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6e GENRE. TRICHOCÉPHALE. TRICHOCEPHALUS. — GOEZE.
Оглавлениеθρɩ́ξ, θρɩχός cheveu, ϰεϕαλή tête.
«Corps très-allongé, formé de deux parties, l’antérieure plus
«longue, filiforme, très-amincie en avant, et contenant seu-
«lement l’œsophage ou une première portion toruleuse de l’in
«testin; — l’autre partie, ou la postérieure, subitement renflée,
«contient le reste de l’intestin et les organes génitaux; — l’anus
«est à l’extrémité qui finit en pointe obtuse.
«— Mâle, avec un spicule simple, tubuleux, entouré par une
«gaîne renflée ou vésiculeuse, de forme variable, et sortant à
«l’extrémité postérieure.
«— Femelle, à ovaire simple, replié dans la partie postérieure,
«terminé en avant par un oviducte charnu qui s’ouvre au
«point de jonction des deux parties du corps; — œufs oblongs,
«revêtus d’une coque résistante, prolongée en un goulot court
«aux deux extrémités.»
Les trichocéphales vivent pour la plupart dans le gros intestin ou dans le cœcum de l’homme et des mammifères. Leur organisation ressemble beaucoup à celle des trichosomes, dont ils diffèrent principalement par le renflement brusque de la partie postérieure du corps. Ils sont en général assez rares; Rudolphi n’en a trouvé lui-même que quatre espèces, et au musée de Vienne, sur sept mille cent soixante-neuf mammifères disséqués, cent soixante seulement contenaient des trichocéphales appartenant à six espèces dont deux encore sont indéterminées.
Le trichocéphale de l’homme (Trich. dispar) a été décrit pour la première fois par Morgagni, qui l’avait trouvé dans le cœcum et l’appendice vermiculaire.
Rœderer et Wagler en parlèrent ensuite dans divers écrits (1761-1762), sur la maladie qu’ils nomment morbus mucosus, à la suite de laquelle ils l’avaient trouvé dans l’intestin et particulièrement dans le cœcum des cadavres autopsiés; mais ils prirent son cou filiforme pour la queue, c’est pourquoi ils le nommèrent Trichuris. Ce nom fut adopté par Wrisberg (en 1767), et par Bloch (1782). Gœze, dans son Histoire naturelle des vers intestinaux, (1782), rectifia l’erreur de ses devanciers au sujet de la position de la tête de ces helminthes, que d’après cela il nomma Trichocephalos. Il décrivit en même temps deux autres trichocéphales, celui de la souris et celui du sanglier, et les réunit en un même genre avec un autre helminthe, l’oxyure du cheval, et avec le Tœnia spirillum de Pallas, dont nous faisons le genre Sclerotrichum.
Schrank, Gmelin, Rudolphi adoptèrent le nom de Trichocephalus créé par Gœze, en changeant seulement la terminaison. Zeder, en 1803, proposa pour ce même genre le nom de Mastigodes, et Lamarck, dans son Histoire des animaux sans vertèbres, en 1816, adopta en français le nom de Trichure avec le nom latin de Trichocephalus.
Rudolphi, dans son Entozoorum Hist. nat. en 1809, décrivit neuf espèces de trichocéphales, dont les deux premières ont dû être reportées plus tard avec ses trichosomes, et la dernière est le Sclerotrichum, de sorte qu’il n’y avait que six espèces de vrais trichocéphales. Dans son Synopsis, en 1819, il en ajouta une septième (le Trich. palœformis), et indiqua en outre six autres espèces exotiques ou douteuses.
M. Creplin, en 1825, dans ses Observationes de Entozois (p. 7), a prétendu que l’une des espèces de Rudolphi, son Trich. crenatus du cochon, est la même que le Trich. dispar de l’homme; il a rectifié en même temps une erreur de Rudolphi, au sujet de la position de la vulve, que cet auteur supposait être placée avec l’anus à l’extrémité postérieure, et qui se trouve réellement à la jonction des deux parties du corps, ou au commencement de la portion plus épaisse.
Les trichocéphales ont des œufs à peu près semblables, pour la forme et pour la grandeur, à ceux des trichosomes, je les ai trouvés longs de:
0mm,056 pour le Trich. dispar de l’homme.
0,062 à 0mm,65 pour le Trich. unguiculatus du lièvre.
0,065 pour le Trich. nodosus des souris (Mus musculus et Mus rattus ).
0,074 pour le Trich. de l’Arvicola subterraneus.
0,077 pour le Trich. affinis du chevreuil (Cervus capreolus).
0,086 pour le Trich. depressiusculus du renard (Canis vulpes).
Comme ces helminthes aussi, ils ont un long œsophage toruleux, un ovaire simple, terminé en avant par un oviducte charnu, et un tégument en partie strié transversalement, avec une bande longitudinale, large, hérissée de papilles ou de granules saillants, et bordé de papilles plus grosses qui se gonflent par endosmose; mais ils se distinguent par le renflement brusque de la partie postérieure du corps, par la largeur des stries, et souvent aussi par la structure de la gaîne du spicule chez le mâle.
1 TRICHOCÉPHALE DE L’HOMME.
1. TRICH. DE L’HOMME. TRICH. DISPAR. — RUD.
[Atlas, pl. 3, fig. A. ]
— MORGAGNI, epistolæ anatomicæ, XIV, art. 42.
Trichuris, ROEDERER et WAGLER, Diss. de morbo mucoso, Gott., 1762.
Trichuris, WRISBERG, De anim. infusoriis satura, 1767, p. 6-10.
Trichuris, BLOCH, Traité de la géner. des Vers, etc., trad. pl. 9, fig. 7-12.
Ascaris trichiura, WERNER, Brev. exp., p. 84-87, pl. 6, fig. 138-143.
Trichocephalos hominis, GOEZE, Naturg., p. 112, pl. 6, fig. 1-6.
Trich. hominis, Encycl. méth., pl. 33, fig. 1-4, (copie de Goeze).
blastigodes hominis, ZEDER, Naturg., p. 69.
Trichocephalus dispar, RUDOLPHI, Entoz., hist. nat., t. II, 1, p. 88, et Synopsis, p. 16.
Trichure de l’homme, LAMARCK, Anim. s. vert, t. III, p. 212 et 2e édit., t. III, p. 658.
Trich. dispar, BREMSER, Vers de l’homme, trad., p. 143, pl. 1.
Trich. dispar, SCHMALZ, Tab. anat., Entoz., illust., pl. 18, fig. 7-9.
«— Tête large de 0mm,02, rétractile; — œsophage aussi large que la «tête et flexueux dans la partie antérieure, tortueux un peu plus loin; «— tégument strié transversalement avec une bande longitudinale «hérissée de petites papilles, laquelle devient plus large à partir de «la tête; — stries écartées de 0mm,0023.»
«— Mâle, blanc long de 37mm; — partie antérieure très-mince longue «de 22mm; partie postérieure longue de 15mm, large de 0mm,5, enroulée «en spirale; — rapport des deux parties:: 3: 2; — rapport de la «longueur totale à la largeur 74; — spicule long de 3mm,35, large de «0mm,042 à la base et de 0mm,027 vers l’extrémité ; — gaîne cylindrique «plus ou moins dilatée en entonnoir ou renflée et vésiculeuse à l’extrémité, «qui est large de 0mm,05 à 0mm,07, et hérissée de petites pointes «de 0mm,0036.
«— Femelle brunâtre en arrière longue de 34 à 50mm; — partie antérieure «longue de 22 à 33mm ou égalant les deux tiers de la longueur «totale; — partie postérieure large de 0mm,72; — rapport de «la longueur à la largeur 70; — queue en pointe mousse; — œufs brunâtres, «longs de 0mm,052 à 0mm,056.»
J’ai eu abondamment ce trichocéphale à Rennes, grâce à l’obligeance de M. Duval, directeur de l’École de médecine: cet helminthe s’est trouvé principalement, mais non exclusivement, dans le cœcum des malades enlevés par la fièvre typhoïde; cependant on l’a trouvé aussi, plus rarement, dans d’autres parties de l’intestin.
Longtemps après la première observation de Morgagni, un étudiant de Goettingue, en 1761, retrouva dans le cœcum d’un enfant de cinq ans le trichocéphale, qui fut pris alors pour une jeune ascaride lombricoïde, ou pour une très-grande ascaride vermiculaire; vers cette époque, Rœderer et Wagler, qui déjà avaient reconnu ce ver comme une espèce distincte et l’avaient nommé Trichuris, eurent occasion de le trouver fréquemment à Goettingue dans le cœcum des soldats d’un corps d’armée français, enlevés par une épidémie que ces mêmes médecins décrivirent sous le nom de morbus mucosus. Ils furent ainsi conduits à regarder leurs Trichuris comme une production de cette maladie. Mais depuis lors on les a trouvés dans les cadavres d’hommes morts de toute autre maladie; ordinairement ils y sont très-peu nombreux ou même isolés, cependant Rudolphi en a trouvé une fois plus de mille ensemble. — M. Creplin pense que c’est ce même trichocéphale qu’on trouve aussi dans le cochon et le sanglier.
TRICHOCÉPHALE DES SINGES.
2. TRICH. EN PELLE. TRICH. PALÆFORMIS. — RUD.
Trich. palœformis, RUDOLPHI, Synopsis, p. 16 et 225.
«— Tête large de 0mm,023 (moins amincie que celle du Tr. dispar, «RUD); — tégument hérissé de très-petites papilles d’un côté, et finement «strié au côté opposé (dorsal); stries écartées de 0mm,0045 en «avant, et de 0mm,0028 en arrière.
«— Mâle long de 23mm (de 23mm RUD.); — partie antérieure longue «de 15mm, large de 0mm,16 à sa base; — partie postérieure longue de «8mm, large de 0mm,33, enroulée; — rapport des deux parties:: 2: 1; — «rapport de la longueur totale à la largeur 69; — spicule arqué long «de 2mm, large de 0mm,045; — gaîne longue de 0mm,39, fortement dilatée «( en forme de pelle RUD.) à l’extrémité, large de 0mm,158 et toute hérissée «de pointes mousses de 0mm,0037.
«— Femelle longue de 23mm à 45mm ( RUD.); — partie antérieure deux «fois aussi longue que la postérieure; — queue conoïde obtuse, ter- «minée par une pointe mousse; — œufs longs de 0mm,044 à 0mm,050, «larges de 0mm,021.»
Rudolphi en trouva un mâle et trois femelles dans un papion noir (Simia ursina) à Berlin. Précédemment, en 1791, Treutler l’avait trouvé, à Leipsick, dans un singe qu’il nomme à tort Simia satyrus, et que Rudolphi suppose être simplement le magot (Simia sylvanus); on l’a trouvé au musée de Vienne cinq fois parmi onze callitriches (Simia sabœa), une fois dans un patas (Simia rubra), et une fois dans un papion (Simia sphinx).
Le Muséum de Paris avait reçu de celui de Vienne, en 1816, un mâle long de 23mm et une femelle non adulte de même longueur, trouvés dans le papion; ces deux exemplaires m’ont été communiqués par M. Valenciennes; le mâle seul est adulte; la femelle, sans œufs, a sa partie antérieure également double de la postérieure.
M. Gervais a trouvé récemment à Paris dans le Cercopithecus monoides une femelle longue de 23mm, dont la partie postérieure est large de 0m,43, et qui contient quelques œufs plus étroits que dans aucune autre espèce.
TRICHOCÉPHALE DES MAKIS. (Lemur mongoz.)
Le catalogue de Vienne indique comme indéterminé ce trichocéphale trouvé une seule fois.
TRICHOCÉPHALE DE LA MUSARAIGNE. (Sorex tetragonurus. V. Liniscus.)
TRICHOCÉPHALE DES CHIENS. (Chien et renard.)
3. TRICH. DÉPRIMÉ. TRICH. DEPRESSIUSCULUS. — RUD.
Trich. vulpis, FROELICH, Naturf., XXIV, p. 142, pl. 4, fig. 25-29.
Trich. vulpis, GMELIN, Syst. nat., p. 3039.
Mastigodes vulpis, ZEDER, Naturg., p. 70.
Trich. depressiusculus, RUD., Entoz., t. II, I, p. 94, et Syn., p. 17 et 226.
Trich. depressiusculus, BREMSER, Icones helminthum, pl. 1, fig. 16-19.
«— Tête large de 0mm,015 à 0mm,18; — tégument strié transversalement, «surtout en avant, et souvent aussi plissé ou ridé ; — stries «écartées de 0mm,0037; — des nodules ou tubercules produits souvent «aussi le long du cou par un effet d’endosmose.
«— Mâle blanc, long de 45mm à 54mm,2; — partie postérieure for- «mant le quart de la longueur totale, large de 0mm,37 et contournée «en spirale; — queue un peu amincie et tronquée; — rapport des «deux parties:: 3: 1; — rapport de la longueur à la largeur 145; «— spicule mince, obtus, long de 0mm,2, large de 0mm,021 à 0mm,029; — «gaîne tubuleuse ou en massue, longue de 0mm,62, large de 0mm,046 «à la base, et renflée jusqu’à 0mm,125, couverte de très-petites épines «en quinconce dans ses deux premiers tiers, et lisse à l’extrémité.
«— Femelle blanche en avant, rouge-brun en arrière par suite du
«développement des œufs; — longue de 53mm; — partie antérieure «longue de 40mm; — partie postérieure longue de 13mm; — large de «60mm; — rapport des deux parties:: 3: 1; — rapport de la lon- «gueur à la largeur 90; — queue conoïde, obtuse, lisse.
«— Vulve à bords gonflés, saillants; — œufs elliptiques, prolongés
«en papille ronde aux deux extrémités, longs de 0mm,083 à 0mm,086, «larges de 0mm,038 à 0mm,045, à goulots étroits et à coque mince, «lisse.»
Sur sept renards que j’ai disséqués à Rennes, deux seulement contenaient ce trichocéphale dans le cœcum, le 19 mars et le 11 avril.
Frœlich le premiers l’avait trouvé au mois d’octobre dans le cœcum d’un renard. Depuis lors, au musée de Vienne, on l’a trouvé quatre fois dans le cœcum des chiens, en disséquant cent quarante-quatre de ces animaux; mais on ne l’a pas trouvé dans soixante-deux renards.
TRICHOCÉPHALE DES RATS. (Mus et arvicola.)
4. TRICH. NOUEUX. TRICH. NODOSUS. — RUD.
Trich. muris, GOEZE, Naturg., p. 119, pl. 7 a, fig. 1-5.
Trich. muris, SCHRANCK, Verzeichn, p. 4. GMELIN, Syst. nat., p. 3038
Trich. muris, Encycl. méth., pl. 33, tig 6-10 (copie de Gœze).
Mastigodes muris, ZEDER, Naturg., p. 70.
Trich. nodosus, RUDOLPHI, Entoz., t. II, I, p. 96, et Synopsis, p. 17 et 227.
«— Tête large de 0mm,018; — tégument strié transversalement et «ayant une large bande longitudinale papilleuse bordée de papilles «plus grandes susceptibles de se gonfler par endosmose; — stries «écartées de 0mm,004 à 0mm,005.
«— Mâle long de 14 à 20mm; — partie antérieure longue de 12mm,5, «large de 0mm,018; — partie postérieure contournée, longue de 7mm,5, «large de 0mm,22 à 0mm,30; — rapport des deux parties:: 5: 3; — rapport «de la longueur à la largeur 66.
«Spicule long de 0mm,76, tubuleux, large de 0mm,015, courbé en «cercle, entouré par une gaine longue de 0mm,17, de forme très-va «riable, tantôt vésiculeuse, tantôt tubuleuse, ou en entonnoir, ou «terminée par un renflement en turban large de 0mm,10.
«— Femelle longue de 23 à 31mm; — partie antérieure longue de 14 «à 20mm, large de 0mm,02; — partie postérieure longue de 8 à 11mm, «large de 0mm,32 à 0mm,040; — rapport des deux parties:: 7: 4; — «rapport de la longueur à la largeur 77; — queue obtuse, terminée «par une papille arrondie; — œufs oblongs, terminés par deux boutons «arrondis, longs de 0mm,57 à 0mm,62.»
J’ai trouvé abondamment ce trichocéphale, à Paris en 1837 et 1838, dans le cœcum des souris de mon habitation (rue des Postes). Depuis lors, je l’ai cherché vainement à Toulouse et à Rennes; mais je l’ai retrouvé encore dans les souris et les rats d’un canton situé à plus d’un myriamètre au nord de Rennes. J’ai, de plus, trouvé dans plusieurs souris de cette même localité de jeunes trichocéphales longs de 3, de 8 et 12mm, sans renflement postérieur et sans aucune trace d’organes génitaux, si bien qu’on les prendrait pour des trichosomes jeunes, si l’on n’était guidé par l’observation des trichocéphales adultes trouvés dans le même lieu. Leur tête est large de 0mm,014 à 0mm,016; et le corps de 0mm,07 à 0mm,10; la partie postérieure du plus petit n’a encore que 0mm,8 de longueur.
J’ai trouvé une seule fois aussi dans l’Arvicola subterraneus, en disséquant quarante-cinq animaux de cette espèce, un trichocéphale femelle assez semblable à ceux de la souris et du rat; mais quoique long seulement de 23mm, il avait des œufs longs de 0mm,074, c’est-à-dire presque d’un quart plus grands. En étudiant le mâle, on pourra constater si c’est une espèce différente.
Gœze, le premier, découvrit le Trichocephalus nodosus dans la partie moyenne de l’intestin d’une souris, le 14 avril 1778; mais il ne le trouva que cette seule fois pendant le cours de ses longues recherches, et ses contemporains Pallas, Müller et de Borke, auxquels il le communiqua, regardèrent comme très-importante la découverte de cet helminthe d’une grande rareté.
Rudolphi ne l’a jamais trouvé lui-même, mais il a étudié une femelle trouvée par Hübner. Frœlich l’a trouvé de son côté et a décrit le mâle. Le catalogue du musée de Vienne rapporte que, sur onze cent trente-neuf souris grises, huit seulement contenaient cet helminthe, et cent vingt-cinq souris blanches ne le contenaient pas, non plus que quatre-vingt-six surmulots (Mus decumanus); mais un seul rat (Mus rattus) sur cent vingt-trois, quatre mulots ( Mus sylvaticus ) sur vingt-sept; un seul rat d’eau (Arvicola amphibius) sur cinquante-trois, et enfin huit campagnols (Arvicola arvalis) seulement ont présenté ce même trichocéphale toujours dans le cœcum. Aux caractères que nous avons donnés plus haut nous ajouterons seulement que, comme pour le Trichocephalus dispar, l’œsophage se voit à travers les téguments de la partie antérieure du cou, sous la forme d’un tube charnu aussi large que la tête, flexueux, égal, et qu’il ne devient tubuleux et plus large que vers le tiers de la longueur du cou.
TRICHOCÉPHALE DE L’ORYCTÈRE. (Mus capensis, GM.)
5. TRICH. CONTOURNÉ. TRICH. CONTORTUS. — RUD.
(Synopsis, p. 637.)
«— Mâle long de 40mm; — partie antérieure très-amincie, longue de «22mm; — partie postérieure brusquement renflée, presque en spirale, «longue de 18mm; — gaîne en forme de tube court, assez large, tron- «qué, sortant latéralement près de l’extrémité caudale qui est très-obtuse; » — spicule mince recourbé.
«— Femelle longue de 50mm; — partie antérieure de 27mm, partie postérieure «longue de 23mm, contournée; extrémité caudale amincie, «un peu aiguë.» (RUD. )
Rudolphi a trouvé un mâle et trois femelles de ce trichocéphale, dans un oryctère à tache blanche (Mus capensis), du cap de Bonne-Espérance, conservé dans l’alcool.
TRICHOCÉPHALE DU CASTOR.
Sur quarante-neuf castors disséqués au musée de Vienne, un seul contenait un trichocéphale non déterminé.
TRICHOCÉPHALE DES LIÈVRES ET DU SOUSLIK.
6. TRICH. ONGUICULÉ. TRICH. UNGUICULATUS. — RUD.
Trich. unguiculatus, Duc de HOLSTEIN-EECK, Naturf., XXI, p. 1-6, pl. 1, fig. 1-5.
Trich. leporis, FROELICH, Naturforsch., XXIV, p. 144.
Masligodes leporis, ZEDER, Naturg., p. 71, pl. 1, fig. 3-5.
Trich. unguiculatus, RUD., En toz., t. II, I, p. 93, et Synopsis, p. 17 et 225.
«— Tête large de 0mm,0175 à 0mm,020 semblable à celle des précédents, «(recourbée un peu comme l’ongle de l’homme (ungniculatum) «suivant Rudolphi?); — tégument présentant à la face ventrale, «en avant, une large bande granuleuse bordée de papilles suscep- «tibles de se gonfler par endosmose, et finement strié en travers sur «le reste de sa surface; — stries de 0mm,0043.
«— Mâle blanc long de 29mm (de 40mm RUD.); partie antérieure «longue de 17mm, large de 0mm,16 à sa base; — partie postérieure «longue de 12mm, large de 0mm,58; — rapport des deux parties:: 3:2; «— rapport de la longueur totale à la largeur 50; — spicule très- «grêle long de 1mm,87 (+?), large de 0mm,010; gaine diaphane très-étroite «longue de 1mm,55, filiforme, striée transversalement et large «de 0mm,017 à sa base; un peu élargie en fuseau, large de 0mm,0425 et «parsemée, vers l’extrémité, de pointes extrêmement petites, lon- «gues de 0mm,001.
«— Femelle blanche en avant, brunâtre en arrière, longue de
«34mm,5 (de 40mm RUD.); — partie antérieure longue de 23mm, large de «0mm,16 à sa base; — partie postérieure longue de 11mm,5, large de «1mm; — rapport des deux parties:: 2: 1; — rapport de la longueur «totale à la largeur 34; — œufs longs de 0mm,062 à 0mm,063 avec les «boutons, ou de 0mm,052 sans ces boutons et larges de 0mm,031 à «0mm,034, à coque un peu granuleuse.»
Je décris ainsi ce trichocéphale sur deux exemplaires que le muséum de Paris a reçue de celui de Vienne et que M. le prof. Valenciennes m’a communiqués. On voit que cette espèce se distingue parfaitement par l’extrême ténuité du spicule et de la gaine du mâle et non par la forme onguiculée que Rudolphi attribuait à la tête; la longueur que j’indique pour les pointes, est celle de la portion saillante, je n’ai pu vérifier s’il y en avait une autre portion incluse.
Le duc de Holstein-Beck trouva le premier cet helminthe en grand nombre dans les gros intestins du lièvre, pendant les mois d’avril et mai; Rudolphi l’y trouva aussi très-abondamment ensuite au mois de septembre. Jurine, à Genève, le trouva également. Braun l’avait trouvé plus tard dans le lapin sauvage. Enfin, au musée de Vienne, on l’a trouvé dans le cœcum trente fois parmi cinquante-sept lapins sauvages, mais non dans cent vingt-cinq lapins domestiques; et en outre, soixante-deux fois parmi deux cent trente-neuf lièvres communs (Lepus timidus); deux fois dans huit lièvres variables (Lepus variabilis), et deux fois dans cent cinquante-six sousliks ( Arctomys citillus) de Bohême; mais ceux de ce dernier mammifère pourraient bien former une espèce différente; la femelle communiquée à Rudolphi était longue de 22mm,5, et sa partie antérieure était longue de 16mm.
Les premiers observateurs ont attribué au trichocéphale du lièvre des caractères controuvés, comme l’existence de deux crochets de chaque côté de la tête, indiqués par le duc de Holstein-Beck, et les renflements vésiculeux vus par Frœlich d’un seul côté du cou et qui sont un effet d’endosmose sur le tégument.
TRICHOCÉPHALE DE L’AGOUTI. (Cavia aguti, L.)
7. TRICH. GRÊLE. TRICH. GRACILIS. — RUD. (Synopsis, p. 638.)
Rudolphi n’a pu étudier que des femelles de ce trichocéphale, trouvé au Brésil par Olfers, dans le cœcum de l’agouti; leur longueur est de 47 à 54mm, la tête est amincie, la partie postérieure du corps est grêle, un peu courbée, obtuse en arrière, égalant presque la moitié de la longueur totale.
TRICHOCÉPHALE DU COCHON.
8?. TRICH. CRÉNELÉ. TRICH. CRENATUS. — RUD.
(TR. DISPAR, Creplin.)
Trich. crenatus, GOEZE, Naturg., p. 122, pl. 6, fig. 6-7.
Trich. suis, SCHRANK, Verzeichn, p. 8.
Trich. apri, GMELIN, Syst. nat., p. 3038.
Mastigodes apri, ZEDER, Naturg., p. 70.
Trich. crenatus, RUD., Entoz., Hist. nat., t. II, I, p. 96, et Synopsis, n° 6, p. 17 et 226.
Trich. dispar, CREPLlN. Observationes de Entoz., p. 7.
Gœle avait reçu d’un médecin de Laubach, au mois de mai 1781, deux trichosomes femelles trouvés dans un sanglier. Rudolphi ne le trouva jamais lui-même ni dans le cochon, ni dans le sanglier, mais il en reçut plusieurs de Hübner qui les avait recueillis dans les gros intestins d’un cochon. Rudolphi, dans sa description, a pris pour des caractères fixes ce qui était purement accidentel et prévenait de l’action de l’alcool. Au musée de Vienne on ne l’avait pas rencontré ni dans cinquante-deux cochons, ni dans dix-neuf sangliers. Mais enfin, M. Creplin l’ayant trouvé lui-même abondamment dans le gros intestin d’un cochon, en janvier 1823, put l’étudier complètement, et prétendit qu’il ne diffère réellement pas du Trichocephalus dispar de l’homme, dont la gaîne du spicule prend comme nous l’avons dit les formes les plus variées.
TRICHOCÉPHALE DES RUMINANTS.
9. TRICHOCÉPHALE VOISIN. TRICH. AFFINIS. — RUD.
Trich. affinis, RUDOLPHI, dans Wied, arch., t. II, II, p. 7. — Entoz., hist., t. II, I, p. 92, pl. 1, fig. 7-10. — et Synopsis n° 3, p. 16 et 225.
Mastigodes affinis, ZEDER, Naturg., p. 70.
«Tête large de 0mm,019 à 0mm,022, avec deux renflements latéraux «vésiculeux, en forme d’ailes; — tégument strié transversalement, «avec une large bande papilleuse, sur les bords de laquelle sont des «papilles plus fortes, susceptibles de se gonfler par endosmose; — «écartement des stries variant de 0mm,0034 à 0mm,009.
«— Mâle long de 80mm; — partie antérieure longue de 53mm, large «de 0mm,19 à sa base; — partie postérieure longue de 27mm, large de «0mm,78; — rapport des deux parties:: 2: 1; — rapport de la longueur «à la largeur 100; — spicule pointu, long de 6mm,75, large de «0mm,025, élargi jusqu’à 0mm,038, par une lame diaphane; — gaîne «tubuleuse, cylindrique, longue de 1mm,55, large de 0mm,07, toute «hérissée de petites épines, ou lames triangulaires, couchées en arr- «ière, longues de 0mm,005.
«— Femelle longue de 60 à 70mm; — partie antérieure, longue de «42 à 49mm; — partie postérieure longue de 18 à 21mm, large de 0mm,94, «rapport des deux parties:: 7: 3; — rapport de la longueur totale «à la largeur 74; — queue obtuse; — œufs en navette longs de «0mm,061, terminés par deux boutons diaphanes de 0mm,008, ce qui «porte leur longueur totale à 0mm,077.»
Cette espece que caractérise nettement la longueur considérable du spicule et de sa gaîne, habite exclusivement le cœcum des ruminants des genres Cervus, Antilope, Ovis et Bos; sur trois chevreuils dont j’ai visité les intestins, un seul m’a fourni un mâle et huit femelles de cet helminthe, à Rennes, le 12 mars 1844. Je l’avais cherché vainement dans le mouton.
Rudolphi, le premier, l’a décrit comme trouvé par lui, au mois de novembre à Greifswald, dans le cœcum du mouton et du veau. Cependant il ajoute qu’Abildgaard, d’après le catalogue du musée de Copenhague, parait devoir être considéré comme l’ayant trouvé le premier. Nitzsch en a rencontré ensuite dans le chevreuil (Cervus capreolus) deux femelles, l’une longue de 50mm, avec la partie postérieure longue de 13mm 5, l’autre longue de 40mm, et dont la partie postérieure a 11mm,20. Rudolphi en a aussi examiné des mâles et des femelles trouvés par Bremser dans le chamois (Antilope rupicapra), et dont la partie postérieure formait les deux neuvièmes de la longueur totale; les mâles longs de 47mm, avaient l’organe génital plus long que celui des trichocéphales du mouton et du veau, la gaine était mince, assez longue, courbée dans l’un et droite dans l’autre; les femelles étaient longues de 60mm.
Le catalogue du musée de Vienne indique comme ayant contenu cet helminthe un chevreuil sur six; un daim (Cervus dama) sur neuf; huit cerfs sur trente; une gazelle (Antilope dorcas) sur deux; huit chamois (Ant. rupicapra) sur vingt; six argalis (Ovis ammon) sur treize, et sept moutons (Ovis aries) de diverses variétés sur soixante-dix.
(?) TRICHOCÉPHALE DES CHAMEAUX.
Au musée de Vienne on a trouvé une fois dans les gros intestins du chameau à deux bosses, et trois fois dans ceux du dromadaire, des trichocéphales indéterminés qui sont probablement le Trieh. affinis.
TRICHOCÉPHALE DES DIDELPHES.
10. TRICH. MENU. TRICH. MINUTUS. — RUD. (Synopsis, p. 638.)
Olfers a trouvé au Brésil, dans le cœcum du cayopollin (Didelphis cayopollin), trois mâles et plusieurs femelles de trichocéphales longs de 18 à 20mm, la partie antérieure et filiforme du mâle est les trois quarts de la longueur totale; la partie antérieure de la femelle en est les sept dixièmes; la partie postérieure est terminée par une papille saillante.