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OBSERVATION IIe.

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68 ans. Quelques agitations convulsives du tronc, suffocation, mort subite. — Epanchement de sérosité dans les ventricules, rougeur uniforme assez foncée, injection du corps strié et de la substance environnante.

Un homme âgé de soixante-huit ans, devenu imbécille, resta dans cet état pendant dix ans, fut ensuite placé à l’Hôtel-Dieu, y séjourna pendant quatorze ou quinze mois, et pendant tout ce temps, gardant constamment le lit, finit, dans cette longue inaction, par perdre l’usage de ses jambes. Un jour qu’il mangeait, avec avidité, les alimens qu’on lui avait apportés, il fut pris tout-à-coup d’une espèce de suffocation, tomba à la renverse, et expira au bout de quelques minutes, après deux ou trois agitations convulsives du tronc.

Autops. cadav. — Le corps cannelé gauche, qui faisait une saillie plus élevée que le droit, et toute la substance cérébrale environnante, étaient d’un rouge uniforme, assez foncé dans l’étendue de deux pouces en tous sens; les deux ventricules latéraux étaient considérablement dilatés et remplis d’une sérosité transparente; le droit en contenait environ quatre onces, et le gauche trois. (DAN. DE LA VAUTERIE, de l’Apoplexie, 1807.)

L’auteur regarde cette observation comme un exemple d’inflammation du cerveau: c’est aussi l’opinion de M. Lallemand .

Vous aurez sans doute remarqué que, dans les deux observations précédentes d’inflammation du cerveau, il n’existait pas de ramollissement de la substance.

J’ai cru ne pouvoir mieux faire que de commencer par ces deux observations, que M. Lallemand a déjà insérées dans son excellent ouvrage. sur les Maladies de l’encéphale, elles prouvent incontestablement que, dans sa première période, l’inflammation du cerveau n’est pas accompagnée de ramollissement, mais seulement d’injection et de rougeur. En cela l’encéphalite ressemble à toutes les autres inflammations. Dans toutes, en effet, les premiers phénomènes anatomiques qui se manifestent consistent dans l’afflux du sang vers la partie où l’attire l’irritation, dans l’injection des capillaires les plus ténus et la rougeur du tissu qu’ils pénètrent. On ne rencontre point encore de traces de désorganisation de la substance enflammée; l’état de celle-ci peut être comparé à celui que l’on désigne en physiologie sous le nom d’érection. Une inflammation commençante n’est pour ainsi dire qu’une érection pathologique: elle n’est pas caractérisée par le ramollissement du tissu, mais bien par une augmentation plus ou moins marquée de la densité naturelle de ce dernier. C’est pour cette raison que je n’ai point commencé ces recherches sur l’inflammation du cerveau par des observations de ramollissement. M. Lallemand, bien qu’il n’ait pas suivi lui-même l’ordre que je viens d’adopter, le regarde comme le plus naturel. «Il est clair, dit-il , que, pour étudier successivement les différens degrés de l’inflammation du cerveau; il eût fallu rigoureusement ranger les observations d’après l’état plus ou moins avancé de l’altération, et placer les premières les observations dans lesquelles on n’aperçoit encore qu’une simple congestion sanguine.» — Celle qui suit, et que j’ai extraite du Mémoire de Saucerotte sur les contre - coups dans les lésions de la tête, doit être placée après les deux précédentes.

Traité clinique et physiologique de l'encéphalite ou Inflammation du cerveau et de ses suites ... par M. J. Bouillaud

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