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IV. — NE VOUS Y FROTTEZ PAS (1834)

Table des matières

(H. et D., 308)

La Caricature avait des procès incessants, retentissants et coûteux. En un an, elle fut saisie vingt-deux fois. Pour payer les amendes qui lui étaient libéralement distribuées, Philipon mit en vente des suppléments spéciaux sous ce titre l’Association lithographique mensuelle. Chaque supplément était formé d’une lithographie accompagnée parfois d’un texte explicatif; il se vendait un franc. La lithographie mensuelle, comme on l’appelait couramment, eut vingt-six numéros, à partir du 30 août 1833. Daumier lui fournit cinq pièces dont quatre comptent parmi les plus célèbres et les meilleures de son œuvre.

Elles se distinguent, tout d’abord, par l’ampleur du format. Elles mesurent jusqu’à 0,43 sur 0,30. C’est la plus grande dimension que Daumier ait été appelé à donner à une lithographie et il faut regretter qu’on lui ait imposé constamment des formats exigus car, sur ce champ plus vaste, son génie s’est plus librement déployé.

Au moment où Daumier dessina la planche magnifique que nous publions, la liberté de la presse était compromise. Les partisans du gouvernement irrités par les attaques véhémentes, Parfois brutales dont le pouvoir, dont la personne même du roi, étaient l’objet, réclamaient des mesures repressives.

La protestation de Daumier parut en juin 1834. Philipon, dans la Caricature le 5 juin 1834, l’annonçait à ses lecteurs en des termes dont on remarquera la clairvoyance: «La liberté de la presse, personnifiée par un jeune et vigoureux imprimeur, attend, bien campée, les attaques d’un gros et gras personnage que pousse Persil et qu’Odilon-Barrot cherche à retenir. Charles X, renversé et secouru par les monarques étrangers, témoigne du sort que pourrait réserver à son nouvel adversaire le puissant athlète auquel Daumier a su donner un si beau caractère de force et d’indépendance. Nous ne craignons pas de dire que cette planche de M. Daumier, exécutée à la manière des Anglais, d’un dessin large, ferme et cependant plein de finesse, est un des meilleurs croquis politiques faits en France.»

Les estampes anglaises étaient alors à la mode et c’est probablement la cause d’une comparaison qui nous paraît peu justifiée; mais, sauf ce point, le commentaire est remarquable et Baudelaire a été, à peine, plus expressif quand, à son tour, il a résumé la page de Daumier.

Remarquons enfin que, par contraste avec la plupart des pages publiées pendant cette période, où le modelé est accentué par des oppositions véhémentes et où les blancs sont assez ménagés, cette page est largement indiquée en clair, avec une brièveté exceptionnelle.

IV. — NE VOUS Y FROTTEZ PAS!

(ASSOCIATION LITHOGRAPHIQUE MENSUELLE1834)

PHOT. LEMARE


Daumier

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