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III
Coco Lacour et Bibi la Grillade

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C’était une étrange boutique que celle qui prenait jour au numéro 17 de la rue de la Harpe, en plein quartier Latin et dont l’enseigne, ironiquement pompeuse — Au Panthéon des Élégances ! — eût déjà suffi à capter l’attention des passants.

En effet, il suffisait de jeter un rapide coup d’œil sur la devanture pour constater que jamais peut-être aucune collection de loques plus disparates n’avait été offerte, même au carreau du Temple, à la curiosité des badauds.

On y voyait suspendus, serrés les uns contre les autres, se rapprochant avec cette familiarité qu’ont de tout temps provoquée de communs malheurs, des robes à paniers qui, jadis, aux bals de Versailles, avaient rehaussé la beauté des grandes dames amies de la reine, des carmagnoles usées jusqu’à la corde, des habits de cour aux broderies arrachées, des pantalons en toile à petites rayures tricolores, tels qu’en portaient les premiers volontaires de la République, des tuniques de « merveilleuses », qui avaient fait les beaux jours du Palais-Royal sous le Directoire, des uniformes de soldats, d’officiers, sans boutons, sans galons, beaucoup plus noirs de crasse que de poudre… et jusqu’à la tenue à peu près complète, mais dans un état de délabrement indescriptible, d’un Suisse de cathédrale, dont la hallebarde absente avait sans doute résonné jadis sur les dalles de Notre-Dame.

Mais dès qu’un client s’aventurait à l’intérieur du magasin, le spectacle qui s’offrait à sa vue dépassait encore ce que l’étalage laissait pressentir.

En un tohu-bohu incroyable, gisaient les objets les plus hétéroclites : vieux meubles prêts à tomber en poussière, poteries ébréchées, matelas laissant échapper des flots de coton de leurs ventres que l’on eût dit fouillés à coups de piques, vieux fusils aux canons tordus, sabres aux lames ébréchées et tellement rouillées que l’on eût juré qu’elles avaient été trempées dans le sang, casseroles bosselées, trouées, assiettes fêlées, plaques de cheminées provenant d’antiques maisons démolies, bustes et statuettes en plâtre et même en terre cuite, ayant toutes subi de véritables opérations chirurgicales qui les mutilaient au point de les rendre méconnaissables.

Aux murs, des tableaux déchirés, des glaces fendues, des rideaux ou plutôt des bouts de rideaux qui n’avaient plus ni couleur ni forme…

Bref, dans tout cet amas de bric-à-brac, entassé pêle-mêle au fur et à mesure des rentrées, il eût été impossible de découvrir quelque chose d’intact, sauf un tonnelet juché sur un trépied qui avait pu supporter autrefois un berceau d’enfant et dont la clef, d’où s’échappait de temps en temps une goutte de vin rouge, et deux verres placés au-dessus de la bonde révélaient à la fois l’usage habituel et les états de service…

Mais ce qui dépassait encore ce pittoresque, ce véritable musée de la friperie que nous venons d’essayer de décrire, c’était assurément les deux propriétaires de l’établissement !

L’un, coiffé d’un bonnet de police, vêtu d’une vieille veste de houzard et d’une culotte collante à la couleur déteinte et reprisée en maints endroits, était un immense gaillard d’une quarantaine d’années, long comme un jour sans pain, et portant, éternellement fixée au coin de son bec, une énorme bouffarde capable de contenir une demi-livre de tabac.

L’autre, plus jeune d’une dizaine d’années, tout petit, mince, étriqué, la mine éveillée, le nez en trompette, engoncé dans l’habit d’un incroyable qui n’avait plus qu’un pan, le front orné d’un chapeau en feutre gris, râpé, élimé et aux ailes cabossées, perdu dans un pantalon au fond trop large et aux genoux usés jusqu’à la corde, formait, avec son associé, le plus amusant des contrastes.

Tous deux semblaient s’entendre à merveille… Jamais aucune querelle, aucune contestation ne s’élevait entre les deux « commerçants », connus dans les parages sous le double sobriquet de Coco Lacour et de Bibi la Grillade.

D’où venaient-ils ?… Personne n’eût été capable de le préciser. Ils étaient arrivés là un beau matin de l’été précédent, dans une petite carriole en osier, traînée par un âne pelé, mais vigoureux.

Ils s’étaient paisiblement installés dans la boutique, dont ils avaient payé deux termes d’avance à son propriétaire, un honorable marguillier de la paroisse Saint-Séverin, vieil avare âpre au gain, qui, enchanté d’utiliser enfin ce véritable nid à rats dont personne ne voulait, avait empoché son argent, tout en se gardant bien de prendre le moindre renseignement sur ses singuliers locataires.

Chaque matin, avant qu’il fit jour, Coco Lacour et Bibi la Grillade partaient avec leur modeste équipage à ce qu’ils appelaient la « chine », c’est-à-dire récolter çà et là des objets qu’ils trouvaient abandonnés sur la voie publique et qu’ils jugeaient capables d’alimenter leur fonds et d’enrichir leur collection spéciale…

Ils revenaient vers huit heures à leur domicile, déchargeaient leur butin, et, en attendant la pratique, assis, l’un sur une chaise dépenaillée, l’autre sur un siège qui avait été autrefois un tabouret à musique, en face d’un vieux clavecin sans touches et transformé en table à tout faire, ils se livraient aux joies d’interminables parties de cartes, ne prenant de répit que pour aller faire au tonnelet de larges emprunts, ou pour « servir » de leur mieux le pauvre hère en quête d’une défroque à bon compte, ou la ménagère à l’affût d’une occasion profitable.

Comme ils réglaient exactement leurs fournisseurs, qu’ils ne s’occupaient jamais des affaires des autres, qu’ils vivaient en paix avec leurs voisins, et qu’ils avaient même toujours le « petit mot pour rire », ils bénéficiaient d’une véritable popularité locale qui leur tenait lieu de certificat de bonne vie et mœurs et dont ils tiraient d’ailleurs une vanité fort légitime.

Or, ce soir-là, la recette, qui n’était jamais bien brillante, avait été particulièrement mauvaise. Un vieux fer à repasser vendu huit sols à une blanchisseuse de la rue de la Huchette, un corsage cédé pour une livre… et encore, en marchandant ferme… à une portière de la rue de l’Éperon, tel était le bilan de la journée.

Aussi les deux amis faisaient-ils piteuse mine… Coco Lacour en avait laissé éteindre sa pipe et Bibi la Grillade se frottait le bout du nez, comme s’il eût voulu lui imposer une forme un peu plus rectiligne.

Tous deux, après avoir rangé à l’intérieur la garde-robe suspendue à l’étalage et posé contre les carreaux de la baie et de la porte des vantaux en bois vermoulu, étaient revenus s’asseoir devant leur table.

— Décidément, attaqua Bibi la Grillade… les affaires vont plutôt mal.

Coco Lacour, qui semblait de fort méchante humeur, fit entendre un grognement de mauvais présage :

Son associé poursuivait :

— Comment veux-tu que le commerce prospère, avec un gouvernement comme nous en avons un !

« La guerre, toujours la guerre !

« Si je pouvais arriver jusqu’à l’Empereur, c’est moi qui lui dirais son fait.

« Vrai, c’t’homme-là n’est pas raisonnable ; et tu verras qu’à force de vouloir dévorer tout le monde, il finira par se faire avaler lui-même.

— Tout ça est très joli, ponctuait Coco Lacour, en recueillant précieusement dans la poche de sa vaste casaque les derniers brins de tabac qui constituaient le reliquat de sa provision quotidienne. Mais c’est pas ça qui arrangera nos affaires.

Et, frappant un grand coup de poing sur le clavecin qui résonna plaintivement, il s’écria :

— En attendant, soupons !

— Soupons ! soupons ! grommela Bibi la Grillade, en allant prendre dans une vieille malle en cuir privée de ses ferrures et de ses charnières un morceau de pain et une assiette ébréchée sur laquelle reposaient côte à côte deux harengs saurs tellement plats qu’on les eût dits passés au laminoir.

Déposant près de lui sa bouffarde qu’il avait renoncé à bourrer, Coco Lacour s’exclama sur un ton de découragement :

— Vrai ! C’est à vous dégoûter d’être honnête !

Il se leva, s’en fut au tonnelet et, saisissant un verre, il tourna le robinet de la cannelle… Mais, presque aussitôt, le vin cessa de couler.

— Allons, bon ! s’écria Coco Lacour, v’là que la barrique est sèque !

« Comment que ça s’fait ?… Ça fait quatre jours que je l’ai mise en perce.

— Mon vieux Coco, observait Bibi, au train où tu vas et avec tout ce que tu t’entonnes dans le gosier, rien d’étonnant à ce que la cave soit vide.

— Pas de tabac, pas de vin… et du pain sec et des harengs saurs pour tout frichti… Bibi ! ça ne peut pas durer comme ça !

— Allons, allons, ne te fâche pas, mon vieux Coco… j’ai encore quelques économies…

— Cachottier, va !

— Et de quoi t’offrir ce soir une bonne chopine de rouge… un paquet de perlot et même un peu de beurre pour donner du goût à ton « bricheton ».

— Dis donc, Bibi, est-ce que le bourricot a eu son picotin ?

— Tu sais bien que Grisonnet est toujours servi le premier.

— Manquerait plus que ça ! Une si brave petite bête qui nous rend de si grands services. J’aimerais mieux me priver de boire et de fumer plutôt que de penser que demain il partirait à la « chine » sans rien dans les estomacs !

— On sait que tu as bon cœur, mon vieux Coco, et si tu n’avais pas un trou sous le nez qui te coûte si cher…

— Et toi, si tu ne dépensais pas tes quatre sols à offrir des fleurs à toute la jeunesse du quartier…

— Quéque tu veux… chacun a ses défauts. Toi, tu es gourmand, moi, je suis galant… N’empêche qu’on est deux bons fleux tout de même.

— Trop bons même…

— Et des honnêtes gens !

— Pour ce que ça nous rapporte !…

— Tu aimerais peut-être mieux recommencer la vie que nous menions autrefois ?

— Dame !…

— Tais-toi !… Tu n’en penses pas un mot !

— Qu’en sais-tu ?

— J’en suis sûr ! Or, on a beau être tous deux des enfants de la rue, des fils du pavé… on a tout de même une conscience.

— Tu me fais rigoler.

— Oui, Coco, une conscience. La preuve, c’est que quand, lassés de nous esquinter à débarder les fardeaux sur les quais de la Seine pour manger tous les jours des épluchures de haricots et coucher chaque soir à l’auberge de la belle Étoile, on s’est décidé à grincher [voler] la vieille fruitière de la rue Mouffetard, on s’est fait pincer tout de suite.

— C’est qu’alors on n’avait pas la manière.

— Et on ne l’aura jamais !

— Penses-tu ! Si on voulait s’en donner la peine, moi, je suis bien sûr…

— Tais-toi, que je te dis Toi, pas plus que moi, tu ne seras jamais un bon voleur Et puis en v’là assez là-dessus. D’abord, nous avons donné notre parole à Vidocq…

— Vidocq ! répéta Coco Lacour en haussant les épaules.

Bibi la Grillade reprenait gravement :

— Rappelle-toi ce qu’il nous disait là-bas, au bagne, ce pauvre M. Vidocq : « Quand vous aurez reconquis votre liberté, redevenez des travailleurs… Ne vivez plus en marge de la société… Faites-vous une situation régulière… Cela vaudra mieux que risquer de nouveau le bagne et peut-être l’échafaud ! »

— Le fait est, déclarait Coco, que, pour faire de beaux discours et donner de bons conseils, il n’y en avait pas deux comme lui… N’empêche que c’était un voleur… un bandit…

— Pas comme les autres !…

— Tais-toi donc… Qui sait si ton Vidocq n’était pas un « mouton »… un traître ?

— Ah ! ça, non !… Il n’y a qu’à le regarder dans les yeux, celui-là, pour être sûr que ce n’est pas un faux bonhomme.

— Allons donc !… Est-ce qu’il ne devrait pas être là ?… À notre libération, il nous avait dit : « Cachez des vêtements dans le rocher de la Vierge et avant deux mois je vous aurai rejoints. » Voilà plus d’un an de cela… et va te faire lanlaire… Pas plus de Vidocq que de beurre dans nos épinards !

— Attends… mon vieux Coco.

— Pourtant… nous lui avons fait parvenir notre adresse.

— Peut-être bien qu’elle s’est égarée en route ?

— C’était bien la peine de nous décarcasser comme nous l’avons fait pour nous procurer les renseignements qu’il nous avait demandés.

— L’essentiel c’est qu’on les a !

— À quel prix !

— Allons, ne grogne donc pas comme ça… Attends-moi là, j’vais aux provisions et surtout tâche de me chasser toutes ces vilaines idées… Tu peux compter sur ton vieux Bibi.

En raflant la recette du jour qui gisait triste et maigre sur le vieux clavecin, Bibi la Grillade s’en fut à la porte, se préparant à faire jouer le bec-de-cane, lorsque des coups légers, discrets, heurtèrent la devanture.

— Ah çà ! s’écria Bibi, qui est-ce qui vient nous rendre visite à une heure pareille ?… C’est peut-être un client ?

— Va ouvrir…, grommela Coco.

Bibi s’en fut entrebâiller prudemment la porte… Une sourde exclamation lui échappa. Et se retournant vers son camarade, il ajouta sur un ton mystérieux :

— C’est lui !…

— Lui ?… qui ça, lui ?… s écria Coco Lacour.

— Vidocq ! lança le forçat évadé en pénétrant dans la boutique.

Tandis que Bibi la Grillade refermait vivement l’huis et en poussait l’unique mais solide verrou, Vidocq s’avançait vers Coco Lacour, qui le regardait d’un air ahuri.

— Eh ! oui, c’est moi, ponctua le forçat évadé… Je n’ai peut-être pas été très exact au rendez-vous… Mais, vous le savez mieux que personne, il est plus facile d’entrer au bagne que d’en sortir… et on ne fait pas toujours ce que l’on veut, surtout quand on a à ses trousses les meilleurs limiers de M. Henry…

— Le chef de la Sûreté générale…, précisa Coco.

— Un rude homme ! reconnaissait Vidocq. Il a mis ma tête à prix… Aussi, pour dépister ses agents et arriver jusqu’ici sans encombre, ai-je dû employer plus d’un subterfuge… L’essentiel, c’est que me voici.

— Asseyez-vous donc, monsieur Vidocq, invitait Bibi, avec une cérémonieuse déférence.

Et, tout de suite, il ajouta :

— Vous devez avoir besoin de vous restaurer…

— Tout à l’heure ! répliqua Vidocq avec autorité. Nous avons d’abord à causer…

Et, s’installant à califourchon, sur la chaise dépenaillée que lui offrait Bibi, il reprit :

— Alors, on est redevenu des honnêtes gens !…

— Oui, monsieur Vidocq, répliquaient simultanément Bibi, avec une fierté manifeste, et Coco, non sans une certaine amertume.

— Félicitations ! Êtes-vous satisfaits de votre sort ?

— Peuh ! ponctua Coco avec une moue significative.

— Ça pourrait aller mieux ! reconnaissait Bibi. Mais on vit tout de même… Et puis… faut être philosophe… On ne refait pas sa vie en un jour.

— C’est vrai ! reconnut Vidocq dont le visage refléta soudain une profonde détresse…

Mais, rappelant à lui l’énergie qui semblait l’avoir un instant abandonné, il reprit :

— Avez-vous pensé à moi ?

— Tout le temps, monsieur Vidocq, affirmait Bibi…

— Même…, continuait Coco, qu’on vous réserve une bonne surprise…

— Auriez-vous trouvé ? s’écria le forçat en se redressant d’un bond.

— Celle que vous cherchez…, acheva Bibi.

« Eh bien !… oui… monsieur Vidocq… Nous l’avons retrouvée… Seulement voilà.

— Parlez, mais parlez donc ! frémissait Vidocq pâle comme un spectre.

Et Coco Lacour, baissant instinctivement la voix, révéla :

— Elle vit, sous le nom de Manon la Blonde, au château de Saint-Gratien, près d’Épinay-sur-Seine.

— Et vous êtes sûrs au moins que c’est elle ? interrogeait Vidocq pâle comme un mort…

Bibi affirmait :

— Il n’y a qu’à la comparer au portrait que vous nous aviez confié là-bas pour en être absolument convaincu.

— Comment avez-vous réussi à la découvrir ? haletait Vidocq en proie à un trouble indicible.

— C’est bien simple…, expliquait Coco. On était parti un jour à la « chine » du côté d’Épinay, lorsqu’on voit tout à coup, sur la route, un rassemblement.

« On s’approche… Un carrosse avait versé dans le fossé…

On en sortait justement une belle dame qui n’avait aucun mal et qui riait même aux grands éclats.

« Alors je pousse Bibi du coude et je lui glisse à l’oreille : « On dirait la femme que M. Vidocq nous a chargés de retrouver ! »

« Aussitôt, je tire le portrait de ma poche. Car comme nous comptions beaucoup plus sur le hasard que sur nos propres moyens pour nous acquitter de la commission dont vous nous aviez chargés, nous l’emportions toujours avec nous en voyage…

« Bref, nous regardons, nous comparons. Il n’y avait pas à barguigner… C’était elle !

— Pourvu, s’écriait Vidocq, que ce ne soit pas qu’une ressemblance !…

— Oh ! en ce cas, elle serait rudement frappante, déclarait Coco.

— Alors, interrogeait froidement l’évadé, vous dites que cette femme demeure au château de Saint-Gratien ?

— Oui, monsieur Vidocq, près d’Épinay-sur-Seine.

— À qui appartient ce domaine ?

— Au célèbre financier Ouvrard…

— Cette Manon la Blonde est sans doute sa maîtresse ?

Les deux associés eurent un silence d’hésitation.

— Allons, parlez ! insistait Vidocq, et ne craignez pas que je me fâche !

— Eh bien ! oui, monsieur Vidocq, avoua Coco, elle est sa maîtresse !

Partant d’un éclat de rire bien plus terrible que le plus violent des accès de colère, Vidocq scanda :

— Je suis content, très content ! il y a même longtemps… très longtemps que je n’ai éprouvé une joie pareille… Ah ! quel service vous venez de me rendre ! Jamais je n’oublierai… Jamais, c’est bien cela. Ah ! ah ! c’est bien…. vous êtes des amis, vous êtes des frères !… Vous ne pouvez vous imaginer combien je suis heureux… Merci ! merci !…

Et, saisissant les mains de Coco Lacour et de Bibi la Grillade, il les serra à les broyer ; et, tandis que deux larmes brillaient dans son regard transfiguré d’une indicible allégresse, de sa bouche tremblante s’évadaient ces mots, en un murmure où frémissait l’annonce d’un sanglot :

— Mes enfants ! Aurais-je enfin retrouvé mes enfants ?

Vidocq

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