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I. — La Région

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Table des matières

On élève des chevaux anglo-arabes dans toutes les Pyrénées; on en élève dans tout le Midi; on en élève même dans le Limousin.

Mais le vrai pays d’élevage, c’est la plaine de Tarbes qui s’étend sur une longueur de 50 kilomètres depuis Bagnères-de-Bigorre jusqu’aux confins des Landes et du Gers; c’est aussi le Béarn avec la vallée du gave de Pau, la région de Saint-Palais et l’arrondissement de Pau. C’est là que se trouve le berceau de la race; c’est là qu’elle est la plus parfaite, la mieux fixée; c’est de là que viennent les meilleurs étalons.

Ces deux régions dont je vais étudier l’élevage, celle de Tarbes et celle de Pau, sont assez distinctes au point de vue géographique, mais il est impossible de différencier l’élevage palois de l’élevage tarbais; la pratique en est absolument la même, et les transplantations d’étalons sont constantes pour éviter la consanguinité. C’est ainsi que les deux étalons anglo-arabes les plus célèbres n’ont pas été employés dans leur pays d’origine; Prisme, né à Tarbes a fait la monte à Pau, et Sauteur, né à Pau a fonctionné à Tarbes.

La stratigraphie de ces régions est assez simple surtout si on la compare à celle des montagnes voisines.

Le tableau (page suivante) l’expliquera clairement,

Les alluvions anciennes et modernes recouvrent presque toute la région. Elles sont particulièrement abondantes dans la plaine de Tarbes, dans la vallée du gave de Pau et dans les landes de Pont-Long, au nord de Pau. Leur composition varie peu. Elles forment généralement un terrain léger, sablonneux, souvent très riche en humus, mais pauvre en chaux et en anhydride phosphorique.


L’irrigation de cette région est remarquable. Les principaux cours d’eau qui la traversent sont l’Adour et le gave de Pau; ils ont tous deux une direction générale perpendiculaire à la direction de la chaîne dans la partie montagneuse; en arrivant à la plaine l’Adour conserve encore cette direction sur un assez long parcours, tandis que le gave de Pau dévie immédiatement vers l’ouest. Ils semblent n’avoir été guidés que par la différence de résistance des assises; ils se sont l’un et l’autre déviés légèrement pour éviter les massifs calcaires et passer dans les zones schisteuses.

Des sources se montrent partout en abondance.

Le climat est très tempéré : tiède en hiver et rafraîchi en été par l’air de la mer et des montagnes. La pluie atteint une moyenne de 126 cm. répartis dans les différentes saisons avec une régularité empêchant à la fois les excès de sécheresse et les excès d’humidité.

L’agriculture de la région est caractérisée par ses assolements très épuisants et par la grande surface de landes qu’elle comprend encore. Certains agronomes voient là deux fautes; mais l’une annule l’autre, et, quand on étudie de près la question, on voit que les cultivateurs pyrénéens sont dans le vrai quand ils considèrent un domaine comme bien constitué lorsqu’il a le tiers de sa superficie en landes; celles-ci, en effet, permettent la culture intensive des bonnes terres et les empêchent de s’épuiser malgré l’assolement souvent suivi: blé-maïs.

La végétation des landes se compose surtout d’ajoncs épineux, appelés thuie dans la contrée, qui, comme toutes les-légumineuses, fixent l’azote de l’atmosphère en même temps qu’ils absorbent par leurs racines ce qu’ils trouvent dans le sol d’anhydride phosphorique, de chaux et de potasse.

Ces landes fauchées généralement tous les trois ans, donnent environ 200 à 250 quintaux de thuie par hectare, ce qui fait une moyenne annuelle de 75 quintaux environ. On en fait une abondante litière aux animaux et on obtient ainsi un fumier excellent, particulièrement riche en potasse. Les landes servent ainsi de pâturage, mais les animaux n’y trouvent qu’une maigre nourriture.

Malgré leurs avantages, on a tendance à les défricher peu à peu; ce mouvement s’accentue surtout depuis qu’on emploie les amendements calcaires fournis par les couches du miocène et les engrais chimiques, superphosphates et scories de déphosphoration en particulier; mais, actuellement encore, elles jouent un rôle considérable dans l’économie rurale de la région.

Les plantes les plus cultivées sont:

Le maïs, qui est, pour le pays, la plante utile par excellence; il est en effet consommé à la fois par l’homme et par les animaux, et le climat lui convient mieux qu’à toute autre plante. Sa culture cependant est plutôt en diminution. Dans les alluvions de la plaine de Tarbes et du gave de Pau, on obtient des rendements de 32 à 36 quintaux de grain à l’hectare, et 3 à 4.000 kgr. de fourrage vert; dans celle des plateaux, on ne fait guère, avec la fumure habituelle d’environ 20.000 kgr. de fumier de ferme, que 14 à 16 quintaux; mais l’emploi des superphosphates et des scories permet de porter le rendement à 22 et 25 quintaux.

Le blé, dont la culture diminue aussi d’importance, ne s’accommode pas très bien du climat; les pluies et les brouillards de mai provoquent fréquemment la rouille; l’élévation de la température peut causer l’échaudage, et enfin, les orages qui se forment avant la moisson amènent la verse et parfois l’égrenage d’une quantité considérable d’épis. Les blés sélectionnés du pays sont ceux qui donnent les meilleurs résultats. Les rendements ne sont jamais très élevés; on peut récolter dans les bonnes terres, 15 à 16 quintaux environ.

L’avoine, à laquelle le climat ne convient pas beaucoup mieux qu’au blé donne cependant de meilleurs résultats. Celle qu’on préfère est l’avoine noire; on estime dans le pays qu’elle donne du feu et du nerf aux chevaux et que les avoines blanches du Nord sont loin de la valoir.

On peut compter sur un rendement moyen de 20 à 24 quintaux.

Les prairies artificielles sont peu développées; les prairies naturelles occupent une plus grande étendue. Le climat leur convient très bien, et elles sont, pour la plupart, très bien irriguées, amendées et fumées. Elles donnent d’excellents résultats.

Tel est, dans ses grandes lignes, le pays de l’anglo-arabe, avec son sol, son climat, ses cultures,

L'Anglo-Arabe dans la région pyrénéenne

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