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A MONSIEUR LE DOCTEUR G. ROUX

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Table des matières

Directeur du Bureau d’Hygiène de la ville de Lyon

Chef des travaux du Laboratoire de clinique médicale à la Faculté

de Médecine.

CHER COLLÈGUE,

Vous m’avez demandé de présenter aux lecteurs votre Précis d’analyse microbiologique des eaux.

En cédant à votre démarche, dont je sens tout l’honneur, j’ai la conviction de remplir une tâche inutile. Qu’avez-vous besoin de recommandations? Votre nom n’est-il pas connu et connu avantageusement des personnes qui s’intéressent à la bactériologie ainsi qu’à l’hygiène publique et privée? Les recherches que vous avez faites dans les deux cliniques médicales auxquelles vous fûtes et êtes encore attaché, les missions qui vous ont été confiées par M. le Maire de Lyon, concernant les eaux de la ville, et dont vous vous êtes acquitté avec succès, vous ont bien préparé à écrire ce livre et à l’imprégner d’originalité.

Le point d’hydrologie que vous abordez a passionné tout à la fois le grand public et le monde médical et administratif. Comme on le voit d’ordinaire à l’apparition d’une notion nouvelle, on ne tarda pas à exagérer la portée des analyses microbiologiques. Une réaction survint, si bien qu’aujourd’hui les personnes qui, par état, s’occupent de cette question se partagent en deux camps: dans l’un, on est toujours disposé à attacher une grande signification au nombre des microbes présents dans une eau potable; dans l’autre, on est presque tenté de regarder les analyses comme superflues et leurs résultats comme des documents de pure curiosité.

Vous avez le mérite de vous jeter dans la mêlée sans parti pris.

Je ne saurais trop vous féliciter d’éclairer réellement et sérieusement le public sur la valeur de l’étude bactériologique des eaux.

Vous dites excellemment que la qualité des microbes contenus dans l’eau serait plus intéressante à connaître que le nombre. Mais, en présence des difficultés que l’on éprouve actuellement à déterminer tous les microbes que l’on parvient à cultiver, vous reconnaissez quelques mérites aux analyses quantitatives.

Il ne faut pas oublier que la question de la pureté des eaux se présente sous deux aspects à la sagacité de l’hygiéniste. Tantôt l’analyse décide du choix d’une eau potable, tantôt elle éclaire sur la part qui incombe à une eau suspecte dans le développement d’une maladie.

Dans le premier cas, vous avez raison d’avancer que la numération des microbes (espèces ou individus) offre un intérêt de premier ordre. C’est elle, en effet, qui nous renseigne sur les qualités ou les défectuosités de la masse filtrante d’où procèdent les eaux soumises à l’étude.

Il est bien évident que la présence de nombreux microbes vulgaires dans une eau potable dénote des communications trop faciles avec des foyers de matières organiques en décomposition. Elle nous avertit qu’en certains points la surface du sol, constamment exposée aux souillures, est constamment exposée aussi à les céder à la nappe souterraine par l’intermédiaire des eaux pluviales.

J’irai plus loin et j’ajouterai que l’analyse quantitative ne cessera pas d’être importante, malgré les progrès que réalisera l’analyse qualitative, car il faudra toujours compter avec la mutabilité de la propriété des microbes. Inoffensifs sous un certain état, des bacilles ou des microcoques peuvent tout à coup, dans un milieu convenable, acquérir des qualités malfaisantes. Or, étant donnée cette perspective toujours menaçante, une eau sera d’autant plus suspecte qu’elle renfermera un plus grand nombre de germes quelconques.

Il sera donc constamment préférable de choisir une eau pauvre en microbes.

Ces assertions ne se proposent pas d’affaiblir l’importance des analyses qualitatives. Je reconnais que dans le second cas signalé précédemment, lorsqu’on veut chercher la participation de l’eau potable dans l’apparition et l’extension d’une maladie infectieuse, ces analyses seules ont de l’intérêt.

Par conséquent, à mon avis, les deux sortes d’analyses ont leur valeur et leurs indications, et se prêtent un mutuel appui.

Vous l’avez, du reste, parfaitement compris; car, â la suite des chapitres traitant des généralités et de la culture des microbes, de la récolte des échantillons d’eau, vous vous étendez longuement sur les procédés de numération et sur la détermination spécifique des colonies. Mais vous avouez franchement que l’analyse qualitative est encore dans l’enfance.

On doit vous savoir gré de cet aveu sincère et des efforts que vous déployez pour faire saisir les moyens et la voie que l’on devrait suivre pour perfectionner nos connaissances.

Dans l’intention de simplifier la besogne de ceux qui vous suivront, vous avez rassemblé et groupé méthodiquement les documents épars sur les caractères des microbes observés par les bactériologistes qui se sont occupés de l’analyse des eaux, dans différentes contrées.

C’était un travail assez ingrat devant lequel vous n’avez pas reculé, afin que le titre de votre ouvrage ne cèle pas de vaines promesses.

J’ajouterai que j’ai retrouvé dans ce livre le cachet de toutes vos productions: sobriété du style, netteté des idées, comparaisons heureuses et frappantes, méthode parfaite dans la distribution des matières.

Aussi terminerai-je en vous assurant que la lecture de votre Précis d’analyse microbiologique des eaux m’a causé une vive satisfaction. Je n’hésite pas à déclarer que ce volume est une œuvre savante, sortie de la plume d’un expérimentateur éprouvé, et qu’il sera consulté avec profit par toutes les personnes qui voudront faire des analyses ou se mettre au courant de la question.

Agréez, mon cher Collègue, l’expression de mes vœux pour le succès de votre livre et celle de mes sentiments les plus dévoués.

ARLOING,

Correspondant de l’Institut.

Professeur à la Faculté de Médecine,

et Directeur de l’École Vétérinaire de Lyon.

Précis d'analyse microbiologique des eaux

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