Читать книгу Le cheval de trait, races françaises - Alfred Gallier - Страница 17
POULINIÈRES
ОглавлениеLes juments poulinières varient beaucoup, comme origine et comme conformation, suivant les centres de production que l’on considère.
Si, dans le Léon, l’introduction, de 1840 à 1900, d’étalons anglo-normands n’a pas toujours donné les produits sur lesquels comptait l’Administration des Haras, ces croisements, parfois inconsidérés, ont eu surtout pour résultat d’affiner la race, de lui donner plus de distinction, mais, en revanche, d’en diminuer le volume.
Dans le Léon, chaque naisseur possède de trois à cinq juments, rarement plus, qu’il envoie pour la plupart à l’étalon. Si l’on consulte les pedigrees de ces juments on constate dans presque tous un ou plusieurs courants de sang anglo-normand et l’on retrouve, entre autres, les noms des étalons Sénégal, Ferret, Quillier, Champion, Rochambeau, Amasis, Bataille, Hamac, Montmirail, Marot, Muscadin, Laban, Kamors, Marcheur, etc.
L’alliance de ces juments, de formule plutôt longiligne, souvent primées dans les concours, avec les Norfolks anglais ou les Norfolks-Bretons, produit nécessairement des poulains distingués, ayant plus de taille, mais trop souvent enlevés, décousus, légers dans leur dessous, que l’Administration des Haras — cela peut sembler paradoxal — semble délaisser dans ses achats.
Du côté de Lesneven, l’étalon anglo-normand, employé de tout temps avec modération, a laissé moins de traces chez les mères, qui sont restées communes, râblées, près de terre. Aussi peut-on dire, sans crainte d’être démenti, que c’est dans l’arrondissement de Brest que se trouve le postier dans toute l’expression de sa force.
Dans la Montagne bretonne, les juments de trait léger, déjà améliorées par l’intrusion de sang trotteur, grâce aux étalons Corlay, Alcala, Gengis-Khan, Voltaire, Martial, Saint-Julien, pour ne citer que les principaux, donnent avec les Norfolks des produits unissant le sang à la charpente et au volume, qui, achetés de 6 mois à 1 an et transportés dans le Léon, y prennent, sous l’influence d’une alimentation très substantielle, de l’ampleur et de la taille, tout en conservant leurs qualités natives.
Si la Montagne bretonne est le berceau des races légères, en revanche la jument postière se retrouve plus à l’Est dans les environs de Uzel, Plouguenast, Loudéac, Merdrignac et la jument de gros trait au voisinage de la mer, près de Lamballe, Saint-Brieuc, Guingamp et Lannion.
La Basse-Bretagne, desservie par le dépôt de Hennebont, et particulièrement le Sud-Finistère (arrondissements de Châteaulin, de Quimper et de Quimperlé), possède un assez grand nombre de juments, parfois assez rapprochées du sang, qui, quelle que soit leur origine, doivent au mode d’élevage qui se fait au grand air, au climat doux et humide, à la qualité des eaux, à l’excellence des fourrages, leur trempe, leur rusticité toute particulière.