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V
LE NOUVEAU
CAISSIER DE LA BANQUE FLAMANDE

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Table des matières

Huret et Chadi s’étaient postés chacun d’un côté du petit hôtel de la rue de la Loi, à une centaine de pas de la porte cochère, observant et notant tous ceux qui entraient ou sortaient.

Après cinq heures de cette faction, qui n’avait donné aucun résultat, Huret rejoignit Chadi et lui dit qu’il fallait, à tout prix, pénétrer dans la maison, pour savoir si l’on attendait ou si l’on avait reçu des nouvelles de Paris. Tous deux en cherchaient les moyens, lorsqu’ils virent un petit garçon, employé du télégraphe, entrer dans l’hôtel.

Huret dit aussitôt à Chadi:

–A tout prix, il faut que nous sachions ce que contient cette dépêche.

Le nez en l’air, la bouche ouverte, Chadi le regardait avec ahurissement, se demandant s’il savait ce qu’il disait.

–Oui, il le faut, affirma de nouveau l’agent Huret.

–Comment faire?

–D’abord, dit Huret, il ne faut pas rester plus longtemps devant cette maison; nous pouvons être remarqués, cela serait nuisible.

Ils remontèrent un peu.

Chadi exclama tout à coup:

–Ah! mais, j’ai une idée, moi.

–Voyons!

–Le postillon avec qui j’ai causé hier peut avoir oublié son fouet; je rentre, je demande le cocher, je lui dis que je suis envoyé par son ami de la veille, pour savoir s’il n’a pas trouvé un fouet. Il me dit oui ou non,–je suis sûr qu’il me dit non,–et, l’ayant dérangé, je lui propose de boire un coup, et, s’il y a moyen, je le fais causer.

–C’est ça, fit l’agent. Moi je ne quitte pas mon poste et reste toujours en observation.

Chadi n’était pas de Paris pour rien; il avait toutes les audaces. Il était surtout plein de confiance en lui-même, pas timide et nullement embarrassé. Bien reçu ou fichu à la porte, cela ne le préoccupait d’aucune sorte.

Il entra dans l’hôtel. Moins d’un quart d’heure après, il en sortait. En passant devant Huret, il lui dit:

–Je vais l’attendre dans un cabaret et le faire causer. A tout à l’heure.

Et il fila son chemin, prenant la rue du Commerce, pour arriver jusqu’au coin de la rue Marie-Thérèse.

Là se trouvait un petit cabaret, tenant le milieu entre la taverne et la gargote, espèce de petit marchand de bière. Quelques artisans et des domestiques y venaient prendre leur pension. Une boutique discrète, derrière les vitres de laquelle s’étalaient des biftecks, des côtelettes, des rognons crus, des salades; le rouge de la viande et le vert des salades tranchaient sur le petit rideau blanc qui masquait la boutique.

C’est dans ce cabaret, où sans doute il avait l’habitude d’aller, que le cocher avait donné rendez-vous à Chadi, en lui disant:

–Va toujours m’attendre un peu, sais-tu, au coin de la rue Marie-Thérèse. Tu feras servir, pour une fois; je vais revoir encore à l’écurie, si je retrouve ce fouet. Et, sais-tu, je viens tout de suite avec.

Il y avait dans le fond, comme isolée des autres, une petite table ronde.

Lorsque Chadi, en entrant, dit qu’il attendait le cocher d’Iza Lolotte, en commandant une bouteille de vieux bordeaux, c’est sur cette table qu’on le servit.

A cette heure, celle du dîner sans doute, ce n’étaient que cris, éclats de voix, coups de poing sur les tables, faisant sauter les assiettes. Le cabaret était envahi.

Toutes les tables, excepté celle sur laquelle on l’avait servi, étaient occupées.

Au milieu de ce brouhaha, une servante lourde passait, froide, accorte, ne paraissant pas sentir les caresses grossières de quelques convives qui la tapaient au passage. Au fond se trouvait la cuisine; on y voyait le maître de la maison, les bras troussés jusqu’au coude, secouant, remuant ses casseroles, au milieu de la vapeur chaude des fourneaux. Chaque fois que la servante commandait un plat, sans qu’il parût s’en occuper, il répondait d’un ton monotone:

–Entendu.,

Dans un petit comptoir, semblant en déborder, était une grosse femme épaisse, jeune encore, qui ne bougeait guère plus qu’un automate et semblait mécaniquement compter, recevoir et rendre la monnaie.

Un peu ahuri par le bruit, Chadi s’était mis à table et attendait.

Au bout de quelques minutes, celui qui lui avait donné rendez-vous parut.

Il vint s’asseoir, et, familier comme les gens de maison, il semblait que déjà ils fussent vieux amis.

Chadi, après avoir reçu la réponse négative au sujet du fouet qu’on n’avait pas retrouvé, après avoir trinqué, entama l’interrogatoire qu’il voulait, en disant:

–Sais-tu que ça a l’air d’une bonne maison, où tu es là?

–Oui, c’est toujours des bonnes maisons, ces filles qu’on sert; on fait ce qu’on veut. C’est moi qui fais les achats pour mes chevaux, et j’ai encore de petits bénéfices.

–Ces gens-là, ça ne doit pas compter, dit Chadi.

–Il y a des fois, ça leur pousse comme une maladie. Mais je suis prévenu, et on peut toujours arranger les comptes. Car j’ai ma femme qui est employée auprès de madame, elle aide la femme de chambre. Alors elle sait tout, voit et entend tout.

–Ah! c’est moi qui voudrais bien me placer comme ça, fit Chadi. On ne cherche pas quelqu’un, chez vous?

–Pour maintenant, non, mais cela pourrait se trouver. Seulement, je ne sais pas si on voudrait des Parisiens; je crois que madame ne les aime pas beaucoup.

–Tiens, je croyais qu’elle était de Paris et qu’elle était toujours en correspondance avec là-bas.

–Elle, Parisienne! Est-ce qu’on sait seulement le pays duquel elle est? On dit que c’est une Bohémienne; on dit que c’est une Hongroise, ajouta le cocher en éclatant ae rire. Elle est de tous les pays; elle est bien partout pour manger les hommes.

–C’est curieux, répondit Chadi; je croyais qu’elle aimait Paris, qu’elle mangeait toujours des choses de là-bas et qu’elle s’y faisait habiller.

—Non pas toujours, des fois.

—Dame, on m’a dit que tous ses chapeaux, toutes ses toilettes venaient de Paris.

—Dis une fois comment qu’ils savent ça, ceux-là.

–C’est peut-être des caisses, des ballots qu’ils ont vus arriver du chemin de fer.

–Jamais, pour une fois que j’en ai vu entrer un seul. Ah! si, hier, quelque colifichet qu’elle aura fait venir.

–Ah! hier?

–Oui, au moment de la course; elle attendait pour partir; je ne sais ce que c’est. Un individu lui a apporté une valise. C’est ma femme qui me l’a raconté, je ne faisais pas attention; seulement, elle l’a entendu qui disait avoir pris le train du matin à Paris.

–C’est ça; c’est ses robes qu’elle fait venir de par là.

–Oh! non, pas les robes. Je la mène deux fois par semaine chez sa couturière. Du reste, c’était une toute petite valise, trop petite pour une robe. Enfin, il y a des gens qui feraient mieux de s’occuper de leurs affaires. Je te dis: elle a horreur des Parisiens, puisque ma femme m’a dit qu’on l’avait chassée de là.

–Ah! ça se pourrait, à cause de ça.

–Enfin, si ça se trouve, je te le dirai; si, comme on dit, on augmente les voitures, j’aurai peut-être besoin d’un homme avec moi,

–Ah! c’est ça qui m’irait!

–Eh bien! sais-tu, t’as l’air bon enfant; reviens dans deux ou trois jours, c’est d’ici là que ça se décide. Moi je te quitte, car c’est l’heure où madame me fait appeler si elle veut sortir.

–Eh bien! dit Chadi, veux-tu que je revienne demain?

–Oui, c’est ça, demain. Ma femme m’a dit que tout allait changer dans la maison, aujourd’hui ou demain; on attend la réponse.

–Tiens, c’est peut-être ce que j’ai vu apporter quand je suis venu à l’hôtel; on venait du télégraphe.

–Ça se pourrait bien; ma femme va me le dire.

–Eh bien, si tu veux, je viendrai demain; mais où te verrai-je?

–Ici.

–A pareille heure?

–Oui.

–Bien; si tu veux, j’offre à déjeuner.

–T’es un bon bougre, toi; je veux bien.

–Alors viens plus tôt.

–Eh! prends-moi à l’hôtel; nous viendrons ensemble.

–C’est entendu, à demain.

–Entendu.

Ils se serrèrent la main.

Le cocher parti, Chadi paya au comptoir et–se hâta d’aller rejoindre Huret.

Il allait s’arrêter pour lui parler et lui raconter ce qui s’était passé au cabaret. L’agent, d’un coup d’œil, lui fit signe de continuer son chemin sans paraître le voir. Quand Chadi eut fait vingt pas, Huret marcha derrière lui.

Arrivé à l’extrémité du parc, le jeune ouvrier regarda s’il était suivi; là encore, l’agent, d’un signe d’yeux, lui commanda de marcher toujours, indiquant le chemin.

Ce manège se renouvela plusieurs fois. L’agent, pendant le trajet, avait regardé souvent derrière lui pour voir s’il n’était pas suivi.

Ils arrivèrent ainsi sur la place de l’Hôtel-de-Ville. Huret avait rejoint le jeune homme; en passant près de lui, il lui dit:

–Va à l’hôtel.

Ils prirent chacun un chemin différent pour se rendre au Grand-Monarque.

Lorsqu’ils furent seuls dans leur chambre, Chadi demanda:

–Qu’est-ce qu’il y avait donc, que vous m’avez défendu de vous parler?

–J’avais été vu. Déjà hier, elle m’avait reconnu. Je ne voulais pas qu’on nous vît ensemble, afin que tu puisses me servir; et nous pouvions être suivis. Maintenant, nous sommes seuls, nous allons causer. En attendant, là-bas, j’ai arrêté tout un plan nouveau. Il faut agir promptement; demain, on saurait que nous sommes ici ensemble, et ce que je veux faire risquerait de ne pas réussir.

–Je vous écoute, et je suis tout bouleversé; vous avez un air singulier; qu’est-ce que nous allons donc faire?

–De grandes choses, pour lesquelles il me faut ton dévouement absolu.

–Oh! ça, vous savez bien que vous pouvez y compter; commandez, je suis prêt. Seulement, ajouta Chadi, si ça n’est pas indiscret, je vous ferai observer que nous sommes sortis de très bonne heure ce matin; */ nous avons cassé une croûte, c’est vrai; mais nous avons passé cinq heures devant la grande porte, au bout desquelles j’ai pris avec mon homme un verre de vin qui m’a creusé. Nous ferons tout ce que vous voudrez, mais après déjeuner.

Huret sourit en disant:

–Tu as donc toujours faim!

Chadi parut étourdi de l’observation et répondit vite:

–Toujours faim! mais comptez donc: voilà plus de sept heures que nous n’avons mangé.

–Rassure-toi, nous sommes rentrés ici pour ça; nous allons manger dans notre chambre. Nous pourrions être vus dans un établissement public; c’est ce que je veux éviter, et c’est en déjeunant que tu me raconteras ce que tu as appris.

–Ça me va, ça; d’autant plus que ce que j’ai à vous dire ne m’empêchera pas de manger; je n’ai pas appris grand’chose.

–Nous verrons ça.

Quelques minutes après, ils étaient attablés et, en déjeunant, Chadi racontait son entretien avec le cocher.

Quand il eut terminé, Huret résuma en disant:

–Ainsi, on n’en sait pas plus sur elle ici qu’à Paris. Pour savoir, il faudrait être dans la maison. Crois-tu véritablement que tu y entreras?

–Ça, j’en suis certain. Comment, pourquoi faire, je ne puis pas le dire, mais je vous garantis que j’y entrerai.

—Ceci est déjà beaucoup.

—Alors, vous êtes content de moi?

—Oui.

Et, pour prouver sans doute sa satisfaction, Huret sonna le garçon et lui commanda d’apporter deux bouteilles de vin fin.

A l’étonnement de Chadi, il répondit en riant.

–Que veux-tu faire? il faut tuer le temps. Nous avons assez travaillé aujourd’hui; nous allons rester ici, pour arrêter définitivement ce que je vais faire.

–Oh! fit Chadi, quelques verres de bon vin, ça ne m’effraye pas; mais j’étais venu avec vous pour visiter Bruxelles, et, si nous avons du temps, nous pourrions en profiter.

–N’achève pas. Je t’ai dit qu’il ne fallait plus qu’on nous voie ensemble. Il faut qu’on ne nous voie ni l’un ni l’autre, aujourd’hui surtout. Tu partiras d’ici pour t’en aller de ton côté et moi du mien dès ce soir.

–Moi, ici, tout seul! Et qu’est-ce que vous voulez que je fasse? Si vous n’avez plus besoin de moi, je reprends le train.

Hochant la tête et souriant, Huret répondit:

–Tu partiras avec moi, tu verras Bruxelles plus tard. Ce qu’il faut que tu fasses, je vais te le dire.

–Mais, du train où ça va, vous me garderez toute la vie.

–C’est possible, fit gaiement Huret mirant le vin dans son verre avant de le boire.

Et Chadi de répondre, ahuri:

–Vous plaisantez! Et le patron?. Ah! et puis, c’est Denise qui en ferait une vie!...

–A ton patron, tu vas écrire. Ou, plutôt, je lui écrirai, moi. Eh! mon Dieu, Mlle Denise, si tu dois rester trop longtemps, eh bien, tu la feras venir.

Chadi but son verre d’un coup et exclama:

–Oh! bien, comme ça, ça me va alors.

Tout en buvant, ils arrêtèrent ce qu’on allait faire pour que le jeune ouvrier pût rester quelque temps à Bruxelles.

Huret écrivit à son patron, et Chadi à sa maîtresse.

Quand ils eurent fini, Chadi, las d’être en place, se remuant sur son siège, dit:

–Mais ce n’est pas tout ça! nous avons bien bu, bien déjeuné, nous n’allons pas rester ici à rien faire; ça n’est pas gai, une chambre d’hôtel.

–Nous allons boire.

–Tiens, tiens, vous aimez donc ça, vous?

–Une fois par hasard, quand je me trouve, comme aujourd’hui, obligé de prendre une grande résolution.

–Vous m’effrayez avec ce mot-là. Voilà déjà deux ou trois fois que vous le dites. Mais qu’est-ce que vous allez donc faire?

–Il faut que tu le saches pour agir, et je vais te le dire. Sonne le garçon, qu’il nous serve; nous causerons après.

Chadi obéit. Quand le garçon vint et qu’il eut placé les bouteilles et les verres sur la table, un jeu de cartes demandé par Chadi, Huret lui dit:

–Vous ferez, préparer notre note, nous partons ce– soir.

Le garçon sortit; le jeune homme regardait étonné, disant:

–Comment! nous partons ce soir? mais où allons-nous?. Voyons, je viens d’écrire à Denise.

–Tu vas savoir tout cela; maintenant que nous sommes seuls, nous allons causer.

Chadi avait beaucoup marché le matin, il était altéré; il" versait souvent. Huret se plaisait à boire, il avait l’œil luisant, la lèvre épaisse.

Il n’était déjà plus le même; l’homme sombre que nous avons vu devenait gai, expansif; s’étendant sur sa chaise, il raconta le plan qu’il avait arrêté. Il était simple, au reste.

Chadi devait entrer à tout prix, sans souci de l’emploi, dans la maison de M. de Verchemont; là, il devait épier et l’homme et la femme, car l’agent ne croyait pas qu’Iza seule était coupable. Il se persuadait que Verchemont, Oscar de Verchemont, était son complice dans cette mystérieuse affaire.

Iza n’avait été écartée de l’accusation que par les agissements de l’ancien magistrat; ce magistrat l’aimait, et il avait scandaleusement sacrifié sa situation à Paris, pour la suivre lorsqu’elle avait été expulsée de France; là, il vivait avec elle, supportant tout. Il ne voulait le croire ni sot, ni aveugle, il le voyait complice; et il avait besoin de savoir si les relations extérieures n’étaient pas une comédie.

C’est Chadi qui devait juger de cela. Lui, Huret, devait faire croire que sa démission, donnée au cours de l’instruction de l’affaire de la rue Lacuée, était véritable, qu’il n’appartenait plus en rien au cabinet de la sûreté. Il voulait faire croire qu’un héritage avait changé sa situation, que, riche et libre, il ne venait à Bruxelles que sacrifiant à un caprice.

La grande charmeuse Iza l’avait ensorcelé, et, lorsqu’il l’avait poursuivie autrefois, c’était par dépit. Il n’était là que parce qu’il ne pouvait plus se passer de la voir.

C’était une comédie difficile; mais Huret se sentait de force à la jouer. Les renseignements qu’il avait pu obtenir dès son arrivée devaient être sinon faux, au moins exagérés; cependantil y croyait. De Verchemont, selon ses renseignements, était absolument ruiné, n’obtenant de l’argent que par des expédients peu délicats.

Iza était criblée de dettes. Tout ce luxe bruyant devait s’écrouler d’un seul coup; cette catastrophe était imminente; c’est là qu’il les attendait, et c’est à cause de cela qu’il espérait être écouté par Iza.

Il avait vu l’impression qu’il avait produite sur elle au bois de la Cambre; assurément, cette femme avait peur; si elle avait peur, elle était coupable, et il ne se trompait pas. L’effraction, le vol commis à Paris devaient être dirigés par elle; il pensait même par eux.

Chadi fut un peu étourdi de toutes ces déductions faites à la diable, sans suite, et il se déclara prêt à agir. Alors, ils arrêtèrent les questions de détails, et, le soir même, Chadi allait s’installer au petit cabaret dans lequel nous l’avons vu le matin et y prenait la chambre vacante.

Huret louait, rue de la Loi, presque en face du petit hôtel occupé par de Verchemont, un appartement somptueusement meublé.

Quand Chadi se rendit le lendemain au rendez-vous qu’il avait donné au cocher, il trouva Huret accoudé sur sa petite fenêtre, fumant un cigare; il eut de la peine à réprimer un mouvement de surprise: l’agent Huret était méconnaissable.

De son côté, Chadi avait réussi dans ce qui lui était commandé. De sa fenêtre, Huret l’avait vu plusieurs fois allant et venant, bien plus transformé qu’il ne l’était lui-même, mais paraissant tout à fait à l’aise dans son costume de palefrenier de bonne maison, en culotte chamois, les mollets guêtrés, gilet à bandes grises et noires et coiffé de la petite calotte écossaise.

Deux jours après, l’agent recevait une lettre ainsi conçue:

«Envoyez-moi un mot poste restante, qui me fixe un rendez-vous le soir; j’ai du nouveau. Le télégramme annonçait l’arrivée d’un parent d’I., venu de son pays pour remplir ici l’emploi de caissier de la banque Flamande. De V. a trouvé des millions; je vous expliquerai tout ça. Je suis tout bouleversé de ce que je vois et entends. Je passerai à la poste demain. Répondez Aristide Leblanc.»

A cette lettre, l’agent répondit aussitôt, fixant un rendez-vous pour le lendemain soir.

Accoudé sur sa table, il pensait:

–Qu’est-ce que ce parent d’Iza? Cette banque Flamande et ce nouveau caissier?... Allons, allons, l’affaire commence.

Il reprit la lettre et lut en bas, sous la signature:

«On vous a remarqué.»

–Ah! ah1fit-il, ceci est plus important encore, et c’est pour cela qu’il faut aviser au plus tôt.

Iza Lolotte et Compagnie

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