Читать книгу Momus à la caserne - A. Jacquemart - Страница 6
LE DORMEUR.
ОглавлениеAir: De Lantara.
Vous dont la carrière est remplie,
Vous me reprochez chaque jour
De dormir avec ma folie
Entre le plaisir et l’amour. (bis.)
Laissez-moi prendre pour l’aurore
Le jour qui s’avance à grand pas:
Mes songes sont ai doux encore ! (bis.)
Voilà pourqoi je ne m’éveille pas. (bis.)
Qu’entends-je? des chants de victoire!
Bellone crie à m’assourdir:
«Aux armes! Veille pour la gloire.»
De grâce laissez-moi dormir!
Près de la belle que j’adore
Je livre de plus doux combats:
Mes songes sont si gais encore!
Voilà pourquoi je ne m’éveille pas.
Mais, grand Dieu! sur ma main brûlante
Qui vient poser sa froide main?....
A sa démarche chancelante
Je reconnais le pauvre Hymen.
Triste Dieu qu’un souci décore,
On ne dort plus entre tes bras:
Mes songes sont si doux encore.
Voilà pourquoi je ne m’éveille pas.
Qui m’appelle? Ah! c’est toi, Sagesse!
Il est trop tôt pour m’éveiller.
Vois ce myrte que la tendresse
A posé sur mon oreiller.
D’Amour la voix est plus sonore;
O Minerve, parle plus bas!
Mes songes sont si doux encore!
Voilà pourquoi je ne m’éveille pas.
Vous approchez, tristes veillées,
Je sens déjà le poids des ans;
Ah! sous des roses effeuillées
Cachons mes premiers cheveux blancs.
Je vois plus d’une fleur éclore;
La foulerais-je sous mes pas?
Mes songes sont si doux encore!
Voilà pourquoi je ne m’éveille pas.