Читать книгу Premières poésies, 1828-1833. - Alfred de Musset - Страница 10

STANCES

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Que j’aime a voir, dans la vallée

Désolée,

Se lever comme un mausolée

Les quatre ailes d’un noir moutier!

Que j’aime a voir, près de l’austère

Monastère,

Au seuil du baron feudataire,

La croix blanche et le bénitier!

Vous, des antiques Pyrénées

Les aînées,

Vieilles églises décharnées,

Maigres et tristes monuments,

Vous que le temps n’a pu dissoudre,

Ni la foudre,

De quelques grands monts mis en poudre

N’êtes-vous pas les ossements?

J’aime vos tours a tête grise,

Où se brise

L’éclair qui passe avec la brise.

J’aime vos profonds escaliers

Qui, tournoyant dans les entrailles

Des murailles,

A l’hymne éclatant des ouailles

Font répondre tous les piliers!

Oh! lorsque l’ouragan qui gagne

La campagne

Prend par les cheveux la montagne

Que le temps d’automne jaunit,

Que j’aime, dans le bois qui crie

Et se plie,

Les vieux clochers de l’abbaye,

Comme deux arbres de granit!

Que j’aime à voir, dans les vesprées.

Empourprées,

Jaillir en veines diaprées

Les rosaces d’or des couvents!

Oh! que j’aime, aux voûtes gothiques

Des portiques,

Les vieux saints de pierre athlétiques

Priant tout bas pour les vivants!

1828.

Premières poésies, 1828-1833.

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