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Depuis Blaise de Vigenère, qui entreprit le premier une traduction de la Jérusalem délivrée, jusqu’à M. Auguste Desplaces, qui en a fait paraître une dans ces derniers temps, plusieurs écrivains ont essayé de nous faire connaître les beautés admirables de ce poème immortel. Ceux qui paraissent avoir recueilli le plus de suffrages sont, sans contredit, Lebrun et M. Baour-Lormian. On s’étonnera donc que j’aie préféré l’œuvre inédite de M. Philipon de la Madelaine aux traductions répandues et estimées de ces auteurs. Je dirai avec une entière franchise les motifs qui m’ont dirigé.

Exposant pour faire cette Illustration des capitaux considérables, je n’aurais point voulu risquer la publication d’une traduction en vers. Quelque belle que soit celle de M. Baour-Lormian, on convient généralement qu’elle est une preuve manifeste de l’impossibilité de faire passer dans la nôtre les beautés de la poésie italienne. La licence poétique rend excusables et presque nécessaires des paraphrases et des développements qu’une traduction exacte ne saurait comporter; et si on admire les beaux vers et le style élégant du traducteur, on ne connaît point pour cela ceux de l’original.

AVANT-PROPOS DE L’ÉDITEUR.

Table des matières

Parmi les traductions en prose qui étaient à ma disposition, je n’aurais choisi que celle de Lebrun. Mais les infidélités, les phrases sonores, les longueurs, l’enflure de cet écrivain m’ont inspiré une défiance que d’autres esprits plus éclairés que le mien ont partagée. Il est d’ailleurs facile de se convaincre que les comparaisons et les images (celte richesse du poète), qui demandent le plus d’efforts de la part du traducteur, ont été en grande partie laissées de côté par Lebrun. Je crois en outre, et ici je ne fais, comme éditeur, qu’une observation typographique, je crois, dis-je, que la manière de traduire par strophes, et de diviser l’édition française ainsi qu’est divisé le poème italien, en rend la lecture si fatigante que les hommes les plus sérieux ne peuvent en achever la lecture. Il faut cependant qu’un livre populaire arrive à toutes les classes de lecteurs.

Je n’ai point manqué de propositions, même de personnes qui occupent un rang élevé dans les lettres et qui se montraient jalouses de voir leur travail édité avec le luxe et le soin qui ont présidé à cette publication. Cependant, mes voyages en Italie et ma connaissance de la langue italienne m’ayant permis d’apprécier le mérite de la traduction de M. Philipon de la Madelaine, je n’ai point hésité à lui donner la préférence, après avoir consulté des hommes éminents qui ont partagé mon opinion. Ce n’est point à moi de louer l’œuvre que je publie, mais je peux dire que l’on y trouvera une élégance et une correction remarquables jointes à beaucoup d’exactitude et de précision. Poète lui-même et auteur de deux épopées traduites dans toutes les langues, la Grande-Prieure de Malte et le Pontificat de Grégoire VII, M. Philipon de la Madelaine pouvait sentir et comprendre le Tasse: le succès déjà bien assuré de ma publication et l’approbation durable des personnes éclairées me prouveront, j’ose l’espérer, la justesse de mon choix.

MALLET.

Paris, ce25août1841.

La Jérusalem délivrée

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