Читать книгу Mesmer et le magnétisme animal, les tables tournantes et les esprits - Ernest 1816-1880 Bersot - Страница 12

Premières relations avec les corps savants: avec l’Académie des sciences, la Société royale de médecine, la Faculté de médecine. — Mesmer menace de quitter la France. — Offres que lui fait le gouvernement, refusées. — Il se rend à Spa.

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Les relations de Mesmer et de Deslon avec les corps savants furent fâcheuses. Ils eurent affaire successivement avec l’Académie des sciences, la Société royale de médecine, la Faculté de médecine, et n’eurent pas à s’en louer.

Dès son arrivée à Paris, Mesmer fit des démarches auprès de M. Le Roi, alors président de l’Académie des sciences. Celui-ci avait vu chez Mesmer des expériences, et voulut bien se charger de faire un rapport à sa compagnie sur les opinions de ce médecin. Il s’apprêtait à le lire quand Mesmer, jugeant l’auditoire inattentif ce jour-là et les esprits très-mal disposés, insista pour qu’il remît la chose à un autre jour, qui ne vint pas. Retiré à Creteil avec quelques malades, il écrivit à l’Académie qu’il était prêt à faire des expériences sur ces malades devant les députés qu’elle nommerait. L’Académie ne jugea pas les conditions d’une bonne information suffisantes et refusa.

Il s’adressa alors à la Société royale de médecine, qui devait être plus tard l’Académie de médecine. Il fut convenu que plusieurs membres de cette Société examineraient les procédés de Mesmer, mais que d’abord ils constateraient l’état des malades. On ne s’entendit pas sur une première malade, présentée par Mesmer comme épileptique, sans que les médecins en fussent assez convaincus. En conséquence, il ne leur envoya plus personne à examiner. Tout à coup il est averti qu’une commission arrive à Creteil; il proteste et refuse, et va se plaindre aux commissaires de leur procédé. Ceux-ci prétendent qu’ils ont voulu accéder à une demande de Mesmer, qui désavoue toutes démarches. On se sépare avec aigreur. A une lettre de la Société, qui lui rappelle la condition convenue, de l’examen préalable des malades, Mesmer répond par une simple invitation de prendre jour pour se rendre à Creteil, substituant à l’examen préalable par les commissaires eux-mêmes les attestations de médecins. La Société refusa décidément. Il lui parut sans doute que, pour être certain que des malades eussent été guéris, il fallait être certain que les gens présentés comme guéris eussent été vraiment malades.

Enfin, le magnétisme eut affaire à la Faculté de médecine. Deslon, professeur de cette Faculté, nouveau converti, et qui venait de publier ses Observations sur le magnétisme animal, demanda à ses collègues une assemblée générale, pour y rendre compte des observations qu’il avait faites et des propositions de Mesmer. On la lui accorda, suivant les statuts. Pendant ce temps l’irritation contre le transfuge croissait, et un jeune professeur, M. de Vauzèmes, s’étant proposé pour accuser Deslon d’avoir manqué à l’honneur et aux règlements de la Faculté, et demander sa radiation de la liste des docteurs-régents, on fixa, pour ses interpellations, le même jour qu’on avait fixé à Deslon (septembre 1780). La séance débuta par le discours de M. de Vauzèmes, discours violent. Deslon répliqua avec mesure et communiqua les propositions de Mesmer. Vingt-quatre malades devaient être choisis par la Faculté et par l’auteur. Douze seraient traités par la Faculté, douze par l’auteur, et les malades seraient tirés au sort. Leur état serait constaté par la Faculté, par l’auteur et par des commissaires du gouvernement. Les juges des résultats seraient les commissaires du gouvernement; mais, afin d’éviter tout soupçon de partialité, ils ne pourraient être pris dans aucun corps de médecine. La Faculté rejeta les propositions de Mesmer, suspendit Deslon pour un an de voix délibérative dans les assemblées de la Faculté, avec radiation du tableau des médecins de la Faculté, au bout de l’année, s’il ne se corrigeait pas.

Ainsi repoussé, Mesmer s’adressa au gouvernement, et, après les premières négociations, il annonça l’intention de quitter la France. L’émotion fut grande parmi les malades, qui se remuèrent, et, la reine ayant fait attention à lui, il fut mandé chez un ministre, M. de Breteuil, où une première convention fut signée. Si Mesmer faisait ses preuves, le gouvernement devait: 1° reconnaître qu’il avait fait une découverte utile; 2° lui donner en toute propriété un château et une terre, où il traiterait ses malades; 3° une pension viagère de vingt mille livres. Des commissaires nommés par le gouvernement, deux seulement pourraient être pris dans la Société de médecine. Quelques jours après, le même ministre déclarait à Mesmer qu’on était suffisamment édifié sur son traitement: on le dispensait de l’examen des cinq commissaires, et on demandait seulement qu’il admit au nombre de ses auditeurs trois savants nommés parle gouvernement, qui rendraient compte de ce qu’ils auraient entendu. Leur rapport défavorable n’entraînerait la révocation d’aucun des avantages accordés; favorable, il lui procurerait de superbes avantages nouveaux. Le fait est étrange, mais Mesmer refusa tout et partit pour Spa.

Mesmer et le magnétisme animal, les tables tournantes et les esprits

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