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LE PÈRE LACHAISE.
ROMANCE.

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DANS ce séjour si doux et si paisible,

Où l’homme dort avec ses vains projets,

J’aime à rêver sur le marbre insensible

Qui me dérobe à de tristes objets.

Quel calme heureux règne dans cet asile

Quand on gémit dans nos brillans châteaux!

Fiers habitans des tombeaux de la ville. (bis.)

Ah ! salue la ville des tombeaux ! (bis.)

Incline-toi, mortel que la fortune

Dès le berceau nomma son favori;

Jette un regard sur la tombe commune:

Du malheureux voilà le seul abri.

Le pauvre dort sous la couche d’argile,

Comme le prince en ses vastes caveaux.

Fiers habitans des tombeaux de la ville,

Ah! saluez la ville des tombeaux!

Dans ce séjour où l’esprit s’alimente,

Jeunes auteurs, saisissez un crayon!

Prosternez-vous: cette terre est brûlante!

Il s’en élève un céleste rayon!

Devant Grétry, La Fontaine et Delille

Vous pâlissez, météores nouveaux!

Fiers habitans des tombeaux de la ville,

Ah! saluez la ville des tombeaux!

Bouillans guerriers, émules de Bellone,

Qu’au champ d’honneur la gloire environna,

Ah! contemplez la dernière couronne

Que le destin accorde à Massena!

Que nous apprend son cadavre immobile?

Le marbre seul décèle le héros!

Fiers habitans des tombeaux de la ville,

Ah! saluez la ville des tombeaux!

Quand l’homme échappe aux tourmens qu’il endure

Dans le néant il craint d’être abîme.

Pourquoi ce doute? au sein delà nature

Je ne vois rien qui ne soit animé.

Ici des morts la poussière subtile

Se mêle aux fleurs, aux naissans arbrisseaux...

Fiers habitans des tombeaux de la ville,

Ah! saluez la ville des tombeaux!

Momus à la caserne

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