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Le rapport Bowring de 1836

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La littérature spécialisée internationale associe le terme de « libre-échange » à la Grande-Bretagne du début du XIXe siècle. Dans un écrit de 1819, l’homme d’affaires David Ricardo développe la théorie des avantages comparatifs, en vertu de laquelle, le libre-échange contribue à la prospérité de tous les pays, y compris à celle des pays les plus pauvres. Au même moment, la Grande-Bretagne débat sur les « corn laws » devant régir le commerce des céréales. Des formations politiques prônent alors la suppression des droits de douane à l’importation de céréales. C’est dans ce contexte que John Bowring, membre de la Chambre des communes, se rend en Suisse au nom du gouvernement britannique. Il est chargé de rédiger un rapport sur les cantons fédéraux et de montrer comment la Suisse pratique le libre-échange et en tire profit. Son « Report on the Commerce and Manufactures of Switzerland, presented to both houses of parliament by command of His Majesty » détaillé est le premier et très important rapport scientifique sur l’économie suisse dans les années 1830. Pour chaque canton suisse visité, Bowring décrit non seulement l’économie, mais aussi la politique, l’éducation, la culture et la sécurité sociale. Il note ainsi qu’à Berne, les prisonniers apprennent à écrire. Bien plus qu’une documentation de l’histoire économique générale de la Suisse, le rapport Bowring dresse aussi un état des lieux des directoires commerciaux cantonaux. Il explique comment les commerçants s’organisent en associations et créent des instances régulatrices. Bowring évoque en particulier comment les commerçants suisses prônent le libre-échange et comment l’économie suisse prospère dans le même temps. Lui-même drapier et politicien, Bowring va en quelque sorte à la rencontre de ses homologues suisses. À Genève, il est ainsi accueilli par Marc-Antoine Fazy-Pasteur qui, après ses années d’apprentissage en Angleterre, a créé une filature à Carouge, dans la banlieue genevoise. Ce dernier dirige également une manufacture d’indiennes à Annecy, en France, et appartient à l’opposition libérale à Genève dans les années 1830. En Appenzell, John Bowring s’entretient longuement avec Johann Caspar Zellweger, déjà âgé. Propriétaire de la société Zellweger & Co., celui-ci est actif sur le plan tant politique que philanthropique, en tant que président de la Société suisse d’utilité publique. Outre par l’économie florissante, Bowring est surtout impressionné par le haut niveau d’éducation, le niveau de vie et la satisfaction générale des travailleurs dans les cantons.


Sir John Bowring (1792–1872), drapier, député britannique et futur gouverneur de Hong Kong.


Page de titre du rapport Bowring, 1836.

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