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LES TROUPES ARRIVENT EN CANADA.

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L'obligation de lutter continuellement contre les sauvages portait l'attention des colons vers l'état militaire: c'était l'état le plus en vue. Or cette disposition fut singulièrement activée parmi la jeunesse de Montréal lorsqu'on vit arriver dans le pays, avec le régiment de Carignan, la fleur de la noblesse de France et l'élite de ces familles militaires qui vouaient leurs enfants à la guerre.

Après toutes les réclamations des colons contre les attaques continuelles des sauvages, le gouvernement résolut enfin, vers 1666, de transporter en Amérique des forces considérables pour assurer le salut de la colonie.

«Les Iroquois, dit M. Colbert, dans ses lettres à l'intendant Talon, s'étant déclarés les ennemis perpétuels et irréconciliables de la colonie et ayant empêché par leurs massacres et leurs cruautés que le pays ne pût se peupler et s'établir, et tenant tout en crainte et en échec, le roi à résolu de porter la guerre jusque dans leurs foyers pour les exterminer entièrement, n'y ayant nulle sûreté en leur parole.»

Et en effet, le ministre envoyait le général de Tracy avec plusieurs compagnies d'infanterie, et le commandant de Courcelles, avec mille hommes du régiment de Carignan, qui avait suivi Turenne depuis plusieurs années; il venait de se signaler en Hongrie sous les ordres du général Montecuculli qui, en 1664, à Saint-Gothard, aidé par 6,000 Français, accabla l'armée ottomane.11

Note 11: (retour) Dès l'année 1650, ce même régiment de Carignan, sous les ordres de M. de Turenne, s'était distingué par sa bravoure et sa fidélité à l'autorité royale dans les combats contre la Fronde: à Étampes, à Auxerre et enfin à la porte Saint-Antoine.

L'arrivée des troupes à Québec fit un effet merveilleux: la confiance fut ranimée et les coeurs remplis d'espérance dans la sollicitude du gouvernement.

L'entrée des régiments était de l'aspect le plus imposant au milieu des colons séparés depuis si longtemps des splendeurs de la mère patrie. Une bande de clairons et de tambours ouvrait la marche. La fanfare jouait ordinairement la marche de Turenne, composée par Lulli pour M. de Turenne. Après la fanfare venaient les militaires appartenant à deux régiments, avec leurs couleurs distinctives, les officiers habillés richement et comme il convenait à des jeunes gentilshommes des meilleures familles. Ensuite, l'on voyait apparaître les commandants supérieurs: M. de Courcelles, M. de Salières, et en fin M. de Tracy avec ses officiers d'ordonnance. Il avait vingt-quatre gardes toujours attachés à sa personne. (La mère Juchereau, page 271 de L'Histoire de l'Hôtel-Dieu de Québec.)


Histoire du Chevalier d'Iberville (1663-1706)

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