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11 Juillet.

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J’avais rendez-vous, ce jour là, au sommet du Chapeau de Gendarme, avec Monsieur Paul Helbronner. Il devait y faire des opérations géodésiques et tout un groupe du 15e Bataillon de chasseurs alpins devait y aller lui rendre visite.

Parti de Barcelonnette à 6 heures, je n’arrive au Vivier qu’à 7 heures; dans mon ignorance des raccourcis j’ai suivi tous les lacets de la route. Après ce hameau où je prends un quart d’heure de repos (7 h. - 7 h. 15), un sentier mal défini qui me lâche plusieurs fois, me mène dans les bois supérieurs. A 7 heures 45 je suis aux Cabanes.

Des empreintes d’ailes de mouche m’ont mis sur une piste qui ne peut être que celle des chasseurs, en effet je rencontre bientôt un poste où j’apprends que mon ami le lieutenant Barnola vient d’entraîner plus haut l’élite du détachement.

Je me hâte.

A 9 heures je franchis la limite des arbres.

Je suis alors fidèlement un sentier que j’ai rejoint sur la face Nord de la montagne, à peu près à l’aplomb de son sommet. Après quelques lacets, il monte vers l’Ouest et atteint le petit plateau gazonné d’où le Chapeau de Gendarme tire son nom patois: Lan.

Sur ces prés les chasseurs se reposent.

Un groupe important s’agite au sommet, j’accélère et je le rejoins, à 9 heures 45, par le versant Nord-Ouest de la montagne. Il y avait véritablement foule. Presque tous les lieutenants du Bataillon sont là. Il y a aussi les deux gardes généraux des Eeaux et Forêts et, naturellement, M. Helbronner avec son équipe à laquelle s’est joint un de ses neveux.

Je suis très bien reçu. Monsieur Helbronner en Particulier est pour moi d’une amabilité dont je suis confus. Avec la plus grande complaisance il me montre l’Obiou, l’Argentera, le Ténibres, les Ecrins, l’Ailefroide qu’il m’eût été impossible d’identifier.

Mais les officiers et leurs hommes descendent. Je reste quelques instants encore avec M. Helbronner. Sous son parasol, il commence ses opérations. M’initiant au mystère du théodolite, il me fait un petit cours de géodésie et, de nouveau, là, sur ce roc, devant ce panorama magnifique dont il est le centre, je ressens, sous le charme de sa parole ardente et convaincue, cette impression séduisante qu’il me produisit certain soir, alors qu’il donnait une conférence à la Section Lyonnaise du Club Alpin Français.

A 11 heures je le quitte.

Je descends d’abord par l’arête Ouest, puis par la face Nord-Ouest où je rattrape, sur des dalles assez inclinées, le garde général Fourcaud.

Il y avais autrefois là une piste dont il reste des traces mais ce ne sont que des traces. En réalité cette piste n’existe plus, si bien que nous avons quelque peine à trouver un passage.

Nous nous dirigeons ensuite sur la cabane forestière des Alaris, non sans faire un crochet pour voir la fameuse grotte du Chapeau de Gendarme. C’est un gouffre étroit et profond autour duquel règne un certain mystère. On prétend qu’il est impossible d’y descendre à cause d’émanations de gaz carbonique.

Il y aurait là une belle exploration à faire.

Nous sommes à 12 heures 50 à la cabane, nous y dînons et rentrons à Barcelonnette par le col des Alaris, emportant de cette ascension un si agréable souvenir que nous nous promettons de nous retrouver, la semaine suivante, au sommet de Grande Séolane où M. Helbronner nous a donné un second rendez-vous.

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