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A l'inquiétude que lui causait la maladie de Lucile, Rouillon sentait parfois se mêler une obscure et farouche satisfaction. Si la jeune fille avait été profondément affectée, c'est que l'homme aimé par elle avait été atteint. Le rival heureux n'existait plus.

A certains moments, Rouillon en avait des accès de joie féroce et comme un redoublement de vitalité. Il ne faisait plus mystère de son amour; bien au contraire, il l'affichait sans réserve, prenant soin de compromettre Lucile par ses assiduités.

Cependant, l'état de la malade empirait. Allait-elle donc succomber? Mais alors ce serait lui, Rouillon, qui, par la mort du bien-aimé, l'aurait tuée, elle!

Cette idée maintenant le persécutait. Il en perdit l'appétit et le sommeil. Il fit venir de Neuville un médecin renommé. La jeune fille, que sa mère soignait admirablement, eut enfin une crise salutaire. Elle se trouva hors de danger.

La convalescence fut longue; et Lucile était encore bien frêle, bien pâle, pendant ce splendide mois de mai, dont le radieux soleil illumina de si tristes choses.

Son rétablissement ne fut complet que le jour où l'on eut des nouvelles d'André. Il écrivait du fond de l'Allemagne. Il était là prisonnier; là, il avait été, presque en même temps que Lucile, entre la vie et la mort. Une fièvre typhoïde avait failli l'emporter. Il se sentait assez bien maintenant, et il annonçait son prochain retour.

A quoi tient l'amour?

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