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NOTICE SUR LA VIE & LES TRAVAUX DE SAUSSURE

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Table des matières

Horace-Bénédict de SAUSSURE est né à Genève le 17 février 1740, et il est mort dans cette même ville le 22 janvier 1799. Il appartenait à une famille qui a donné aux lettres et aux sciences plusieurs sujets distingués: son père, Nicolas de Saussure, était un savant agronome; son oncle, Charles Bonnet, occupe une place honorable dans l’histoire de la philosophie, et sa fille, madame Necker de Saussure, auteur de l’Education progressive, figure parmi les pédagogues les plus autorisés du XIXe siècle.

Après avoir fait de solides études sous la direction de son oncle, il fut nommé, à l’âge de vingt-deux ans, professeur de philosophie à l’Académie de Genève, et il garda cette chaire pendant plus de trente années. La philosophie ne fut pas néanmoins la grande occupation de sa vie: il s’adonna par-dessus tout à l’étude des sciences de la nature. La physique terrestre lui doit de précieuses découvertes; il a enrichi et étendu le domaine de la botanique, et il est considéré comme le créateur de la géologie. C’est à propos de ses travaux scientifiques qu’il a entrepris de nombreux et hardis voyages dans les diverses régions montagneuses de l’Europe et particulièrement dans les Alpes. Il a fait l’ascension de l’Etna, dont il a déterminé la hauteur, et, s’il n’a pas été le premier être humain qui ait posé son pied sur la cime du Mont-Blanc, il a eu du moins l’honneur d’y relever les premières observations météorologiques, préludes de celles qui s’y font de nos jours à l’Observatoire Jansen. Cet acte mémorable, accompli le 3 août 1787, a été consacré plus tard par l’érection d’un monument à Chamonix, au pied et en face de la plus haute des montagnes de l’Europe. M. de Saussure y est représenté avec Jacques Balmat, son guide fidèle et intrépide. Celui-ci lui montre la cime lumineuse: l’attitude de leur pose, l’expression de leur regard traduisent éloquemment la flamme intérieure qui soutint leur énergie et décupla leurs forces.

La difficile victoire remportée par de Saussure n’a pas été l’œuvre d’un jour. «A l’âge de dix-huit ans, dit-il, j’avais déjà parcouru plusieurs fois les montagnes les plus voisines de Genève. L’année suivante, j’allai passer quinze jours dans un des chalets les plus élevés du Jura, pour visiter avec soin la Dole et les montagnes des environs, et la même année je montais sur le Môle... Mais ces montagnes peu élevées ne satisfaisaient qu’imparfaitement ma curiosité ; je brûlais du désir de voir de près les hautes Alpes qui, du haut de ces montagnes, paraissent si majestueuses; enfin, en 1760, j’allai seul, à pied, visiter les glaciers de Chamonix, peu fréquentés alors, et dont l’accès passait même pour dangereux. J’y retournai l’année suivante, et dès lors je n’ai pas laissé passer une seule année sans faire de grandes courses... J’ai traversé quatorze fois la chaîne des Alpes, par huit passages différents; j’ai fait seize autres excursions »

On le voit, à l’instar des habiles stratégistes, M. de Saussure s’est d’abord entraîné et aguerri; il s’est rendu maître des ferts avancés qui défendent la haute citadelle des Alpes; puis, par des travaux d’approche savamment conduits, il a exploré les alentours de la place, il en a découvert le seul côté vulnérable; enfin, un beau matin, il a tenté l’assaut suprême, et il a eu la gloire de planter son drapeau sur la cime qui, depuis tant d’années, fascinait son regard?

Le héros a rendu compte de ses voyages et de ses expériences dans quatre énormes in-quarto. Nous ne pouvions songer à reproduire la partie scientifique de cette relation: elle est trop étendue, et, en outre, trop technique pour être comprise des enfants; d’autre part les théories du savant physicien ont été sur certains points rectifiés par ses continuateurs mieux informés. Mais les détails pittoresques, les descriptions, saisissantes de vérité, restent avec tout leur intérêt et toute leur portée éducative.

La jeunesse des écoles en lira les extraits ci-après avec plaisir et profit, comme elle a lu les «Voyages en zigzag» de Topfter, cet autre Genèvois, qui tenait en haute estime son illustre compatriote, et qui sans doute prit auprès de lui le goût des excursions alpestres.

LÉON CHAUVIN.

L'Ascension du Mont-Blanc

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