tu pas vu quelqu’un qui pissât, et cette affaire avec quoi il pisse?

Mililot.

Affaire de cœur. Coucherie,—cœur étant mis là pour cunnus.

Vous êtes en affaire? me cria-t-il à travers la porte, pendant que j’accolais ma drôlesse et la suppéditais avec énergie.—Oui, répondis-je en précipitant mes coups, je suis en affaire... de cœur.

J. Le Vallois.

Affaires (Avoir ses). Avoir ses menstrues, qui sont toute une affaire, en effet.

Ce n’est pas le jour des affaires

Qu’il paraît le plus affairé.

Eugène Vachette.

Affiler le Bandage. Bander,—arrigere.

Ainsi que des amants temporels pigeonnaient la mignotise d’amour, affilant le bandage.

(Moyen de parvenir.)

Affriander un homme. Le tenter du gaillard péché de luxure en lui montrant un mollet bien tourné, une gorge bien ferme, des fesses bien blanches, etc.

Serais-je étonnée de te voir un caprice pour ces princesses-là (des fesses)? Va, va, mon cher, elles en ont affriandé bien d’autres.

A. de Nerciat.

Affront (Faire un). Débander juste au moment où il faut bander le plus roide,—seule impertinence que les femmes ne pardonnent pas.

Tournez en ridicule

Ceux qui n’avancent pas

Plus d’un pas,

Ou qui font

Un affront

Au second.

Collé.

Agacer le sous-préfet. Se masturber.—L’expression est tout à fait moderne, et fréquemment employée, quoique d’une étymologie difficile.

Agent. Celui qui agit: le doigt, le vit ou le fouteur. Ce mot s’emploie aussi pour les sodomites; le nom d’agent appartient à celui qui encule par opposition au mot patient, donné à celui qui se fait enculer.

Mais en un mot, si Monrose, agent de plein gré, ne devint pas patient avec autant de résignation que le père, c’est que...

(Félicia.)

Agir. Faire l’acte vénérien,—celui qui exige la plus grande dépense d’activité: Res, non verba!

Les poètes chantent la femme, les goujats la baisent; les uns agissent pendant que les autres pensent: les goujats sont plus heureux que les poètes.

Baron Wodel.

Agnès.—Jeune fille embarrassée de son pucelage; fausse ingénue qui affecte de croire que les enfants se font par l’oreille, bien que son petit cousin lui ait appris par quel autre endroit ils s’improvisent.

Je n’aime pas ces Agnès-là, je leur préfère des garces franchement déclarées.

Lireux.

Agréments naturels. Le membre viril.

Il arrive de province ce matin, et la fatigue du voyage fait un peu de tort à ses agréments naturels.

(Les Aphrodites.)

Aide-mari. Amant,—qui aide en effet l’époux dans sa besogne conjugale, mais à son insu, bien entendu.

Il est assez égal que les enfants qu’elle pourra donner à son époux soient de lui ou du plus fécond des aide-mari qu’elle favorise.

A. de Nerciat.

Aigrette conjugale. Au figuré: ornement de tête de MM. les cocus; les cornes que leur font porter mesdames leurs épouses.

X... a couché avec madame Z...? Encore un fleuron à ajouter à l’aigrette conjugale de son mari.

(Diable au corps.)

Aiguille. Le membre viril, avec lequel on pique les femmes,—qui en enflent pendant neuf mois.

Mariette est femme très honnête,

Et si ce n’est un jour de fête,

Elle a toujours l’aiguille en main.

Théophile.

Un vieil homme est comme une vieille horloge, plus elle va avant, plus l’aiguille se raccourcit.

Tabarin.

Aiguillon. Le membre viril, avec lequel on pique les femmes pour les réveiller quand elles sont endormies.

Et profitant d’un moment de faiblesse,

Il lui glissa son fringant aiguillon.

Piron.

Aiguillonner. Travailler du bout de la langue sur un vit, ou sur un clitoris.

... Dès lors, il a le nez sur la céleste mappemonde, et sa langue amoureuse aiguillonne le brûlant bijou.

(Aphrodites.)

Aimant. Ce qui attire l’homme à la femme, et vice versa.

Quand mes baisers passionnés lui coupent la parole, quand mes téméraires mains et le reste ont mis le feu partout... nos aimants se joignent, s’attirent, s’unifient... L’univers est oublié!...

Monrose.

Aimer. Synonyme élégant et pudique de foutre. Quand un homme dit à une femme: «Je vous aime,» il veut lui dire et elle comprend parfaitement qu’il lui dit: «Je bande comme un carme, j’ai un litre de sperme dans les couilles, et je brûle de l’envie de te le décharger dans le con.» Il n’y a que les poètes, les impuissants et les mélancoliques qui aient osé jusqu’ici donner à ce verbe éminemment actif un sens passif—et ridicule.

... La fille entretenue

Dit: Aimons!!!...

Protat.

Aimer ça. Avoir un goût fort vif pour les choses de la fouterie et pour la fouterie elle-même.

Monsieur, tout ce qu’il vous plaira.

J’aime assez ça,

J’aime bien ça.

Collé.

Aimer la femme. Avoir le tempérament amoureux, aimer à aimer—quelque femme que ce soit.

Que voulez-vous, mon père? j’aime la femme et je le lui prouve le plus souvent que je peux.

J. du Boys.

Aimer la marée. Aimer à gamahucher une femme, se dit par allusion à l’odeur sui generis qu’exhale son vagin.—L’expression date seulement du XVIIIe siècle, et elle vient de l’académicien Saint-Aulaire, le même qui avait fait sur la duchesse du Maine le fameux quatrain où il est déjà question de Téthys. Il serait dommage de priver la postérité de ce second quatrain, qui méritait de devenir aussi fameux que le premier:

De l’écume des mers, dit-on,

Naquit la belle Cythérée:

C’est depuis ce temps que le con

Sent toujours un peu la marée.

Aimer le cotillon. Aimer la femme—surtout quand elle est déshabillée.

Vous aimez trop le cotillon, mon cher, il vous en cuira.

E. Durand.

Aimer le goudron. Aimer à enculer, soit les femmes, soit les hommes,—ce qui embrène la queue.

Pour Jupiter, façon vraiment divine,

Le con lui pue, il aime le goudron.

(Chanson anonyme moderne.)

Aimer l’homme. Avoir du goût pour la pine, s’en servir le plus souvent possible; jouer franchement des fesses lorsqu’on est sous l’homme.

Les femmes qui aiment l’homme sont assez rares, aujourd’hui que les femmes aiment si volontiers la femme et que les tribades ont remplacé les jouisseuses.

A. François.

Aimeuse. Petite dame—galante,—qui fait profession d’aimer.—Synonymes: putain, lorette, cocotte, grue, catin, vache, etc., etc.

Les Juifs avaient leurs Madeleines;

Les fils d’Homère leurs Phrynés.

Délaçons pour tous les baleines

De nos corsets capitonnés.

Rousses, blondes, brunes ou noires,

Sous tous les poils, sous tous les teints...,

Qu’il pourrait raconter d’histoires,

Le cercle de nos yeux éteints!

Folâtres ou rêveuses,

Nous charmons;

Nous sommes les aimeuses:

Aimons!

Eug. Imbert.

Air cochon (Avoir un). Avoir un visage provoquant, qui appelle l’homme, qui le convie à manquer de respect à la femme qui a ce visage; avoir les yeux égrillards, la bouche voluptueuse, etc.

Je vous ai un petit air cochon comme tout.

Lemercier de Neuville.

Ajuster une femme. La baiser,—ce qui est ajuster le membre viril dans son vagin avec la raideur d’une flèche lancée d’une main sûre.

Alcibiadiser. Agir en pédéraste passif, se laisser enculer—comme Alcibiade par Socrate.

Aller à Cythère. Ce que les délicats appellent Ad summam voluptatem pervenire, et les voyous, Aller au bonheur,—le seul voyage que l’on ne puisse faire seul, et que l’on fait toujours à cheval sur une belle jument.

J’aime, dit Ros’, quand on m’mène à Cythère,

Qu’on se promèn’ pendant plusieurs instants;

Dès qu’on r’ssort, ça n’ m’amuse guère.

Dida.

Aller à dame. Baiser; coucher avec une femme.—Cette expression, empruntée au jeu de dames, a été inventée par un pion de l’institution Sainte-Barbe.

Aller à la visite. Se dit des filles publiques qui, au jour fixé par les règlements de police, doivent se rendre au Dispensaire pour subir un examen de santé de la part de médecins ad hoc, qui les renvoient si elles sont saines et les retiennent si elles sont malades.

C’est demain, ô mes sœurs, le jour de la visite.

Albert Glatigny.

Aller à Pinada.—Faire l’acte vénérien,—à dada—sur une pine.

Aller au beurre. Baiser une femme, dont le con ne tarde pas à devenir ainsi une baratte.

Zut! je veux aller au persil pour aller au beurre, moi, na!

Lemercier de Neuville.

Aller au bonheur. Jouir en baisant, parvenir à la félicité suprême.—Cette expression, une des plus justes de la langue érotique moderne, est précisément celle qui se lisait comme enseigne sur les bordels de Pompéï: Hic habitat felicitas.

Tu as donc envie d’aller au bonheur, mon petit homme!

Lemercier de Neuville.

Aller au café. Gamahucher une femme. On dit aussi: prendre sa demi-tasse au café des Deux-Colonnes.

Aller au gratin. Baiser une femme publique,—à l’œil,—ce qui est une gourmandise pour certains travailleurs. Allusion au gratin que laisse un mets au fond de la casserole et qui trouve toujours un amateur—quand tout le monde est servi.

Aller au persil. Se dit des femmes autorisées qui se promènent le soir dans les rues, sur les trottoirs, et qui ne cessent de se promener que lorsqu’un galant homme, un peu gris, les prie de se reposer—pour tirer un coup avec lui, dans une chambre de bordel ou dans un arrière-cabinet de marchand de vins.—Voy. Aller au beurre.

Aller au vice. Aller au bordel.

Aller chez le voisin. Enculer une femme; se tromper, volontairement ou involontairement, d’endroit.

Tiens... me voilà... Pas comme ça, donc! Tu va chez le voisin... Laisse-moi te conduire.

H. Monnier.

Aller d’attaque (Y). Baiser avec énergie, sur l’herbe ou sur une chaise, sous le ciel du lit ou sous le ciel de Dieu, sans se préoccuper des passants et des enfants.

La limace... là, bien blanche, avec ses creux et ses montagnes, ça m’met sens sus d’sous... Allons-y d’attaque!

Lemercier de Neuville.

Aller de son beurre. Jouir copieusement, lorsqu’on est sous l’homme, sans craindre la vérole et les enfants, et décharger deux ou trois fois sans qu’il ait déconné.

Tu m’as fait crânement jouir, cochon! Voilà la première fois que j’y vas de mon beurre aussi franchement.

Lemercier de Neuville.

Aller de son voyage. Les filles de bordel emploient cette expression pour dire qu’elles ont joui avec un miché: «J’y ai été de mon voyage.»

Aller du cul. Se trémousser dans la jouissance vénérienne, ou dans l’attente de cette jouissance, qui est toujours précédée d’une foule de friandises fort agréables.

Il se trémoussa vers moi en se baissant, et moi vers lui en me haussant; les culs nous allaient à tous deux comme s’il eût eu déjà le vit au con.

Mililot.

Aller et retour (Donner ou faire l’). Tirer deux coups avec une femme, sans déconner.

C’est un pauvre homme, dit-elle; il ne peut pas même faire l’aller et retour sans être sur les dents.

A. François.

Aller l’amble. Faire l’acte vénérien, soit parce que dans cette besogne l’homme imite l’allure des chevaux qui vont l’amble, entre le trot et le pas, entre fort et doucement, soit parce que pour aller l’amble amoureux il faut être deux—ambo.

Aller se faire couper les cheveux. Aller au bordel.—L’expression date de l’établissement des bains de mer de Trouville, fréquentés par la meilleure société parisienne. Trouville est pour ainsi dire un faubourg du Havre, mais un faubourg sans bordels. Les messieurs sans dames qui ont des besoins de cœur s’échappent, vont au Havre et reviennent l’oreille basse, la queue entre les jambes, comme honteux de leurs mauvais coups.—D’où venez-vous? leur demandent les dames.—J’ai été me faire couper les cheveux, répond chaque coupable.—Les dames trouvaient—trouvillaient, dirait Commerson;—qu’ils allaient bien souvent se faire arranger—la chevelure.

Aller trop vite à l’offrande et faire choir le curé. Décharger au moment où l’on va baiser une femme que l’on a désirée trop longtemps, et débander immédiatement.

Allonger (S’). Bander,—dans l’argot des maquignons.

Allumelle. Membre viril.

Plusieurs n’aimassent tout autant

Pour chatouiller leur allumelle

Le réservoir d’une pucelle.

(Heures de Paphos.)

Allumer (S’). Être en érection, soit devant une femme, soit devant une photographie obscène.

Il ne s’allume pas!... Je ne s’rais pourtant pas fâchée qu’i m’ baise, car il a un rude membre.

Lemercier de Neuville.

Allumer la chandelle. Mettre un homme en état de baiser, par des attouchements habiles aux environs de son braquemard et sur son braquemard lui-même.

Allumer le flambeau d’amour. Copuler.

J’ m’approch’ crân’ment et j’ lui propose

D’allumer le flambeau d’ l’amour;

Cédant au désir qui m’allèche.

De mon feu n’ jaillit qu’un’ flammèche.

F. de Calonne.

Allumer un homme. Se dit des femmes légères—comme chausson—qui, par leurs regards incendiaires, provoquent les hommes à la fouterie.

Elle! elle n’allumerait pas même un homme en amadou.

Lemercier.

Allumette. Le membre viril, avec lequel on met le feu à tant de jeunes imaginations.

N’approche pas de moi ton allumette: tu me brûlerais, et je n’y suis pas disposée.

Baron Wodel.

Modeste appelle une allumette

Ce que lui montre son amant.

E. T. Simon.

Amant. Nom que l’on donne, non pas à l’homme qui aime une femme, mais à celui qui la fout.

Un vieux monsieur millionnaire,

Remplaçant le prince Charmant

Rêvé par toute pensionnaire,

De Manette eût été l’amant.

Alfred Delvau.

Amant de cœur. Greluchon, maquereau, homme qui, s’il ne se fait pas entretenir par une femme galante, consent cependant à la baiser quand il sait parfaitement qu’elle est baisée par d’autres que lui: c’est, pour ainsi dire, un domestique qui monte le cheval de son maître.—Il y a cette différence entre l’amant simple et l’amant dit de cœur que le premier est un fouteur qui souvent se ruine pour sa maîtresse, et que le second est un fouteur pour lequel sa maîtresse se ruine quelquefois—quand il la fout bien. Aussi devrait-on appeler ce dernier l’amant de cul, le cœur n’ayant absolument rien à voir là-dedans.

Amarris. Vieux mot hors d’usage signifiant matrice, employé dans un sens obscène pour désigner la nature de la femme.

Et madame qui perd l’attente

Du bien que donnent les maris,

Soupire de son amarris.

J. Grevin.

C’est ma maîtresse

Qui a mal à son amatrix.

(Ancien Théâtre français.)

Amâtiner (S’). Se prostituer à tous les hommes, comme une chienne chaude à tous les mâtins.

Ami. Synonyme décent d’amant, qui est lui-même synonyme de fouteur.

Les autres qui auront plus de hâte et prendront des amis par avance pour en essayer...

Mililot.

Amitié. Dans tout vocabulaire érotique, amitié est le synonyme d’amour.—C’est tout un petit drame intime et bourgeois, qui se joue à trois personnages: la femme, le mari et l’amant. S’il en survient un quatrième, c’est l’ami de l’amant, qui, presque toujours, est à l’amant...

... Ce que l’amant est au mari.

Gavarni.

Amour. Sentiment de création moderne. Les anciens ne connaissaient que la fouterie,—ce que Théophile Gautier, un poète, a si fort à tort appelé un «sentiment ridicule accompagné de mouvements malpropres,»—et il était donné à notre génération, épuisée par tant de masturbations intellectuelles, d’inventer cette sinistre plaisanterie qui dépeuplerait promptement la terre, si les Auvergnats n’étaient pas là.

L’amour est une affection

Qui, par les yeux, dans le cœur entre,

Et par forme de fluxion

S’écoule par le bas du ventre.

Régnier.

Amour, substantif des deux genres: échange de deux fantaisies; privilége pour toutes les folies que l’on peut faire; pour toutes les sottises que l’on peut dire.—On a de l’amour pour les fleurs, pour les oiseaux, pour la danse, pour son amant, quelquefois même pour son mari: jadis on languissait, on brûlait, on mourait d’amour; aujourd’hui, on en parle, on en jase, on le fait, et le plus souvent on l’achète.

E. Jouy.

De son vit couturé de chancreuses ornières,

Pénétrer, chancelant, au fond d’un con baveux.

Mettre en contact puant les canaux urinaires,

De scrofules pourris, nous créer des neveux.

De spermes combinés faire un hideux fromage;

Au fond de la cuvette, humide carrefour,

En atomes gluants voir le foutre qui nage...

Voilà l’amour!

Paul Saunière.

Amoureuse entreprise (L’). L’acte vénérien.

Amoureux des onze mille vierges. Jeune homme timide qui toutes les nuits couche, en imagination, avec toutes les femmes qu’il a rencontrées dans la journée, et, en réalité, avec la veuve Poignet,—qu’il a toujours sous la main.

Je n’ai jamais sérieusement aimé qu’une femme, la mienne; et cependant, comme tous les jeunes gens, j’ai été amoureux des onze mille vierges.

A. François.

Amoureux larcin. La petite oie de la fouterie, la monnaie de la jouissance,—baisers dérobés, fesses pincées, etc.

Dans ses amoureux larcins,

Le papelard se rengorge;

Quand sa main flân’ sur ma gorge,

Il dit qu’il ador’ les saints.

Jules Poincloud.

Amoureux transi. Baiseur plus chaud en paroles qu’en action, et qu’à cause de cela les femmes tiennent en maigre estime.

Il arrive de là que ceux qui aiment le plus, comme ces amoureux transis, sont ceux qui chevauchent le moins.

Mililot.

Amour physique (L’). Le seul amour, le véritable amour, celui des gens bien portants d’esprit et de corps,—enfin celui que prisent sérieusement toutes les femmes, même celles qui lisent le plus de romans.

En style énergique

Mon amour physique

S’explique.

Collé.

Amour platonique. L’amour ridicule par excellence, l’amour des poètes, des gens qui ont plus de cervelle que de queue, et qui aiment la femme à distance respectueuse parce que leurs moyens ne leur permettent pas de l’aimer plus près.

Je fais grand cas

De l’amour pur et platonique,

Mais je n’en use pas.

Collé.

Amour socratique. La pédérastie, que Socrate pratiquait si volontiers à l’endroit—je veux dire à l’envers d’Alcibiade.

Amuser un homme. Le faire jouir par tous les moyens connus et inconnus.

Dans mon bordel il vient souvent beaucoup de vieux,

Ce sont ceux-là, d’ailleurs, qui nous payent le mieux:

Sais-tu par quels moyens, petite, on les amuse,

Et de quelle façon à leur égard on use?

Louis Protat.

Dictionnaire érotique moderne

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