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La pierre tombale de Pierre Wiriot. — Elle se trouve dans la chapelle baptismale de l’église St-Christophe à Neufchâteau, chapelle des plus curieuses et de la plus haute valeur artistique. Construite en dehors du plan primitif, elle demande une description particulière qui tient à notre sujet. M. d’Arbois de Jubainville, dans les Bulletins de la Société d’archéologie lorraine (T. VI, p. 33), n’en dit que quelques mots; il attire néanmoins l’attention des archéologues sur elle et «sur sa charmante voûte découpée à jour. C’est une des plus jolies constructions du XVIe siècle que nous ayons rencontrée. Mais on regrettera comme nous l’ignoble badigeon jaune qu’une main moderne a substitué aux dorures et aux vives couleurs si nécessaires pour faire valoir, comme ils le méritaient, tant de gracieux détails».

Antérieurement, en 1850, M. Humbert, architecte, avait été chargé de vérifier avec un de ses confrères, l’état de la tour de l’église de St-Chistophe et de donner un avis sur la possibilité de conserver cette tour. Au cours des-travaux qui furent ordonnés en 1859 et qui assurent à la tour une longue existence, M. Humbert a étudié l’église elle-même au point de vue de sa condition et des vicissitudes que cet édifice a subies, et il a publié cette étude dans les Bulletins cités plus haut (T. VI, p. 127).

La chapelle baptismale ne pouvait manquer de le frapper. «Qu’il me soit permis, écrit-il, sans blesser M. d’Arbois, de relever une erreur dans laquelle il est tombé relativemeut au joli baptistère qui est accollé au sud de cette église et dont il a cru la voûte en bois déchiqueté. Cette erreur peut provenir de ce que les nervures de cette voûte en sont complètement détachées, contrairement à ce qui se voit généralement, et je dirai plus aux règles de l’art qui veulent que les nervures supportent un plancher. Ici les arcs-doubleaux et les croisées d’ogive en pierres de taille abandonnent les murs pour former par dessous, à plus de 60 centimètres de distance, un filet ou une dentelle à jour, composé de trente-deux traverses, supportant douze pendentifs, le tout dans un espace qui n’a pas plus de trois mètres de largeur sur quatre de longueur. Je ne connais que la clef pendante de la chapelle de la Vierge, à l’église St-Gervais de Paris, qui puisse donner une idée de ce qu’est cette voûte; et encore cette comparaison est-elle incomplète, puisqu’à St-Gervais, la clef tient après la voûte, et qu’à St-Christophe l’ensemble des nervures et des pendentifs en est détaché.....

«Le mur à l’ouest de cette chapelle, formé en partie par un contre-fort, est sans aucune baie; mais ceux qui se trouvent au sud, au nord et à l’est (ce dernier formant une ahside pentagonale) sont percées de baies de fenêtres ogivales, en comptant l’arcade qui ouvre un passage dans la nef latérale.

«En supposant encore existants les pendentifs, qui sont tous détruits, en se figurant la peinture des nervures tranchant sur celle de la voûte qu’elle découpe en compartiments de toute forme, enfin en reconstruisant par la pensée les vitraux peints qui décoraient ces nombreuses fenêtres étroites et élancées, on aura entrevu un des plus beaux spécimens du style appelé gothiqne fleuri, mais on est bientôt rappelé à la réalité, car ces fenêtres sont pour moitié murées, et celles qui sont restées ouvertes, sont vitrées en blanc, ce qui permet de mieux distinguer l’ignoble badigeon qui empâte les moulures et l’autel mesquin et sans style dont on a embarrassé l’abside.

«Dans le milieu de cette chapelle, on voit encore la semelle en pierre qui supportait la cuve baptismale....

«Si je me suis un peu étendu quant au baptistère, c’est que j’ai voulu signaler ce petit édicule que j’ai eu occasion d’admirer souvent, comme une rareté peut-être unique dans son genre, et pour la. restauration duquel j’ai toujours fait des vœux aussi impuissants que sincères».

Les Wiriot et les Briot, artistes lorrains du XVIe et du XVIIe siècle

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