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FÉCONDATION, CONCEPTION

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Le mariage a pour but non seulement la satisfaction de désirs partagés, mais surtout la propagation de l’espèce.

La sensation voluptueuse qui accompagne le coït n’est pas indispensable à la fécondation. Des femmes ont pu souvent devenir grosses sans l’avoir ressentie dans toute son intensité. Il me souvient d’avoir reçu jadis les confidences d’une dame, laquelle, ayant un amant, était devenue enceinte. Redoutant la colère de son mari, qui, disait-elle, avait toujours pris ses précautions contre une nouvelle grossesse, elle avait osé me proposer de faire disparaître le produit de sa faute. D’une curiosité dévorante, lisant tous les romans les plus lubriques, ne trouvant dans ses relations conjugales qu’une volupté bien pâle en comparaison de celle annoncée par ses lectures, elle s’offrit un amant. Ainsi du moins chercha-t-elle à expliquer et pallier sa faute. «Alors, dit-elle, je connus vraiment les plaisirs de l’amour. Jusque-là j’étais devenue mère, et j’avais goûté de l’union intime à peine les petites sensations agréables, voluptueuses, avant-coureurs du délire des sens.»

L’homme peut aussi quelquefois émettre la liqueur spermatique sans éprouver l’ébranlement nerveux qui accompagne généralement l’éjaculation.

Mais il n’en est pas moins certain que l’orgasme vénérien est l’un des plus puissants et des plus sûrs mobiles de la procréation.

La fécondation est l’acte le plus mystérieux de la génération. Elle consiste dans la rencontre de l’ovule et du sperme.

Le mot conception est presque synonyme de fécondation. Il y a cependant une nuance. Une femme pourra être fécondée sans l’avoir désiré. Mais l’idée de conception implique au contraire celle du désir.

Un souvenir historique à l’appui:

A l’école de La Flèche, dans le parc, on a conservé un berceau de verdure, avec son banc de gazon, sur lequel Antoine de Bourbon et Jeanne d’Albret accomplirent l’œuvre de chair à laquelle Henri IV dut le jour.

Le livret-guide, utile pour visiter ce bel établissement, porte la mention suivante: «Là conçut Jeanne d’Albret.» J’ajoute: Les deux royaux époux se promenaient dans le parc, se communiquaient leurs désirs et leurs espérances, échangeaient des baisers pressants sous ces allées sombres et silencieuses. Ils arrivent à cet endroit délicieux, veulent y prendre un peu de repos; le concert amoureux continue. C’est là que Jeanne conçoit.

Beaucoup de femmes certainement se prêtent aux désirs de leurs maris pour éviter la concurrence d’une rivale dans la possession de leur cœur. Souvent il leur arrive d’être fécondées sans l’avoir désiré. Mais cela ne dépend pas d’elles, qui n’ont fait que souffrir l’homme, suivant l’expression latine, pati hominem.

La fécondation peut avoir lieu en tout temps, dit-on. Si cette proposition était vraie, cela tiendrait assurément à l’état de civilisation raffinée dans lequel nous vivons.

Les femmes presque sauvages, par conséquent d’un esprit peu cultivé, se rapprochent davantage des animaux. La période du rut est bien plus marquée chez elles.

Le législateur Lycurgue, désirant développer au maximum la beauté, la force de la race et la grandeur de son pays, avait inscrit dans ses lois que l’acte de la génération devait seulement avoir lieu à l’époque fixée par la nature. Cette abstinence forcée exagérait la période du rut. Telle était l’obéissance rigoureuse à ces lois que, pendant longtemps, les Spartiates, bien qu’ils vécussent en commun, hommes et femmes, dans la nudité la plus complète pour augmenter leur force de résistance aux intempéries des saisons, observaient ponctuellement ces dures prescriptions !

Nous avons bien changé tout cela, et personne ne songe à s’en plaindre. La nature a cependant conservé tous ses droits. Aussi doit-on peut-être attribuer à une interprétation vicieuse l’opinion de ceux qui croient à la fécondation en tout temps.

Je m’explique: la règle est celle-ci. La femme conçoit le plus souvent pendant et surtout après les menstrues. Le moment le plus propice est la période de six à sept jours qui commence avec l’écoulement sanguin. Donc, sans contredit, pendant dix jours environ, la fécondation a le plus de chances d’avoir lieu.

Supposons maintenant une femme fécondée dix jours avant l’apparition normale des menstrues.

Voici ce qui pourra avoir eu lieu: ou bien une ponte prématurée sans cause efficiente, ou bien une ponte prématurée provoquée par des accouplements trop répétés, ayant eu pour résultat de hâter le travail ovarique. Si ces causes n’existent pas, il faut admettre des erreurs de temps, de date, etc.

Autre explication.

Le germe femelle met huit à dix jours pour se rendre de l’ovaire à la matrice, où il est rarement fécondé. C’est pendant ce temps que la conception a lieu le plus fréquemment. Mais cette marche, on le comprend facilement, peut être directement influencée par la fréquence ou la rareté de l’acte vénérien. Il doit donc arriver quelquefois, suivant les personnes et le genre d’existence, une accélération ou une lenteur considérable dans la descente de l’ovule.

Pour nous, le moment le plus favorable, le plus logique, le plus hygiénique, si l’on veut, arrive pendant les règles et après leur cessation.

Il faut tenir grand compte, dans les résolutions à prendre, de la constitution, de l’état général de la femme qui doit être fécondée.

Supposons une femme délicate, d’une menstruation douloureuse, sujette à des pertes abondantes. Le coït avant augmentera la congestion utéro-ovarique et la prédisposition aux pertes. Le coït pendant sera une cause nouvelle et intense d’afflux sanguin et de pertes. Le coït après aura beaucoup moins d’inconvénients, surtout si l’acte n’est pas répété la même nuit.

Les enfants se ressentent de l’état physique et moral des parents au moment de l’accouplement qui a donné lieu à la fécondation. Un enfant ressemble comme apparence extérieure à son père ou à sa mère; souvent même il tient des deux. Les exemples d’atavisme sont rares.

Il en est ainsi du caractère, de l’intelligence, des passions. Inutile d’entrer dans de plus amples détails à ce sujet.

Quant aux maladies constitutionnelles de l’un ou l’autre des époux, de nombreux cas prouvent leur facile transmission par hérédité. Tout le monde sait, par exemple, qu’un phtisique en engendre un autre, ou tout au moins lui transmet une aptitude spéciale à recevoir des bacilles. L’étude des modifications successives qui ont imprimé à l’organisme du père ce cachet particulier de déchéance serait intéressante à poursuivre jusqu’au bout. De l’examen approfondi on pourrait arriver à conclure, pensons-nous, que l’hygiène seule peut, petit à petit, transformer et annihiler ce vice originel. Mais cela sortirait de notre cadre. Un tel travail demanderait des développements par trop scientifiques et, partant, serait peu agréable au lecteur.

J’insisterai seulement sur ce point que les parents en proie, au moment choisi pour la conception, à des maladies plus ou moins aiguës, susceptibles de guérison prompte et radicale, devraient s’abstenir complètement de tout coït.

La constitution d’enfants procréés à ce moment en est le fidèle reflet. Je citerai, comme exemple, des pères atteints de gastro-entéro-hépatite (maladie de l’estomac, de l’intestin et du foie), suite d’abus alcooliques qui ont transmis aux enfants procréés pendant l’état du mal une prédisposition à ces maladies.

Autre exemple choisi dans l’ordre moral: une femme ayant conçu à la suite d’une vive colère occasionnée par un violent chagrin, son enfant fut pris plus tard de convulsions fréquentes qui causèrent sa mort.

La petite bible des jeunes époux

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