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Le franc suisse

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Tant que la Suisse consiste en une confédération de cantons souverains, la régale des monnaies se trouve entre les mains des cantons. La Suisse romande utilise alors différents pieds de monnaie, la Suisse orientale le florin, soit un vrai imbroglio monétaire pour les commerçants. Si la fondation de l’État fédéral en 1848 apporte enfin le franc suisse uniforme, des banques privées continuent pourtant d’émettre des billets. La Confédération obtient le monopole de leur émission en 1891, mais ne peut l’exercer qu’à partir de 1910, après que la Banque nationale suisse créée en 1905 soit devenue opérationnelle. La création d’une monnaie fédérale avait été tentée pour la première fois sous la République helvétique. Dès 1799, le système monétaire devait être uniformisé avec le franc suisse reprenant le pied de la pièce bernoise. Ce projet échoue à cause de la pénurie de métal précieux. Après la Médiation, les cantons détiennent à nouveau la régale des monnaies. La Diète tente bien de fixer un pied de monnaie uniforme, mais jusqu’à la réforme monétaire de l’État fédéral, des francs d’alliages, d’empreintes et de poids divers circulent – parallèlement à de nombreuses autres monnaies. Jusqu’en 1848, les monnaies cantonales demeurent donc valables en Suisse. Le nombre de banques passe de 74 à 171 entre 1830 et 1850. En 1848, la Confédération s’attribue la régale des monnaies en vertu de la nouvelle Constitution et définit le franc comme monnaie d’argent, divisée en 100 centimes. La valeur nominale, toujours actuelle, des pièces est fixée avec cinq, deux et un franc, ainsi que les pièces de centimes. Depuis, seule la pièce d’un centime a été officiellement retirée de la circulation, fin 2006. Émis depuis un demi-siècle par diverses banques d’émission et jusque-là peu populaires, les billets de banque s’imposent lors de la crise monétaire de 1870 qui suit la guerre. Par rapport aux devises des principaux partenaires commerciaux comme l’Allemagne, le Royaume-Uni, la France ou les États-Unis, le franc suisse ne cesse de s’apprécier. À l’aube de la Première Guerre mondiale, 100 francs suisses équivalent ainsi à tout juste 20 dollars – en 2020, ils en valent 105 environ. Le franc traverse sa première crise en 1936, lorsque la BNS le dévalue de 30 pour cent contre la volonté du Vorort. Rétrospectivement, cette décision s’est toutefois avérée juste et aurait même dû être prise plus tôt. La prochaine épreuve survient en janvier 1973, lorsque le Directoire de la BNS décide de quitter le système de Bretton Woods avec taux de change fixes. Depuis l’introduction de l’euro en 2000, le franc est soumis à une pression constante, et cela n’est pas près de changer dans un avenir proche. Si l’appréciation du franc suisse exprime d’un côté la confiance globale dans la stabilité politique de la Suisse, elle constitue de l’autre aussi un défi constant pour l’industrie d’exportation suisse.

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