Читать книгу La Corse et son recrutement : études historiques, statistiques et médicales - François-Marie Costa de Bastelica - Страница 16
CHAPITRE V.
ОглавлениеHYDROLOGIE.
Les plus hautes montagnes de la Corse, telles que le Rotondo, le Renoso, le Campotile, etc., sont couvertes de neige pendant les deux tiers de l’année, et possèdent un certain nombre de lacs et même quelques petits glaciers, réservoirs naturels des sources et des torrents qui, se déversant à droite et à gauche de la grande chaîne centrale, vont porter la fécondité et quelquefois la dévastation dans les vallées et dans les plaines du littoral. Parmi ces cours d’eau, les plus importants sont, dans la région orientale:
Le Golo, le Tavignano, le Fiumorbo. Dans la région occidentale: le Liamone, la Gravone, le Prunelli, le Taravo et le Rizzanese ou Tavaria.
Région de l’est.
Le Golo ( Tovola des Latins) prend sa source à une très-grande hauteur, dans les montagnes de la chaîne centrale, entre la Pagliorba et le Tafonato, et va se jeter dans la mer Tyrrhénienne, au sud de Bastia (Tovolæ fluminis ostia) après un cours de 84 kilomètres; son volume d’eau, grossi de celui de ses deux tributaires, l’Asco et la Tartagine, dépasse 111,000 mètres cubes par minute, même pendant la saison la moins favorable.
Le bassin du Golo comprend quelques vallées littorales, dont les plus importantes sont: sur la rive gauche, la vallée du Bevinco, torrent qui va se perdre dans l’étang de Biguglia; sur la droite, la vallée du Fiumalto, qui se jette directement dans la mer Tyrrhénienne.
Le Tavignano (Rhotanus flumen). — La source principale du Tavignano sort du lac de Nino ou d’Ino dans la montagne de Campotile; reçoit dans son cours la Restonica, le Vecchio, le Corsigliese, le Tagnone, et va se jeter dans la mer près des ruines de l’antique Aleria; son volume d’eau est évalué à 80,000 mètres cubes par minute.
Le Fiumorbo (Hierus flumen) sort des montagnes de la Serra d’Ese, qui sépare le canton de Bastelica de celui de Ghisoni, et il va déboucher également dans la plaine d’Aleria un peu plus au sud que le Tavignano. Les petits torrents de Sainte-Lucie, de l’Oso et du Stabiaccio ou Guardiena qui succèdent, dans cette direction, au Fiumorbo, font partie du bassin du golfe de Portovecchio.
Région de l’ouest.
Le Liamone (Cercidius flumen), qui mérite presque le nom de fleuve à son embouchure, est une grosse rivière qui sort des flancs du Monte Retto un des principaux contre-forts du Campotile, reçoit dans son cours le Grosso, la Castagna et le Cruzini, et vient se jeter dans le golfe de Sagone.
La Liseia et la Sagone, qui arrosent les deux vallées littorales de même nom, méritent à peine d’être mentionnées.
Après le Liamone, les cours d’eau les plus importants de la région occidentale sont, en procédant du sud au nord:
L’Ortolo, qui naît dans les montagnes de Vacca Morta, au-dessus de Sartene, et vient se perdre dans le golfe de Roccapina, après un cours de 28 kilomètres.
Le Rizzanese ou Tavaria (Ticarus flumen) et le Taravo (Pitanus flumen), qui versent leurs eaux dans le golfe de Valinco, après être sortis, le premier, des flancs de l’Incudine, montagne qui domine le canton de Serra, et le second, du col de Verde, au-dessus de Zicavo.
Le petit torrent le Baraci, qui, après avoir arrosé la vallée de ce nom, vient se perdre dans la partie la plus profonde du golfe de Valinco, mérite à peine d’être mentionné.
Le Prunelli et la Gravone, qui descendent tous deux du mont Renoso, arrosent les vallées jumelles de Bastelica et de Bocognano et viennent se perdre dans le golfe d’Ajaccio.
Notons en passant, dans le canton d’Evisa, le petit torrent le Porto, qui donne son nom au golfe dans lequel il vient se jeter.
En Balagne, le Fango et la Sposata, la Ficarella et le Secco, qui aboutissent, les deux premiers au port de Galeria, les deux autres au golfe de Calvi.
Dans cette même région, le Regino et l’Ostriconi, qui arrosent les deux vallées de même nom; et enfin, dans le Nebbio, le torrent l’Aliso (Valerii amnis), qui descend de la gorge de Tenda et vient se perdre, à travers des marais, aujourd’hui desséchés en partie, dans le golfe de Saint-Florent.
Le cap Corse forme une région hydrographique séparée, dont les nombreuses petites vallées sont arrosées par une multitude de ruisseaux, qui ne méritent guère d’être mentionnés, mais dont les industrieux habitants de cette contrée savent tirer un parti merveilleux pour l’irrigation.
Dans les montagnes et les vallées de l’intérieur, les eaux de toute provenance — sources, lacs, torrents — sont vives, limpides, légères et, pour tout dire en un mot, excellentes. Il n’en est pas de même dans la zone maritime, et notamment dans les plaines de la côte orientale; ici les eaux vives font souvent défaut, et quant aux torrents qui descendent des montagnes, nous avons vu que leur cours se ralentit par suite de la faible inclinaison du sol; que les eaux stagnent, se corrompent et contribuent ainsi à la formation des nombreux marais et des étangs dont cette région est semée.