Читать книгу Napoléon III et les médaillés de Sainte-Hélène - Diverse Auteurs - Страница 4
ОглавлениеILS ONT OUVERT LA VOIE DES GRANDES CHOSES.
Pyrrhus disait à ses soldats qui l’appelaient l’Aigle de l’Épire: Si
«je suis l’aigle, vous êtes mes amis,
«car ce sont vos armes qui m’ont
«élevé si haut.»
Les compagnons de gloire de Napoléon Ier ont reçu le gage de sa dernière pensée: la médaille de Sainte-Hélène, décernée aux vieux débris de ces valeureux bataillons, est sublime comme un bulletin de la Grande Armée.
La France a accueilli avec enthousiasme ce témoignage d’un legs sacré que Napoléon III a symbolisé par son nom, son génie et ses victoires. Par cet heureux concours, la médaille de Sainte-Hélène est devenue la sœur aînée de la médaille de Crimée et d’Italie, et le pays, sous ce palladium de nos glorieuses campagnes, est fier d’une marque distinctive qui est le sceau incontestable de la valeur, et le témoignage éclatant de nos triomphes.
En présence des œuvres gigantesques du passé, des merveilles que l’honneur, le dévouement et la gloire ont enfantées et qui jettent tant d’éclat sur la France... cette nation choisie, la grande nation de pensées, d’aspirations et de puissance, qui oserait ne pas environner de respect ces nobles vétérans qui ont répandu sur leur passage, dans le sein de tous les peuples, cette âme de vie, de courage, de lumières et de civilisation qui ouvre la voie des grandes choses, en réservant à la France l’essence suprême de la grandeur, pour qu’elle fût le rayonnement de l’Europe, l’esprit et l’espérance du monde entier?
Les fils sont ce que les pères les ont faits: à Sébastopol, à Magenta et à Solférino, si les enfants ont montré l’antique et mâle courage des temps héroïques, c’est qu’à l’exemple de leurs pères ils combattaient sous la même dynastie, qu’ils avaient à soutenir l’honneur du même drapeau, et, électrisés par un nom qui ne sait faire que des héros, ils avaient hérité de ce feu sacré qui les rendait dignes des mêmes lauriers et de la même gloire.
Je puis ajouter, d’après M. de La Guéronnière, dans son portrait de l’Empereur: «Que la patrie
«se reconnaît avec orgueil dans les fils qui sont
«nés de sa vie pour la conserver dans sa puissance,
«et pour la transmettre agrandie et enrichie
«à d’autres générations .»
Si la gloire a ses ruelles d’or, si elle a des guirlandes de fleurs et un lit jonché de lauriers, il semble, sous cette auréole d’honneur, si riche d’espérance, que l’homme n’ait plus de larmes à répandre, d’adversité ou de misère à redouter!
Quand on a été infatigable aux plus vastes entreprises, à tous les sacrifices les plus inouïs, à tous les périls les plus foudroyants; quand 1815, ces jours d’orages, d’avalanches et de réactions ont broyé l’existence des plus chers enfants de la patrie; quand le sol a été battu par les eaux de l’injustice et de la vengeance, il semble, dis-je, devant tout ce qui reste de ces glorieux soldats et de ces nobles victimes, que les nécessités les plus absolues de la vie ne devaient plus les atteindre sous le règne fécond et régénérateur de Napoléon III, qui n’a pour écho que l’admiration et les applaudissements d’une nation étonnée des prodiges accomplis par cette intelligente volonté. Oui, il semble que les exigences impérieuses de la vie devraient ne plus toucher à des hommes dont les hauts faits ont créé la plus sublime épopée, et dont le courage a protégé, maintenu le déploiement de notre nationalité, conservé et fait prévaloir nos institutions légitimes et vitales, c’est-à-dire le droit public dont nous jouissons tous, institutions qui, à l’aurore de ce siècle, avaient déjà marqué la France pour être la reine de la civilisation, la fille de l’humanité, lorsqu’elle était déjà sans rivale dans la magnificence de sa gloire et de ses sentiments généreux.