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CHOIX DES REPRODUCTEURS

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Pour obtenir des postiers il faut, de toute nécessité, recourir au métissage, c’est-à-dire à cette opération zootechnique qui consiste à accoupler ensemble des animaux de race différente, dont l’un d’eux, au moins, le mâle, est un métis.

L’étalon anglo-normand n’a fait bonne souche en Bretagne qu’à la condition d’être d’origine Norfolk, soit par Niger, soit par Lavater, et d’être en même temps puissant et étoffé, doté d’allures énergiques et relevées.

Le reproducteur qui semble aujourd’hui avoir toutes les préférences est le Norfolk anglais de taille moyenne, près de terre, puissant dans l’avant-main et dans l’arrière-main, ayant une bonne ligne de dessus, de bons membres et des actions.

Avec les bonnes juments de trait du littoral, ou les juments se rapprochant du sang, ce Norfolk anglais donnera des postiers, c’est-à-dire des chevaux de trait léger, plus distingués que l’ancêtre breton, assez étoffés pour pouvoir traîner du poids, dotés d’assez de sang, d’assez d’énergie pour avoir des allures vives, puissantes, brillantes .

C’est encore le dérivé immédiat du Norfolk anglais, le Norfolk-Breton, postier plus étoffé, plus puissant, plus commun, bien charpenté, bien soudé, avec un bon dessus et du membre qui, né et élevé sur le sol breton, doit bénéficier des avantages de l’indigénat.

L’influence du Norfolk anglais dans la formation de la race postière bretonne doit d’ailleurs être modérée et, sous peine d’arriver trop vite à un degré de sang avancé, sous peine d’affiner les formes trop rapidement, il faut surtout avoir recours au Norfolk-Breton.

«Il faut admettre que la vieille race bretonne avec ses siècles d’existence, avec sa puissance d’hérédité, avec sa fixité de caractères, de trempe, de rusticité, d’endurance, avec sa conformation étoffée et puissante, bien appropriée aux exigences et aux ressources du sol, mérite d’être maintenue et que, s’il faut la corriger, l’améliorer, la modifier, l’accentuer un peu plus dans le modèle du vrai cheval, à traction rapide, c’est simplement en voulant lui donner un peu plus de nervosité, de distinction, de mobilité, d’élégance et d’activité dans les allures .»

Mais il ne suffit pas au naisseur d’avoir à sa disposition de très bons étalons, bien râblés, bien équilibrés, il faut encore qu’on puisse les allier à des juments dignes d’eux. L’étalon ne peut tout faire et, particulièrement, rectifier, dans le produit, les imperfections de la jument. C’est donc aux propriétaires de bien choisir leurs poulinières, de conserver les bonnes et de se débarrasser des mauvaises, de n’amener aux stations de monte que des juments de taille moyenne, étoffées, près de terre, bien d’aplomb, sans tares, sans vices rédhibitoires, aussi jeunes que possible.

Et, si ces conditions sont remplies, il est permis d’espérer que l’emploi des étalons postiers «dotera la Bretagne d’un cheval de trait léger rapide, distingué, aux allures énergiques, relevées, assez puissant pour la traction, assez nerveux pour le service de la guerre, assez élégant pour les exigences du luxe, en tout cas assez étoffé pour trouver facilement un preneur en foire avec les marchands et être utilisé aux travaux de la culture, du commerce et de l’industrie .»

M. le. comte de Robien préconise avec insistance l’alliance des Norfolks avec des juments de pur sang ou des filles de pur sang et, à l’appui de sa thèse, il montre la différence existant au point de vue améliorateur entre deux étalons, fils d’un Norfolk anglais, mais issus, l’un d’une fille de pur sang, l’autre d’une jument commune.

Et au reproche que cette union est une cause d’affinement exagéré du squelette et de la musculature, d’inaptitude à la traction et à porter du poids, il cite plusieurs exemples, entre autres celui de l’étalon Bonheur par «The General» et une fille de Kirsch (p. s.), véritable type du postier, et celui de Sans-Peur, par Denmark-Vigorous et également une fille de Kirsch (2e prix des étalons postiers en 1907 au concours central de Paris) .

M. de Robien est d’ailleurs partisan de la création de deux classes de postiers: postiers de sang, devant être jugés tant sur leur modèle que par leur origine et leurs performances; postiers lourds, devant être jugés sérieusement sur leur modèle, leur charpente et leur musculature, ainsi que sur des épreuves ayant pour but d’écarter les animaux à excès de lymphe.

Le cheval de trait, races françaises

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