Читать книгу Mémoires touchant la vie et les écrits de Marie de Rabutin-Chantal, Volume 3 - Charles Walckenaer, Charles Athanase Walckenaer - Страница 3

CHAPITRE III.
1667

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Madame de Sévigné revient à Paris, et écrit à Bussy.—Celui-ci dissimule avec elle.—Il demande au roi de rentrer au service.—Bussy avait conservé des amis, et entretenait une nombreuse correspondance.—Madame de Sévigné était la plus exacte à lui écrire.—La marquise de Gouville continuait de correspondre avec lui.—La marquise de Monglat s'efforce en vain de se remettre bien avec lui.—Les principaux correspondants de Bussy étaient le duc de Saint-Aignan, le duc de Noailles, le comte de Gramont, Benserade, Corbinelli, dom Cosme, général des feuillants, le P. Bouhours.—Jugement sur ce dernier.—Premier recueil des lettres de madame de Sévigné, données par Bussy, avec celles qu'il avait écrites.—Autres correspondants de Bussy en femmes: la marquise de Gouville, madame de Montmorency, la comtesse du Bouchet, mademoiselle d'Armentières, la maréchale d'Humières, la marquise d'Hauterive, mademoiselle Dupré.—Détails sur cette demoiselle, mise par Ménage au nombre des femmes illustres avec madame de Sévigné.—Madame de Scudéry.—Caractère de cette dame.—Comparée à madame de Sévigné.—Ce qu'elle écrit à Bussy sur les regrets d'avoir perdu son mari.—Des amis des deux sexes qu'avait madame de Scudéry.—De ses liaisons et de son cercle.—De son amitié pour le P. Rapin.—Elle le fait entrer en correspondance avec Bussy, et rend service à tous deux.—Pour se venger des vers de Boileau contre son mari, elle veut animer Bussy contre Boileau.—Vers de Boileau qui lui en ont fourni l'occasion.—Louis XIV demande l'explication de ces vers.—Ce qu'on lui répond.—Licence des mœurs de cette époque, autorisée par le monarque, la presse et le théâtre.—On joue l'Amphitryon et George Dandin.—Bussy ne se trouve pas offensé par le vers de Boileau, et refuse de s'associer au ressentiment de madame de Scudéry contre ce poëte.—Bussy demande au roi de servir, et n'obtient rien.—Il occupe alternativement son château de Chaseu et celui de Bussy.—Description que Bussy fait de la galerie de portraits qui se trouvait dans ce dernier château.

Lorsque madame de Sévigné revint à Paris, toute la haute société avait quitté cette capitale, tous ses amis étaient absents; et si elle recherchait parfois la solitude, ce n'était pas lorsqu'elle était en ville. Elle se résolut donc à passer l'été à Livry.

«Toute la cour est à l'armée, écrivait-elle92 à Bussy; et toute l'armée est à la cour. Paris est un désert; et, désert pour désert, j'aime beaucoup mieux celui de la forêt de Livry, où je passerai l'été.

En attendant que nos guerriers

Reviennent couverts de lauriers.»


Ainsi que je l'ai exposé dans la seconde partie de ces Mémoires, la correspondance de madame de Sévigné avec Bussy, qui s'était renouée vers cette époque, ne devait plus se rompre. Ce que nous en possédons nous prouve que madame de Sévigné prenait une part très-vive aux succès de Louis XIV et de son armée: à chaque nouvelle victoire, elle exprime des regrets sincères que Bussy n'ait pas obtenu un commandement qui le mît à portée d'obtenir sa part de tant de gloire. Bussy, toujours dominé par son excessive vanité, dissimule avec sa cousine; il fait le dédaigneux et le philosophe: cependant il lui envoie régulièrement les suppliques qu'il adressait au roi à l'ouverture de chaque campagne, pour offrir ses services; mais il ne lui disait pas qu'il écrivait sans cesse à ses amis, pour qu'ils intercédassent aussi en sa faveur93.

Bussy avait conservé, malgré les défauts de son caractère, un bon nombre d'amis puissants et dévoués; il entretenait avec eux une correspondance très-active94; il en avait une très-étendue avec des gens de lettres et avec des femmes spirituelles, qui l'instruisaient de toutes les nouvelles du jour et des intrigues de cour. Quelques-unes de ces femmes s'étaient rendues célèbres dans les cercles de précieuses et de beaux esprits, qui s'étaient multipliés dans Paris. Les unes étaient flattées d'être en commerce de lettres avec un homme de qualité et de l'Académie; les autres étaient des dames de la cour, dont quelques-unes avaient été ses maîtresses et avaient conservé avec lui des rapports d'amitié. La marquise de Monglat aurait bien voulu se remettre avec lui sur ce pied95. Elle lui écrivit plusieurs fois pour se justifier, et tâcha de ranimer en lui ce qu'elle voulait conserver de son ancienne affection. Elle aussi avait beaucoup d'amis qui lui étaient sincèrement attachés: son caractère aimable était fort goûté de madame de Sévigné, qui la voyait souvent. Elle fit écrire à Bussy par plusieurs de ses correspondantes96, qui ne purent rien gagner sur cet homme orgueilleux et vindicatif. Comme la santé de madame de Monglat s'était affaiblie et qu'elle eut quelques velléités de religion, elle s'était mise en rapport avec dom Cosme, prédicateur renommé et général des feuillants, pour lequel Bussy avait beaucoup de considération et d'estime. Elle l'employa comme intercesseur, mais ce fut encore en vain97; et elle ne put empêcher que des tableaux emblématiques de son inconstance et de sa légèreté ne fussent placés dans le grand salon du château de Bussy98, et que les devises mises sur ces peintures et au bas de son portrait ne donnassent matière aux entretiens d'un monde auquel la médisance plaît toujours.

Parmi les principaux correspondants de Bussy, il faut d'abord nommer celui qui lui était le plus dévoué, le duc de Saint-Aignan, si aimé du roi et si bien instruit des secrets les plus intimes de son intérieur. Madame de Sévigné a dit avec raison de lui «qu'il a rendu à Bussy des services que nul autre courtisan n'aurait osé ni voulu lui rendre99.» Le duc de Saint-Aignan avait composé des mémoires où il justifiait Bussy; et il eut le généreux courage de les montrer au roi100.

Les autres correspondants de Bussy à la cour étaient le duc de Noailles, qui fut capitaine des gardes101, et le comte de Gramont, rendu célèbre par les piquants mémoires que son beau-frère Hamilton a écrits sur les folies de sa jeunesse102; le comte de Guiche, ceinturé comme son esprit, disait madame de Sévigné, et qui se trouvait alors enveloppé dans la disgrâce de Vardes103. Parmi les ecclésiastiques et les gens de lettres, on doit nommer l'abbé de Choisy, plus célèbre par ses scandaleuses aventures que par le grand nombre de livres qu'il a composés; Benserade et Corbinelli (ce dernier alors était en Languedoc, entraîné aussi dans l'exil de Vardes104); puis dom Cosme, dont nous avons parlé; et enfin le P. Rapin105 et le P. Bouhours. C'est à Bouhours que nous devons l'édition tronquée des Mémoires de Bussy, et, je crois, aussi l'édition si confusément ordonnée de sa correspondance. Bouhours était à la fois homme du monde, homme d'Église et homme de lettres; ayant les prétentions d'un puriste, et affectant l'autorité d'un critique; recherchant la réputation de bel esprit, et s'arrogeant l'importance d'un profond théologien; écrivant alternativement et avec facilité sur des sujets saints ou profanes, sérieux ou légers; auteur fécond, mais souvent futile; écrivain correct, mais non exempt d'affectation, et qui, fort admiré de madame de Sévigné, jouissait d'une réputation très-supérieure à ses talents106.

La correspondance de Bussy avec les femmes était bien plus nombreuse et d'une plus grande valeur. Parmi elles, la première à nommer est madame de Sévigné. Les lettres de Bussy à sa cousine, avec les réponses, remplissent presque entièrement les deux volumes du recueil de la correspondance qui fut publié par la marquise de Coligny, fille de Bussy, en 1697107. Bayle fit l'éloge de ce recueil108. Bussy composait beaucoup de vers, et il les envoyait à sa cousine pour les soumettre à son jugement; ces vers ont été imprimés, avec les lettres où ils se trouvaient insérés, dans le recueil dont nous parlons; et si les éditeurs de madame de Sévigné ont eu raison de débarrasser sa correspondance de cet inutile bagage, en réimprimant les lettres que Bussy lui avait adressées, ils ont eu tort de supprimer de ces lettres les passages qui concernaient les envois de ces pièces de vers, puisqu'ils constataient que ce goût de Bussy pour la poésie était partagé par sa cousine109.

Après madame de Sévigné, la marquise de Gouville mérite d'être mentionnée comme celle qui correspondait le plus assidûment avec Bussy. Ses lettres sont les plus spirituelles, les plus riches en détails amusants, narrés avec esprit et finesse110. Elle avait pendant quelque temps enchaîné Bussy; et l'intimité qui avait existé entre eux donnait à leur commerce plus d'agrément, de franchise et de vérité. Il faut joindre à la marquise de Gouville son intime amie la comtesse de Fiesque, que Bussy appelait sa cousine. Folâtre et insouciante, elle était initiée et elle initiait Bussy à tous les secrets de la petite cour de MADEMOISELLE, dont elle faisait partie.

Une dame qui par son mari portait le beau nom de Montmorency se montre le plus instructif des correspondants de Bussy. Ses lettres sont des espèces de bulletins de ce qui se passait à la cour, des promotions, des mariages, des décès, des intrigues, des nouvelles politiques qu'on y débitait, des anecdotes scandaleuses qu'on y racontait; le tout dit en deux mots, sans réflexions, sans phrases, et exprimé avec une concision remarquable. Des pièces de vers qui avaient circulé se trouvent aussi insérées dans ces lettres. Le nom de famille de cette madame de Montmorency était Isabelle d'Harville de Palaiseau, et elle appartenait à cette noble famille de guerriers qui, dès le commencement du quinzième siècle, s'étaient illustrés à la bataille d'Azincourt111. Ni Bussy ni les mémoires contemporains ne nous apprennent rien sur cette dame de Montmorency. Au bas de son portrait Bussy avait mis cette inscription: «Digne non pas d'un homme de plus grande qualité, mais d'un homme plus aimable112.» Cette inscription prouve du moins que ce mari d'Isabelle de Palaiseau était de la noble famille dont il portait le nom. Madame de Montmorency était peu favorisée de la fortune, quoique amie de la duchesse de Nemours, qui possédait de si grands biens et aurait pu se montrer plus généreuse à son égard113.

La comtesse du Bouchet écrivait aussi souvent à Bussy avec une liberté d'expression qui devait lui plaire beaucoup: accoutumée à tout dire, sa franchise donnait un grand prix à ses lettres114.

Henriette de Conflans, demoiselle d'Armentières, belle quoiqu'elle ne se mariât point, pieuse quoique amie de Bussy, était encore pour lui un correspondant qui avait toute sa confiance: c'était celle qui plaidait auprès de lui la cause de madame de Monglat avec le plus de chaleur, parce que celle-ci paraissait vouloir alors se mettre sous la direction de dom Cosme et renoncer à la vie mondaine115.

Parmi les autres femmes auxquelles Bussy écrivait plus souvent, on distingue la femme de son cousin, la maréchale d'Humières, dont le portrait, dans sa galerie, était accompagné de cette inscription: «D'une vertu qui, sans être austère ni rustique, eût contenté les plus délicats.» Elle était dame du palais de la reine: liée avec madame de Sévigné, belle et pieuse, elle termina116 sa longue vie aux Carmélites de la rue Saint-Jacques117. Après cette dame respectable nous devons nommer la marquise d'Hauterive, fille du duc de Villeroy, à laquelle on reprochait de s'être mésalliée, quoiqu'elle eût épousé un bon et honorable gentilhomme, élégant dans ses goûts, amateur éclairé des beaux-arts et grand protecteur du Poussin118. La correspondance de Bussy avec la marquise d'Hauterive n'a point été imprimée; mais nous savons, d'après une lettre du marquis d'Hauterive, que le portrait de cette dame devait occuper une place parmi les autres portraits de femmes avec lesquelles Bussy entretenait un commerce épistolaire119.

Mais, de tous les nombreux personnages qui correspondaient avec Bussy, il n'y en avait pas dont il eût, après madame de Sévigné, plus de plaisir à lire les lettres que celles de deux femmes sans rang, sans beauté, sans fortune, sans naissance: c'étaient mademoiselle Dupré et madame de Scudéry. Toutes les deux, il est vrai, étaient pleines de sens et d'esprit, et possédaient le talent d'écrire avec enjouement, pureté et élégance. La seconde était, sous ce rapport, très-supérieure à la première; mais celle-ci avait plus de célébrité, parce qu'elle appartenait à une famille d'érudits et de poëtes. Elle était la nièce et l'élève de Roland Desmarets120 et de Desmarets de Saint-Sorlin, l'auteur de la comédie des Visionnaires. Marie Dupré était laide, mais savante; car, si l'on en croit Bussy, elle parlait quatre langues également bien121; elle avait, dit-on, approfondi la philosophie de Descartes, dont elle était enthousiaste, ce qui semble peu s'accorder avec son goût pour les bouts-rimés et les petits vers: on en trouve un grand nombre de sa composition dans les recueils du temps et dans les lettres de Bussy. Amie de Conrart, ce fondateur de l'Académie française, mademoiselle Dupré fut célébrée, en vers comme en prose, par un grand nombre d'hommes de lettres de son temps. Le savant Huet a rapporté dans ses Mémoires le madrigal en vers latins qu'il fit pour elle. Ménage ne lui adressa point de vers, mais il la nomme, dans son commentaire en langue italienne sur le septième sonnet de Pétrarque, au nombre des illustres contemporaines, avec mademoiselle de la Vigne, son amie, madame de la Fayette, madame de Scudéry, madame de Rohan-Montbazon, abbesse de Malnoue, et madame de Mortemart, abbesse de Fontevrault; puis enfin madame de Sévigné,

Donna bella, gentil, cortese e saggia,

Di castità, di fede e d'amor tempio122;


car rarement Ménage, soit qu'il écrivît en vers ou en prose, en grec, en latin, en italien ou en français, se permit de nommer madame de Sévigné dans ses ouvrages, sans ajouter quelques vers à sa louange. Mademoiselle Dupré allait souvent passer la belle saison aux eaux minérales de Sainte-Reine, chez des amis dont le séjour était voisin du château de Bussy; et Bussy profitait de cette occasion pour l'attirer chez lui le plus souvent qu'il pouvait, ce qui prévenait entre eux cette tiédeur et cet alanguissement de l'intimité qu'une trop longue séparation ne manque jamais de produire123.

Madame de Scudéry n'était point savante; elle ne faisait point de vers. Par son mari et sa belle-sœur, le nom qu'elle portait avait acquis une assez grande célébrité; elle n'en rechercha et n'en obtint aucune pour elle-même. Plusieurs ignorent qu'elle a existé. Quand il est parlé d'elle, on la confond avec la sœur de Scudéry124. Cependant, de toutes les femmes que la correspondance de Bussy nous fait connaître, madame de Scudéry est incontestablement, après madame de Sévigné, celle qui mérite la préférence. Elle est loin d'avoir l'imagination vive et brillante de la petite-fille de sainte Chantal; mais son style, moins figuré, moins animé, est plus correct; sa raison est plus calme et son jugement moins variable. Elle a sur madame de Sévigné le triste avantage d'avoir connu l'adversité, d'être née dans une condition qui l'exemptait des préjugés de naissance auxquels madame de Sévigné n'a pas échappé. Elle apprécie mieux le monde; ses réflexions, elle les tient de son expérience et de ses propres observations. L'expression de ses pensées est toujours simple, forte, naturelle et digne, en parfait rapport avec la noblesse de ses sentiments et l'élévation de son âme. L'académicien Charpentier déclare qu'elle n'écrit pas moins bien que mademoiselle de Scudéry, l'auteur de Clélie et de Cyrus125. De toutes les amies de Bussy, quoique la plus humble par le rang, madame de Scudéry fut celle qui lui rendit le service le plus important126, puisqu'elle le fit rappeler de son exil. Elle était fort jeune et sans fortune lorsque Scudéry, dans un âge déjà avancé, l'épousa127. Elle perdit son mari l'année même dont nous nous occupons, le 14 mai 1667. Restée veuve à l'âge de trente-six ans, elle ne contracta point de nouveaux liens, et s'adonna à l'éducation de son fils unique, qui entra dans les ordres. Les regrets qu'elle eut de perdre son mari sont vivement exprimés dans deux lettres à Bussy, à Bussy peu capable d'apprécier les sentiments d'une telle femme.

«Quand j'ai commencé ma lettre128, j'avais oublié que j'étais en colère contre vous. Comment, monsieur, me dire que je suis bien aise d'être veuve, moi qui, trois ans durant, ai pensé mourir de douleur d'avoir perdu un fort bon homme qui était de mes amis, comme s'il n'eût pas été mon mari; qui m'a toujours louée, toujours estimée, toujours bien traitée, et qui me déchargeait tout au moins de la moitié du mal que j'ai, à cette heure, de souffrir ma mauvaise fortune toute seule? Sachez, s'il vous plaît, monsieur, que, quand je parle des sentiments ordinaires des femmes, je ne m'y comprends point. Si j'ose le dire, je me trouve toujours fort au-dessus d'elles, et je vis d'une manière où la liberté ne me sert de rien: la société d'un honnête homme m'était plus douce. Faites-moi donc toutes les réparations que vous me devez.»

Ces réparations, Bussy crut les avoir faites; mais elles ne pouvaient la satisfaire, et elle lui répondit129:

«Vous me faites injustice de ne me passer que six mois de véritable douleur de la mort de feu M. de Scudéry. J'en ai encore, je vous le jure; et comme je ne fais rien de cette liberté que vous dites qui console d'avoir perdu un mari, et que je n'en veux rien faire, vous voyez que j'ai perdu une grande douceur en son amitié. Je ne sais plus que faire de mon cœur, je n'ai point trouvé de véritable ami depuis sa mort; cependant je vous avoue que c'est la seule rose sans épines qu'il y ait au monde, que l'amitié. Je crois que vous ne connaissez pas cela, vous autres; car j'ai ouï dire que ceux qui ont eu de l'attachement pour le frère n'en ont jamais eu pour la sœur........ Il y a longtemps que je me suis donné le même avis que vous me donnez, de vivre avec le moins de chagrin qu'il me sera possible. J'ai réglé mon rien d'une manière qui fait que ma pauvreté ne paraît à personne, et je me passe assez doucement de tout ce que je n'ai pas. Il n'y a que la disette d'amis qui m'est insupportable; car j'avais toutes les qualités propres à être une amie du premier ordre; cependant tout cela ne me sert de rien, et je ne sais qui aimer.... Il faut s'accoutumer à ne vivre qu'en société; car pour en amitié, cela est presque impossible.»

Cette femme qui se plaignait si vivement de manquer d'amis en était cependant sans cesse entourée, selon l'acception du monde. Sans être de la cour, elle voyait un assez bon nombre de gens de cour, et des plus hauts en dignités; sans aucune prétention à la littérature, les hommes de lettres se plaisaient à la fréquenter. Par la solidité de son caractère, l'égalité de son humeur, la finesse de son esprit, son tact parfait des convenances, elle était parvenue à réunir dans son modeste appartement une société choisie, préférable aux cercles les plus fameux de beaux esprits, aux assemblées brillantes des palais les plus somptueux. Mais elle savait distinguer ces liaisons du monde, ces attachements d'habitude fondés sur le besoin de se soustraire à l'ennui d'avec ceux où le cœur avait quelque part; et ses plus tendres sentiments étaient réservés pour deux personnes de son sexe: l'une était mademoiselle de Portes, personne pieuse, retirée aux Carmélites de la rue Saint-Jacques, dans cette même maison où se réfugia de même, longtemps après elle, dans le même but de piété, la maréchale d'Humières130; l'autre était cette demoiselle de Vandy que nous trouvons en relation assez étroite avec MADEMOISELLE, qui parle d'elle très-longuement dans un endroit de ses Mémoires131.

Après ces deux amies, les femmes que madame de Scudéry voyait le plus souvent étaient toutes de la cour: c'étaient madame du Vigean, la mère de la maréchale de Richelieu; madame de Villette, qui lui attira par la suite la protection et les bienfaits de madame de Maintenon; la marquise de Rongère132, et madame de Montmorency, cette amie de Bussy dont nous avons parlé: celle-ci était une des femmes qu'elle goûtait le plus.

La société de madame de Scudéry, conforme à ce que comportait sa situation dans le monde, était plus nombreuse en hommes qu'en femmes, et se composait également de plusieurs des correspondants de Bussy. Les ducs de Saint-Aignan et de Noailles étaient d'abord les deux personnages qui la voyaient le plus souvent; ils étaient aussi, par leur crédit et la faveur du monarque, les plus importants de son cercle; puis après venaient le comte de Guiche, d'Elbène133, Sobieski, depuis roi de Pologne, et plusieurs autres. Parmi les hommes de lettres, on y remarquait l'abbé de Choisy, qui était aussi homme de cour; le P. Rapin; et plus tard Fontenelle, qui usa de son intervention pour être reçu à l'Académie française134. Mais, de tous ceux qui se réunissaient chez madame de Scudéry, le P. Rapin fut celui qu'elle préférait, et avec lequel elle était le plus liée. Comme plusieurs de son ordre, sans négliger le monde, le P. Rapin se livrait à la fois à la prédication, aux belles-lettres, à la théologie; il composait alternativement des livres de piété et de littérature; ce qui faisait dire, par ses envieux, qu'il servait Dieu et le monde par semestre. A cette époque, il venait de compléter et de mettre au jour son poëme sur les Jardins, qui semblait comme un écho de la muse gracieuse de Virgile135 et qui lui valut une si belle renommée. C'est à madame de Scudéry que le P. Rapin dut l'honneur qu'il ambitionnait d'entrer en relation avec Bussy; et Bussy, le plaisir, auquel il fut très-sensible, d'avoir pour correspondant un homme de lettres aussi célèbre, un religieux aussi considéré. Leur correspondance fut très-active et longtemps prolongée. Le P. Rapin y trouvait des occasions, qu'il ne laissait jamais échapper, d'exhorter Bussy à se soumettre au joug salutaire de la religion; et Bussy, un moyen de donner, par l'espoir de sa conversion, plus de créance à ses projets de réforme, et de se procurer à la cour, afin de faire terminer son exil, un solliciteur qui, pour n'être pas au nombre des courtisans, n'en avait que plus de crédit auprès du roi136.

La lettre de madame de Scudéry qui détermina cette liaison entre deux hommes si différents par leur caractère, leurs mœurs, leur profession est remarquable; elle nous fait connaître cette femme intéressante et le P. Rapin sous les rapports les plus propres à les faire estimer tous deux. «Il a, dit-elle à Bussy en parlant de celui qu'elle recommande, une physionomie qui découvre une partie de sa bonté et de sa douceur. Il a une qualité dans l'esprit qui, à mon gré, est la marque de l'avoir véritablement grand: c'est qu'il le hausse et qu'il le baisse tant qu'il lui plaît… On peut dire de lui que ce n'est pas un docteur tout cru; mais sa science est si bien digérée qu'il ne paraît dans sa conversation ordinaire que du bon sens et de la raison.... Personne ne sait plus précisément parler à chacun de ce qu'il sait le mieux et de ce qui lui plaît davantage. Cela est admirable à un jésuite de savoir si bien une chose qui, à mon gré, est la plus grande science du monde137

Madame de Scudéry ne put jamais pardonner à Boileau les vers qu'il avait faits contre son mari, dont il avait légèrement changé le nom en celui de Scutari. Comme ces vers parurent moins d'un an avant qu'elle le perdît138, peut-être avait-elle des raisons fondées de croire qu'ils avaient hâté la fin de ce vieillard, qu'elle chérissait comme un père et comme un ami. Aussi elle crut pouvoir profiter de la publication d'une nouvelle satire que le poëte venait de composer pour animer contre lui Bussy, qui s'y trouvait nommé. C'était la huitième satire, adressée à Morel, docteur de Sorbonne139, dans laquelle Boileau introduit un marquis qui s'effraye du mariage, à cause des accidents dont il est trop ordinairement accompagné, et qui dit:

Moi j'irais épouser une femme coquette!

J'irais, par ma constance, aux affronts endurci,

Me mettre au rang des saints qu'a célébrés Bussy!

Assez de sots sans moi feront parler la ville140.


Le mot sot avait alors en notre langue une double signification141, qui rendait ce dernier vers plus piquant et l'allusion au livre de Bussy, contenue dans le vers qui le précède, beaucoup plus claire. Ce livre était, par les indiscrétions de Bussy et de ceux auxquels il l'avait montré, bien connu à la cour, quoiqu'il eût été vu de peu de personnes: c'était un petit volume in-16, élégamment relié en maroquin jaune, doublé de maroquin rouge enrichi de dorures, avec des clous et des fermoirs en or, au dos duquel était écrit: PRIÈRES. L'intérieur de ce volume contenait des portraits de femmes de la cour connues par leurs galanteries, représentées avec les emblèmes de sainte Cécile, de sainte Dorothée, de sainte Catherine, de sainte Agnès et autres saintes, selon les noms de baptême qu'elles portaient; et aussi des portraits d'hommes bien connus par leur rang, leurs dignités ou leur mérite, qui avaient reçu, dans l'état de mariage, de ces sortes d'échecs dont la Fontaine, d'après l'Arioste, dans son recueil de contes récemment imprimé, avait plaisamment démontré les avantages pour ceux qui les éprouvaient142. Ces personnages étaient représentés sous les formes de saints et de martyrs, et travestis, l'un en saint Sébastien, l'autre en saint Jean-Baptiste, l'autre en saint George; chacun d'eux selon les noms qu'on leur avait donnés dès leur naissance. Au bas de ces portraits, tous encadrés en or, on lisait des explications en forme d'oraisons, qui ont depuis été grattées ou couvertes de tabis, ainsi que les peintures qui ont pu s'y trouver, par des hommes plus scrupuleux que Bussy, possesseurs après lui de ce mystérieux volume. Le fini et la parfaite exécution des miniatures l'ont sauvé d'une entière destruction143. Lorsque Louis XIV eut entendu réciter les vers de Boileau, il en demanda l'explication: on lui dit que c'était une allusion à un badinage un peu impie du comte de Bussy; Louis XIV se contenta de cette réponse, et, dit-on, n'y pensa plus. Si on lui donna plus de détails, sans doute il considéra cette nouvelle espièglerie de Bussy comme une chose sans conséquence, qui d'ailleurs étant secrète, ou n'ayant de publicité que par l'indiscrétion d'un poëte, ne pouvait être passible d'aucune censure. Alors, presque chaque année, il paraissait une nouvelle édition144 plus complète du recueil des contes de la Fontaine, avec privilége du roi; en même temps, par permission du roi, on jouait Sganarelle, puis l'Amphitryon et George Dandin. Ces deux comédies de Molière disputaient la foule à l'Andromaque de Racine145. Afin de satisfaire sa nouvelle passion, Louis XIV aussi alors usait de sa toute-puissance pour imposer silence aux plaintes d'un époux justement irrité. Il semblait donc que c'était se montrer bon courtisan que de s'égayer, comme faisaient la Fontaine, Molière et Bussy, aux dépens des maris trompés. Le jeune roi ne comprenait pas que les licences du théâtre et de la presse, qu'il encourageait, avaient sur les mœurs publiques une influence plus fatale que le scandale donné par lui aux grands de sa cour, alors trop séparés des autres classes du peuple pour que leurs exemples fussent aussi contagieux qu'ils le sont devenus depuis.

Madame de Scudéry écrivit à Bussy ce qui s'était passé chez le roi: elle espérait que l'orgueilleux Bussy, irrité de l'audace de Boileau, romprait avec lui; mais Bussy, soit que sa vanité fût satisfaite de ce que l'auteur des Satires eût dans ses vers donné de la célébrité aux malices de son esprit, soit qu'il jugeât qu'il serait téméraire à lui d'ébruiter une affaire aussi délicate, soutint à madame de Scudéry que le vers de Boileau et la réponse faite au roi ne lui faisaient ni bien ni mal; qu'il ne devait nullement s'en offenser. «D'ailleurs, ajoute-t-il, Despréaux est un garçon d'esprit et de mérite, que j'aime fort146

Bussy, malgré ses vives sollicitations, ses flatteries et les louanges du roi répétées dans toutes ses lettres, même dans celles qui étaient adressées à ses amis les plus intimes, non-seulement ne put rentrer au service dans cette campagne ni dans la suivante, mais il n'obtint même pas alors d'être rappelé de son exil147. Il fut réduit à passer du château de Chazeu à celui de Bussy, et de résider alternativement dans l'un et dans l'autre148. Mais c'est au château de Bussy qu'il faisait de plus longs séjours; c'est là qu'était sa belle collection de portraits149, dont il donne, en ces termes, la description dans une lettre adressée à la comtesse du Bouchet:

«Je suis bien aise que notre ami Hauterive ait trouvé ma maison de Bussy à son gré. Il y a des choses fort amusantes qu'on ne trouve point ailleurs: par exemple, j'ai une galerie où sont tous les portraits de tous les rois de la dernière race, depuis Hugues Capet jusqu'au roi, et sous chacun d'eux un écriteau qui apprend tout ce qu'il faut savoir de leurs actions. D'un autre côté, les grands hommes d'État et de lettres. Pour égayer tout cela, on trouve en un autre endroit les maîtresses et les bonnes amies des rois, depuis la belle Agnès, maîtresse de Charles VII. Une grande antichambre précède cette galerie, où sont les hommes illustres à la guerre, depuis le comte de Dunois, avec des souscriptions qui, en parlant de leurs actions, apprennent ce qui s'est passé dans chaque siècle où ils ont vécu. Une grande chambre est ensuite, où est seulement ma famille; et cet appartement est terminé par un grand salon, où sont les plus belles femmes de la cour qui m'ont donné leurs portraits. Tout cela compose quatre pièces fort ornées et qui sont un abrégé d'histoire ancienne et moderne, qui est tout ce que je voudrais que mes enfants sussent sur cette matière150

92

SÉVIGNÉ, Lettre en date du 20 mai 1667, t. I, p. 112 de l'édit. de Monmerqué.—Ibid., t. I, p. 156, édit. de G. de S.-G.

93

SÉVIGNÉ, Lettres, t. I, p. 159-161 de l'édit. de G. de S.-G.; t. I, p. 114 de l'édit. de Monmerqué.—Suite des Mémoires du comte DE BUSSY-RABUTIN, mss. no 221 de là bibliothèque de l'Institut.—BUSSY, Lettres, t. I, p. 7 (en date du 23 mai 1667).—Ibid., p. 12 (4 février et 6 avril 1668), p. 38 (27 mars 1670), p. 56 (13 mars 1671), p. 62 (19 septembre 1671 ), p. 66 (8 décembre 1671), p. 128 (9 juin 1674), p. 134 (20 août 1674), p. 178 (20 novembre 1675).

94

BUSSY, Lettres; Paris, in-12, 4 vol., 4e édition; et Nouvelles Lettres, t. V, VI et VII, 1727, in-12.

95

BUSSY, Lettres, t. V, p. 66 (24 mars 1667, à madame de Montmorency); t. III, p. 49; lettre de la marquise DE GOUVILLE, en date du 12 août 1667.

96

BUSSY, Lettres, t. V, p. 66, lettre en date du 24 mars 1669.

97

BUSSY, Lettres, t. III, p. 33 et 65 (en date du 16 juin et du 25 décembre 1667); cette dernière est adressée à dom Cosme.

98

BUSSY, Lettres, t. V, p. 41, en date du 18 octobre 1667, à mademoiselle d'Armentières.—MILLIN, Voyage, t. I, p. 208-219, pl. XII de l'atlas.

99

SÉVIGNÉ, Lettres, t. VIII, p. 249 (Lettre à Bussy, en date du 17 juin 1687), et t. III, p. 371; t. V, p. 468; t. VII, p. 55 de l'édit. de G. de S.-G.

100

BUSSY, Lettres, t. III, p. 264; Lettre de madame de Scudéry, en date du 26 septembre 1670; Lettres de mesdames de Scudéry, de Solvan-Sallier, etc.; Paris, 1806, Léopold Collin, p. 33.

101

SÉVIGNÉ, Lettres, t. VII, p. 35; t. XI, p. 176, édit. de G. de S.-G.

102

BUSSY, Lettres, t. IV, p. 73.—HAMILTON, Mémoires d'Hamilton. (La traduction anglaise imprimée chez Bentley, 3 vol. in-8o, avec portraits coloriés, est préférable, à cause des notes.)

103

BUSSY, Lettres, t. III, p. 136, 137, 155, 207, 308, 522, 523; t. V, p. 170 et 172. (Toutes les lettres de C** sont de Corbinelli.)

104

SÉVIGNÉ, Lettres, t. II, p. 350 (en date du 5 janvier 1672), édit. de G. de S.-G.

105

BUSSY, Lettres, t. III, p. 378 à 547; t. IV, p. 10 à 345.

106

BUSSY, Lettres, t. VI, p. 45 à 356.

107

MONMERQUÉ, Notices biographiques sur les différentes éditions de madame de Sévigné.

108

BAYLE, Œuvres, in-folio, t. IV, p. 776 (lettre du 4 décembre 1698).—Lettres choisies; Rotterdam, 1714, t. II, p. 652.

109

BUSSY, Lettres, édit. 1720, t. I, p. 18, 29, 68, 93, 341-364 (29 septembre 1668, 1er mai 1672, 4 septembre 1680). Cette dernière lettre, qui renferme un grand nombre d'épigrammes de Martial et de Catulle, assez bien traduites par Bussy, a été entièrement omise par les éditeurs de madame de Sévigné, et forme une lacune dans sa correspondance avec son cousin, qui devra être réparée.

110

BUSSY, Lettres, t. III, p. 39, 49, 50, 55, 64, 233; t. V, p. 11, 40, 300, 310, 342.

111

Cf. LE BOEF, Histoire du diocèse de Paris, 8e partie, p. 9-11.

112

CORRARD DE BRÉBAN, Souvenirs d'une visite aux ruines d'Alis et au château de Bussy, p. 22.—MILLIN, Voyage dans les départements du midi de la France, 1807, in-8o, t. I, p. 212.—Dans Millin, l'inscription paraît être rapportée moins exactement: il y a Harville de Paloise, au lieu d'Harville de Palaiseau.

113

Lettres de madame DE SCUDÉRY, p. 54, collection de Léopold Collin, lettre en date du 17 mars 1670.—Lettres de mesdames DE MONTPENSIER, MONTMORENCY, etc., 1806, in-12.

114

BUSSY, Lettres, t. V, p. 202, 203 (18 et 24 août 1671).

115

BUSSY, Lettres, t. III, p. 77, 80-90. 112; t. V, p. 7, 41, 52, 70.

116

SÉVIGNÉ, Lettres, t. III, p. 251 et 259, édit. de Monmerqué (lettres en date des 24 janvier et 20 mars 1675).—CORRARD DE BRÉBAN, p. 23.—BUSSY, Lettres, t. IV, p. 211, 337, 409; t. V, p. 155.

117

SÉVIGNÉ, Lettres, t. X, p. 102, édit. de Monmerqué; t. XI, p. 182, édit. de G. de S.-G.; Lettre de madame DE COULANGES à madame de Sévigné, le 20 juin 1695.—SAINT-SIMON, Mémoires, t. XX, p. 477.

118

SÉVIGNÉ, Lettres, t. I, p. 284, édit. de G. de S.-G. et la note; t. I, p. 213, édit. de Monmerqué (lettre en date du 15 décembre 1670).

119

BUSSY, Lettres, t. V, p. 114 (Lettre du marquis D'HAUTERIVE, en date du 8 novembre 1690).

120

Sur Roland Desmarets, conférez le Ménagiana, t. IV, p. 198; et WEISS et BEUCHOT, Biographie universelle, t. XI, p. 202.—NICERON, Mémoires, t. XXXV.

121

BUSSY, Lettres t. V, p. 93, 97, 102; et t. III, p. 172-193, 201-244, 303-671, 506-520.

122

Lezione D'EGIDIO MENAGIO sopra'l sonnetto VII di misser Francesco Petrarca, p. 62, à la suite du traité de MÉNAGE, intitulé Historia mulierum philosopharum.—Conférez HUETII Ep. A. Commentarius de rebus ad eum pertinentibus, p. 204, 205.—BOUHOURS, Recueil de vers choisis; Paris, 1697, p. 45, 48, 51, ou p. 58 à 60 de l'édit. 1701.—MORÉRI, Dictionnaire, t. IV, article MARIE DUPRÉ.—WEISS, Biographie universelle, t. XII, p. 313, article MARIE DUPRÉ.—TITON DU TILLET, le Parnasse françois, in-folio, 1732, p. 507.

123

BUSSY, Lettres, t. III, p. 172 à 507.—Mademoiselle DUPRÉ, Lettres, dans les Lettres de mademoiselle DE MONTPENSIER, DE MOTTEVILLE, etc.; Paris, 1806, Léopold Collin, p. 148 à 204.

124

CARPENTARIANA, 1741, in-12, p. 383.

125

Carpentariana, 1741, p. 383.

126

BUSSY, Lettres, t. III, p. 92 à 549; t. V, p. 174 à 429.

127

Elle se nommait Marie-Françoise-Martin Vast; c'était une demoiselle de Normandie. (Le Vast est un petit village à trois lieues de Valogne, département de la Manche.)

128

BUSSY, Lettres, t. III, p. 356.—Madame DE SCUDÉRY, Lettres, 1806, in-12, p. 62 (lettre en date du 27 juin 1671), collect. Léop. Collin.

129

BUSSY, Lettres, t. III, p. 391 et 392.—Madame DE SCUDÉRY, Lettres, p, 76 (lettre en date du 11 août 1671).

130

SÉVIGNÉ, Lettres, t. X, p. 102, édit. de Monmerqué; t. XI, p. 182, édit. de G. de S.-G. (lettre en date du 20 juin 1695).—SAINT-SIMON, Mémoires, t. XX, p. 477.

131

MONTPENSIER, Mémoires, t. XLII, p. 37 et 44.—TALLEMANT DES RÉAUX, Historiettes, article VANDY, t. V, p. 102, édit. in-8o.—SCUDÉRY, Lettres, p. 107 (lettre en date du 27 février 1673).

132

Madame DE SCUDÉRY, Lettres, p. 151, édit. in-12.—BUSSY, Lettres, t. VI, p. 52.

133

Madame DE SCUDÉRY, Lettres, p. 97.

134

Ibid., p. 175.

135

RAPIN, Hortorum libri quatuor, 1666, in-12.

136

BUSSY, Lettres, t. III, p. 378-380, 420-473, 530-547; t. IV, p. 8, 45-70, 101-159, 214-260, 315-375, 408-488; t. VI, p. 6, 55, 108, 188.

137

Madame DE SCUDÉRY, Lettres, 1806, in-12, p. 63-65 (lettre en date du 27 juin 1671).—BUSSY, Lettres, t. III, p. 357, 360, 363, 365, 378, 380 (lettres des 27 juin, 17, 22, 24 juillet et 18 août 1671).

138

Satires du sieur D***; Paris, chez Claude Barbin, 1666, in-12, p. 16.—Ibid., 2e édition, chez Frédéric Léonard; Paris, 1667, p. 25.

Bienheureux Scutari, dont la fertile plume

Peut tous les mois sans peine enfanter un volume,

Tes écrits, il est vrai, sans force et languissants,

Semblent être formés en dépit du bon sens:

Mais ils trouvent pourtant, quoi qu'on en puisse dire,

Un marchand pour les vendre, et des sots pour les lire.


Je ponctue ces vers comme ils le sont dans les deux premières éditions. Il y en avait deux autres avant, où le nom de Scudéry se trouvait sans déguisement; mais elles étaient subreptices et non avouées par l'auteur. Voyez BERRIAT SAINT-PRIX, Boileau, t. I, p. CXXX, CXXXI.

139

On nommait ainsi par ellipse les docteurs qui appartenaient à la maison de Sorbonne, pour les distinguer de ceux qui appartenaient à la maison de Navarre.

140

Satires du sieur D***, quatrième édition; Paris, chez Louis Billaine, Denys Thierry, Frédéric Léonard et Claude Barbin, 1668, in-12 (14 pages, sans l'extrait du privilége).—Malgré le titre, qui porte Satires au pluriel, ce livre ne contient que la satire VIII, imprimée en plus petits caractères que ceux de la première et de la seconde édition. Les vers cités sont à la page 3, ligne 6-11.

141

Voyez une de nos notes dans notre édition de la Fontaine, ou des Poésies de Maucroix.

142

Contes et Nouvelles en vers, par M. DE LA FONTAINE; Paris, chez Louis Billaine, 1669, in-12 (avec privilége du Roy). La Coupe enchantée, p. 204 à 208.

143

Catalogue des livres de la bibliothèque de la Vallière, 1re partie, t. III, p. 265.—Malgré les mutilations qu'avait éprouvées le manuscrit de Bussy, le prix en fut porté à 2,400 livres à la vente de la Vallière.

144

Contes et Nouvelles en vers, par M. DE LA FONTAINE, 1re édit., 1665; 2e édit., 1665; 3e édit., 1666; 4e édit., 1667; 5e édit., 1669, etc.

145

Les frères PARFAICT, Histoire du théâtre franç., t. X, p. 185, 259, 294.

146

Madame DE SCUDÉRY, Lettres, 1806, in-12, p. XII.—BOILEAU, Œuvres, édit. de Saint-Marc, 1747, t. I, p. 118; édit. Saint-Surin, t. I, p. 183.

147

BUSSY, Lettres, t. III, p. 1, 8, 9, 13, 48, 96, etc.

148

Le château de Chazeu est dans la paroisse de Laizy, près d'Autun, et non de Loizy, comme il est écrit dans la dissertation de M. Xavier Girault sur les ancêtres de madame de Sévigné, p. LIV des Lettres inédites de Sévigné, édit. 1819, in-12, ou p. XL de l'édition de 1816, in-8o. Loizy est dans la sous-préfecture de Louhans, loin d'Autun.—Bussy-le-Grand est près de Flavigny.—Conférez CORRARD DE BRÉBAN, Souvenirs, p. 18 et 19.

149

BUSSY, Lettres, t. I, p. 38; t. III, p. 39.

150

BUSSY, Lettres, t. V, p. 203, 204 (lettre en date du 24 août 1671).

Mémoires touchant la vie et les écrits de Marie de Rabutin-Chantal, Volume 3

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