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681-685.

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Pendant que l’abbé Audulphe gouvernait l’abbaye, l’évêque de Poitiers, Ansoalde, parent de saint Léger qu’il considérait comme étant mort pour la foi divine, chargea ce religieux d’aller dans le nord de la France chercher les restes mortels de ce saint martyr, pour les déposer à Saint-Maixent, où il avait été élu abbé. A l’occasion de cette translation, une vive contestation s’éleva entre le clergé d’Autun, dont saint Léger avait été l’évêque diocésain, celui d’Arras sur le territoire duquel il avait été martyrisé si cruellement, et enfin l’évêque de Poitiers, sous lequel il avait été diacre, puis grand archidiacre. Malgré ce débat, le sort favorisa le prélat Ansoalde. D’une commune voix les reliques de saint Léger lui furent accordées et on lui donna la permission de les enlever.

L’évêque Ansoalde chargea de ce soin le vénérable abbé de Saint-Maixent. Celui-ci fit transporter les restes de saint Léger dans son monastère. Des miracles,, qui s’opéraient en Artois sur le tombeau de ce saint, continuèrent à suivre son corps en Poitou. Pendant la translation, Audulphe en recueillit quelques-uns et les fit connaître à l’abbesse Ermenane qui l’en avait prié. Dans son récit, cet abbé disait que ces miracles étaient tellement nombreux qu’il y aurait de quoi en faire un volume plus gros que le psautier. A Poitiers on laissa pendant quelque temps les reliques de saint Léger, afin de satisfaire à la dévotion des peuples qui accouraient de toutes parts pour prier sur le tombeau de ce saint dont les miracles avaient eu un aussi grand retentissement.

Les religieux de Saint-Maixent considérant saint Léger comme l’un de leurs principaux abbés, s’empressèrent de recevoir dans leur monastère les restes du saint homme. Mais l’évêque Ansoalde, voulant signaler sa vénération à l’occasion de ce précieux dépôt, fit bâtir une église d’une structure toute nouvelle et tout-à-fait différente des autres construites jusqu’à ce jour. Il vint lui-même en faire la dédicace lorsqu’elle fut terminée, et ordonna que le tombeau de saint Léger y serait placé.

Les recherches que nous avons faites de 686 à 814 n’ayant pu nous faire découvrir quels furent les différents religieux qui administrèrent successivement le monastère pendant cette période, nous nous bornerons à dire que vers 814, les Normands envahirent l’Aquitaine et par suite le Poitou, soumis à l’empereur Charlemagne et à ses descendants, et répandirent partout la désolation la plus profonde dont nos annales aient conservé le souvenir. Les monastères étant surtout en proie à leurs attaques et à leur cupidité, l’abbaye de Saint-Maixent reçut bientôt la visite de ces hordes sanguinaires; à leur approche, l’abbé et ses religieux eurent à peine le temps de se soustraire à leur fureur. Dans leur fuite précipitée, ils ne purent emporter que les restes de leur bienheureux patron et ceux de l’infortuné saint Léger, restes mortels qu’ils transportèrent d’abord en Bretagne, puis en Auvergne où l’on espérait plus de sécurité contre les insultes de ces bandes dévastatrices.

Les Normands, attirés par le riche butin que pouvait leur procurer leur cruelle expédition et encouragés d’ailleurs par le défaut de résistance, se précipitèrent bien vite dans l’abbaye, et après avoir pillé les ornements et les vases sacrés, ils détruisirent cet établissement jusque dans ses fondements.

Histoire de l'abbaye de Saint-Maixent et sur ses abbés

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