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CHAPITRE PREMIER.

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Table des matières

LIMITES, SITUATION, ÉTENDUE, ETC.

Comprise entre le 41e et le 43e degré de latitude septentrionale, et le 6e et le 7e degré de longitude orientale, l’île de Corse est située dans le grand bassin occidental de la Méditerranée, à 11 kilomètres de la Sardaigne, à 180 kilomètres des côtes de France, 85 kilomètres de celles de l’Italie, 450 kilomètres de l’Espagne et 460 kilomètres de l’Afrique française. Très-importante au point de vue politique et militaire , la situation de cette île est exceptionnellement avantageuse sous le rapport des relations commerciales, entravées malheureusement par les obstacles que le fisc et la douane opposent à leur libre développement, ainsi que nous le verrons dans le cours de ce travail.

Forme. — Étendue. — Population. — Description physique.

L’île de Corse a la forme d’une ellipse irrégulière dont le plus grand diamètre est dirigé du nord au midi.

Sa longueur, de l’extrémité du cap Corse aux bouches de Bonifaccio, est d’environ 45 lieues sur 20 de largeur, et sa superficie totale est évaluée à 874,741 hectares. Cette étendue territoriale lui donne le 7e rang parmi les départements de la France, mais sa population clair-semée (259,841 habitants) la rejette au 79e rang. Cette population a néanmoins plus que doublé depuis la conquête, puisque d’après le recensement fait en 1770 elle s’élevait à peine à 119,120 habitants.

«A proprement parler, la Corse n’est qu’un entassement de rochers dont les nombreux chaînons s’élèvent brusquement des bords de la mer, pour aller, vers le centre de l’île, se joindre à une ligne centrale qui court du midi au nord; on la suit sans interruption depuis les croupes arides de Cagna, en face de Bonifacio, jusqu’aux sommets nuageux de Monte Grosso, sur Calvi; dans tout cet espace, elle marche sur une hauteur de 800 à 1400 toises, marquant de loin sa route par les pointes élevées de Coscione, la Capella, Renoso, d’Oro, Rotondo, Pagliorba et Monte-Grosso . «Là même elle se replie à l’est jusqu’aux montagnes de Tenda et d’Asto, où elle tombe sur une branche inférieure de 6 à 700 toises de hauteur, qui vient du cap Corse et va se terminer, par les sommets de San-Pietro et Sauf Angelo, à la vallée de Tavignano. De ces deux lignes de sommets, mais principalement de la première, les eaux des neiges et des pluies, se versant à droite et à gauche, plongent dans les vallons, qui vont, en forme de conques, se perdre à la mer; et si l’on remarque que de ses rivages au comble des monts il n’y a pas quelquefois quatre lieues de ligne droite, et jamais plus de douze; que par conséquent la pente du terrain est excessivement inclinée, on concevra que les eaux s’y précipitent plutôt qu’elles n’y coulent; que leur marche s’y fait par sauts et par bonds; que tantôt, par la fonte des neiges, et par les grandes pluies, elles forment des torrents qui débordent à pleines vallées; et que, tantôt épuisées, elles laissent à sec un lit de pierres et de cailloux; que par ce jeu les terres légères sont emportées, les pentes déchirées, les cimes dénudées, les rochers minés, renversés, et que la nature y présente partout une scène à grands mouvements violents; ajoutez à ce tableau le coloris d’une bande supérieure de sommets neigeux, durant l’hiver, grisâtres l’été ; d’une moyenne région de pentes, tapissée d’arbres et d’arbustes toujours verts, et d’une plage maritime souvent marécageuse, où les eaux s’égarent dans des sables qu’elles n’ont plus la force de rouler: jetez sur ce paysage des blocs de granit, de jaspes roux et gris, des cascades, des sapins, des châtaigniers, des chênes verts, des lentisques, des azéroliers, des myrtes, des bruyères, et vous aurez de la Corse une idée pittoresque aussi juste qu’en puisse procurer le souvenir des objets passés .»

La Corse et son recrutement : études historiques, statistiques et médicales

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