Читать книгу Mesmer et le magnétisme animal, les tables tournantes et les esprits - Ernest 1816-1880 Bersot - Страница 8

Mesmer. — Ses commencements en Allemagne. — Thèse sur l’influence des planètes. — Rencontre avec le P. Hell, avec Gassner.

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Mesmer naquit en 1734, en Allemagne; les uns disent à Vienne, d’autres à Weiler, d’autres à Mersebourg. En 1766, il se fit recevoir docteur médecin à la faculté de Vienne. Le sujet de sa thèse était: De l’influence des planètes sur le corps humain. De ce que les planètes agissent les unes sur les autres, de ce que le soleil et la lune agissent sur notre atmosphère et sur nos mers, il concluait que ces grands corps agissent aussi sur les corps animés, particulièrement sur le système nerveux, moyennant un fluide très-subtil qui pénètre tout. Et de même que, sous cette influence, il s’opère dans la mer un flux et un reflux, aussi, dans les corps animés, il y a une tension et une rémission, des sortes de marées. Ce fluide subtil, l’agent général de tous ces changements, ressemble beaucoup, par ses propriétés, à l’aimant. En conséquence, il s’appellera Magnétisme animal.

Vers 1774, Mesmer fit la rencontre du P. Hell, jésuite, professeur d’astronomie. Ce père, établi à Vienne, guérissait des maladies au moyen de fers aimantés. Il avait notamment guéri une dame d’une maladie de cœur chronique, et s’était guéri lui-même d’un rhumatisme aigu. Frappé des expériences qu’il avait sous les yeux, et trouvant dans ces effets la confirmation de ses théories astronomiques, Mesmer établit chez lui une maison de santé, dans laquelle il s’offrait à traiter gratuitement les malades par les mêmes procédés. Magnétisant et électrisant, il fit construire des lames et des anneaux aimantés, qu’il adressa à ses confrères dans diverses parties de l’Allemagne, et publia dans les journaux de Vienne les cures qu’il opérait. Plusieurs personnages attestèrent qu’ils avaient été guéris de différentes maladies, parmi lesquels le conseiller Osterwald, directeur de l’Académie des sciences de Munich, atteint de paralysie.

Peu à peu il s’émancipa, et prétendit pouvoir se passer des appareils du P. Hell; il soutint l’existence du magnétisme animal essentiellement distinct de l’aimant ainsi que de l’électricité ; il renonça complètement, en 1776, à l’emploi des deux derniers agents.

Pendant ce temps, il avait tenté des cures, se débattait contre les savants de son pays, et les réfutait dans une lettre explicative adressée à la plupart des Académies et des savants de l’Europe. L’Académie de Berlin seule répondit, et répondit qu’à son avis il était dans l’illusion.

Fatigué de ces luttes, il voyagea en Souabe et en Suisse. Dans ce dernier pays il rencontra encore un homme extraordinaire, qui guérissait d’une façon merveilleuse les maladies du corps; c’était autre chose que l’aimant. Gassner, ecclésiastique suisse, pour chasser les maux, exorcisait les malades et réussissait. Il ne s’agissait que de savoir si les maux étaient naturels ou diaboliques. Il ordonnait donc à Satan de se déclarer, par trois interpellations et trois signes de croix. S’il n’y avait nulle réponse, le mal était naturel, et on le traitait par les remèdes ordinaires; s’il survenait des convulsions, c’était signe de la présence du diable, et Gassner, par des paroles sacrées et des attouchements d’objets religieux, le chassait. Quand arrivait une rechute, il accusait les malades d’avoir péché ou manqué de foi dans l’intervalle. Selon ces idées, il avait, en 1774, écrit un livre: Manière de vivre pieux et bien portant. Renvoyé par l’évêque de Mersebourg, appelé par l’évêque de Ratisbonne, il fit des prodiges. Le fameux Lavater avait en lui la foi la plus entière et propagea plus tard le magnétisme dans l’Allemagne. Mesmer vit opérer Gassner, reconnut les guérisons, et les attribua au magnétisme animal.

Retourné à Vienne, Mesmer traita une fille de dix-huit ans, aveugle depuis l’âge de quatre ans, et prétendit lui avoir rendu la vue. Comment se fit-il qu’après avoir publié par écrit sa reconnaissance, le père se présenta chez lui l’épée à la main, pour lui reprendre sa fille, qui résistait? Comment se fit-il que cette malheureuse fut jetée la tété contre la muraille «par sa barbare mère?» Cela n’est pas très-clair. Toujours est-il que l’Impératrice envoya l’ordre à Mesmer «de finir cette supercherie».

Mesmer et le magnétisme animal, les tables tournantes et les esprits

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