Читать книгу Histoire de l'abbaye de Saint-Maixent et sur ses abbés - Hilaire Ravan - Страница 3

INTRODUCTION.

Оглавление

Table des matières

Autrefois, lorsqu’on écrivait l’histoire du passé, on puisait ses inspirations dans des répertoires apocryphes, ou d’antiques fatras dont l’autorité était douteuse. Ainsi, à l’aide de faits groupés dans un ordre nouveau, auxquels on ajoutait des réflexions ingénieuses, des maximes piquantes, on construisait un ouvrage tel quel, ingénieux, amusant, varié, comme le Louis XI, par exemple, de Jean de Troyes, mais on y eût vainement cherché l’exactitude, la réalité et la vérité que réclame un ouvrage historique.

Ces temps sont heureusement loin de nous. Une nouvelle école, née des enseignements des Guizot, des Augustin Thierry, des Villemain, etc., a démontré combien il était dangereux de croire sur parole ces chroniqueurs dépourvus de critique. L’histoire doit être écrite sur des originaux d’où découle l’instruction des âges suivants. Tout de première main, rien de seconde. Telle est la devise de l’annaliste, tel est le programme de l’érudition moderne.

C’est sous l’influence de ces considérations qu’il nous sera permis de parler de la ville de Saint-Maixent, fondée sous la protection d’un antique monastère. En effet, il nous a suffi de lire les documents recueillis par le savant dom Fonteneau sur l’abbaye dont il s’agit, pour apprécier combien la connaissance des chartes qu’il nous a transmises, est indispensable à ceux qui doivent étudier l’histoire de cet établissement religieux. La société du moyen-âge y apparaît tout entière. C’est dans des milliers de pièces et d’actes, émanés de personnes de toute condition et établissant les rapports qui ont existé entre elles, qu’il nous a fallu chercher la véritable physionomie, les intérêts, les passions et les croyances de cette époque. Les renseignements que ces anciens titres contiennent sont d’autant plus précieux, qu’ils ont été écrits sans aucune prétention historique.

Ce n’est pas seulement dans les pièces et dans les actes que nous venons de signaler, qu’il nous a été permis de découvrir les faits relatifs à la grandeur ou à la décadence de l’abbaye, mais encore dans quelques chartes inédites, échappées jusqu’à ce jour au vandalisme révolutionnaire, chartes très-curieuses dont nous donnerons le texte au cours de notre récit .

Quand on compte les nombreuses propriétés qui couvraient le sol du Poitou et de l’Aunis, et qu’on se rappelle la splendeur et la puissance des abbés de Saint-Maixent, il est facile de se convaincre des ressources que présentent les chartes qui les consacrent. Plus on remonte à une époque reculée, plus leur importance est grande. Cette assertion porte surtout sur les siècles qui ont été remplis par la domination anglaise.

Mais ce ne sont pas encore là tous les documents historiques que nous avons dû consulter; nous avons trouvé encore d’utiles renseignements dans une notice publiée, en 1846, par A.-D. de la Fontenelle de Vaudoré, auteur de plusieurs ouvrages justement estimés, notice imprimée à la suite du journal de Guillaume et de Michel le Riche, avocats du roi à Saint-Maixent.

A l’aide des matériaux authentiques dont nous nous sommes entourés, nous pensons que nos recherches permettront à l’antiquaire de pénétrer au sein de l’un des plus importants établissements monastiques du moyen-âge,.d’assister à sa fondation, à son administration spirituelle et temporelle, à ces luttes sanglantes que soutinrent les religieux, lorsque apparurent dans le Poitou les sectateurs de Calvin; enfin aux divers évènements qui déterminèrent la présence à Saint-Maixent de Clovis Ier, de Pépin, roi d’Aquitaine, de Charles VII, ainsi que celle de la reine de Navarre, Marguerite d’Angoulême, protectrice des doctrines de Luther, et de Catherine de Médicis, dont la politique et l’administration furent si désastreuses pour la France.

Histoire de l'abbaye de Saint-Maixent et sur ses abbés

Подняться наверх