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7 Mars.

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Je t’écris de Jausiers où je suis en vacances....

J’ai été heureux de revoir toutes ces choses qui font presque partie de moi-même. Là, je me sens dans mon vrai milieu; là, je vis.....

A peine arrivé, je suis allé à Barcelonnette faire du ski avec les lieutenants. J’ai essayé d’organiser une sortie, ce fut en vain. Pour me contenter et parce qu’il ne veut pas qu’en cette saison je m’aventure seul en montagne, mon Père s’est alors efforcé de me trouver un camarade. Il n’y était pas encore arrivé lorsqu’est survenu Bourillon. Rentrant de Barcelonnette il s’était, au passage, arrêté pour nous saluer. La belle aubaine! Mon père l’engage et, sans retard, avec tout mon attirail, en sa compagnie je prends la direction de Fouillouze où je vais coucher.

Superbe promenade, en auto jusqu’à Serennes, à pied ensuite, par la route que tu connais.

La neige et le soleil couchant donnaient au paysage une beauté extraordinaire, les montagnes étaient des merveilles de coloration.

Bourillon dont la femme est une de nos anciennes bonnes, m’a donné l’hospitalité. En mon honneur — j’en suis fier — il a réuni chez lui, après souper, tous les habitants du village pour faire un brin de causette. Veillée très agréable. J’admire ces petites gens dont les mœurs sont si pures comparées à celles du grand monde, j’admire ces âmes simples et bonnes, ces hommes si francs quand ils sentent qu’on les comprend et qu’on les aime.

Le lendemain matin, à notre réveil, le temps était incertain. Ayant décidé de faire le col du Vallonnet, nous hésitions à partir.

A huit heures une éclaircie se produit, nous partons.

En route le temps se gâte de plus en plus, il semble que nous nous enfonçons dans le brouillard, néanmoins la montée fut agréable jusqu’au pied de la dernière pente qui est très raide et dont la neige était profondément gelée. En la gravissant Bourillon, mal équipé, manque plusieurs fois retourner précipitamment à son point de départ. Nous sommes obligés de déchausser pour en terminer l’ascension.

Nous étions sur le col à dix heures.

Le brouillard était intense, il neigeait, un vent très froid soufflait avec violence.

C’est te dire que la descente fut plutôt pénible. N’empêche qu’à midi vingt, transis, blancs de neige mais enchantés, nous étions à Meyronnes où nous attendaient mes Parents venus, en auto, à notre rencontre.

J’ai bien commencé ma campagne 1924.

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