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II. SUR LES HELMINTHES EN GÉNÉRAL.
ОглавлениеLes Helminthes sont, pour la plupart, parasites à l’intérieur, ou dans l’intestin des autres animaux; c’est pourquoi on leur a donné d’abord le nom de vers intestinaux ou vers intestins: pour cette même raison, Rudolphi les a nommés Entozoa. D’après la seule considération de l’habitation de ces vers, on a été conduit, dans le principe, à leur associer d’autres animaux parasites, tels que les larves d’œstre des herbivores, et les infusoires de l’intestin des grenouilles mentionnés par Bloch, à la suite des vers intestinaux; ou bien, en considérant que les vrais helminthes peuvent être parasites dans les divers organes des animaux ou à leur surface, on a réuni, pendant longtemps, avec eux les lernées: ce sont des crustacés qui, parasites sur les branchies des poissons, se déforment par suite du développement de leurs œufs, au point de ne plus rien conserver de leur forme primitive.
D’un autre côté, en se fondant sur la seule observation des formes extérieures, on avait rangé à côté des distomes, les planariées; c’est ainsi que Cuvier, à l’exemple des naturalistes précédents, plaçait encore, en 1830, les lernées et les planaires dans sa classe des intestinaux, la deuxième de l’embranchement des zoophytes. Lamarck, en 1816, avait cependant déjà placé les lernées à part, dans une section intermédiaire, entre les vers et les insectes; et M. de Blainville, en 1828, dans le Dictionnaire des sciences naturelles, t. LVII, les avait entièrement séparées des vers; mais cet auteur, alors encore, réunissait, dans la classe des apodes du type des entomozoaires, les nématoïdes, les acanthocéphales, et quelques autres helminthes, avec les siponcles qui sont bien plus voisins des holothuries, et les hirudinées, qui sont de vraies annélides; puis, dans le sous-type des Parentomozoaires ou Subannélidaires, il plaçait le reste des helminthes avec les planariées. Cependant, déjà en 1808, Rudolphi, suivant en cela les idées de Gœze, formulées par Zeder en 1801, avait nettement circonscrit les helminthes ou entozoaires dans ces cinq ordres des Nématoïdes, des Acanthocéphales, des Trématodes, des Cestoïdes et des Cystiques, où il ne comprend absolument que des helminthes parasites dans le corps, ou à la surface des autres animaux. Cette distinction est exacte pour les quatre derniers ordres, qui ne renferment que des parasites; mais l’ordre des nématoïdes, au contraire, renferme des helminthes qui habitent constamment les eaux ou la terre humide, ou certaines substances organiques; et Müller avait même rangé, parmi ses infusoires, dans le genre vibrion, les nématoïdes non parasites.
C’est vraisemblablement cette raison qui a fait prévaloir en Allemagne, depuis quelques années, le nom d’Helminthes, pour désigner ces animaux, et le nom d’Helminthologie pour la science qui s’en occupe.
Ces dénominations, d’ailleurs, ne sont pas nouvelles; elles sont dérivées du mot grec E̎λμɩνς, E̎λμɩνθoς, employé par Aristote, et par Hippocrate pour désigner des vers intestinaux, et nous les voyons employées fréquemment chez les naturalistes du XVIIIe siècle, en parlant des vers en général; plus tard nous voyons ces termes désigner seulement les vers intestinaux ou leur histoire chez Hermann, chez Treutler, chez Rudolphi lui-même qui, pourtant, avait créé le terme d’entozoa, chez Westrumb, dans son traité De Helminthibus acanthocephalis, en 1821, etc. Bremser employa conjointement, en 1824, les termes d’Helminthes et d’Entozoologie sur le titre de sa belle publication iconographique: quelque temps auparavant, en 1821, Bojanus avait voulu désigner les vers intestinaux par le nom d’Enthelminthes qui signifie helminthes internes; mais Leuckart, en 1817, fit prévaloir tout à fait le nom d’helminthes.