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§ 2. — L’ADMINISTRATION DE LA MAISON DE COUCHE DE 1670 A 1791 .
ОглавлениеJusqu’en 1670, l’administration de l’œuvre des enfants trouvés avait été laissée à l’initiative privée; pour en assurer le développement, il parut utile de la fondre en quelque sorte dans ce vaste rouage créé en 1656 et qui avait nom l’hôpital général.
L’édit du roi, de juin 1670, déclare cependant l’établissement: «l’un des hôpitaux de notre bonne ville de Paris,» pouvant «agir, contracter, vendre, aliéner, acheter, acquérir, comparoir en jugement et y procéder, recevoir toutes donations et legs universels et particuliers, et généralement faire tous les autres actes dont les hôpitaux de notre dite ville et fauxbourgs sont capables.»
Afin donc de rattacher la maison de la Couche à l’hôpital général, tout en lui laissant une vie propre, l’édit l’unit à cette administration puissante. «Ordonnons, dit le roi, que la direction dudit hôpital des enfants trouvés sera faite par les directeurs de l’hôpital général, auquel nous l’avons uni et unissons par ces présentes. Mais comme cela ne désire pas un si grand nombre de personnes , voulons que le premier président, notre procureur général en notre parlement de Paris, en prennent soin, avec quatre directeurs dudit Hôpital Général, qui seront nommés au bureau d’icelui, ainsi que les commissaires des autres maisons dudit Hôpital Général et y serviront pendant trois ans, s’il n’est trouvé à propos de les continuer... et feront pendant ce temps toutes les choses nécessaires pour ladite administration, à la réserve néanmoins des acquisitions d’immeubles ou aliénations... lesquels ne pourront être arrêtées que dans le bureau dudit Hôpital Général.»
Il devait y avoir de plus un receveur rendant ses comptes au bureau de l’hôpital général, et les dames étaient exhortées à continuer a leurs zèle et charitables soins envers les enfans».
Un arrêt du conseil d’État (21 juillet 1670) régla les bases de l’administration des directeurs conformément à l’édit de juin. La première séance eut lieu le 5 septembre 1670 «en la maison des Filles de la Charité où est la Couche des enfants trouvés vis-à-vis l’église de Notre-Dame, sur les deux heures de relevée».
S’y étaient rendus: «Mesdames la duchesse d’Aiguillon, la présidente Nicolay, d’Aligre, Jolly, Violle, Teste et Petit. De la part de l’hospital général: Messieurs Loyseau, de Mouhers, Berryer et Pinette; et M. Parent receveur.
«A esté commencée par la prière et l’invocation du Saint-Esprit et lesdites dames prirent leurs places à main droite et messieurs les directeurs à la gauche .»
La séance du 16 septembre se tint «en la maison des enfants trouvés au faubbourg Saint-Denis». Plus tard ces réunions devinrent hebdomadaires, mais les dames n’assistaient souvent qu’à l’assemblée générale qui fut] mensuelle ; deux d’entre elles se trouvaient cependant «tous les mardy et après disné au bureau desdits enfans, rue Neuf Notre-Dame.» En 1676 elles établirent à ce sujet une sorte de roulement pour ces séances du mardi .
L’édit de 1670 continua à régir l’hôpital des enfants trouvés, jusqu’en 1791. Au nombre des attributions du bureau non mentionnés dans les arrêts ou déclarations, il faut indiquer qu’en vertu du règlement général de 1742, et après entente avec le supérieur des Lazaristes, la nomination des sœurs supérieures des maisons de la Couche et de Saint-Antoine, se faisait au choix de l’administration. En effet, dit une délibération de 1782. «dans un hôpital tel que celui des enfants trouvés les fonctions de supérieure ne se bornent pas à régir simplement une communauté ; les premiers soins doivent avoir pour objet la conservation des enfants abandonnés; il s’agit de maniment d’argent, de comptabilité réglée, de correspondance avec les dames de charité et autres personnes charitables; sans compter la surveillance pour faire observer les règlements et les délibérations du bureau; enfin il faut tenir plus à la chose même de l’hôpital qu’à l’observance de règles particulières, ou du moins savoir allier les exercicees de communauté avec les règlemens hospitaliers .»