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7.
ОглавлениеLa position de l’homme sur le cheval doit être puisée dans la nature, afin que chaque partie de son corps soit dans une attitude aisée, pour qu’aucune ne se fatigue; le cavalier sera par conséquent en état d’être plus long-temps à cheval sans se lasser, point essentiel pour un homme de guerre: l’homme doit aussi être placé d’une manière solide; et la position la moins gênante pour lui, doit être aussi la moins gênante pour le cheval, afin de lui laisser toutes les facultés de ses forces.
La première leçon doit se donner sur un cheval arrêté, afin qu’aucun mouvement ne s’oppose à la théorie, et que l’attention du cavalier ne soit nullement détournée. Il est très-inutile de se servir de chevaux de bois, comme cela se pratiquait assez généralement dans la cavalerie, parce que ces sortes de chevaux sont rarement construits à l’imitation des chevaux naturels, et le cavalier ne peut s’y placer de même; c’est d’ailleurs avoir recours à des moyens inutiles.
On placera le cavalier sur la selle, de manière que le point d’appui de son corps soit réparti également sur ses deux fesses, que le milieu de la selle doit partager; on lui fera sentir le plus fort de l’appui sur les deux os formant la pointe des fesses, dits tubérosités des os ischium, et on le mettra assez en avant sur la selle pour que sa ceinture soit collée au pommeau.
Son corps sera d’aplomb sur cette base, de manière que la ligne verticale, dans laquelle est son centre de gravité, se trouve passer par le sommet de la tête, et tomber au milieu de ses fesses. La position de sa tête et de son cou se trouve déterminée par le passage de cette ligne verticale.
Le bas des reins doit être un peu plié en avant, afin de faire un arc-boutant, dont nous expliquerons l’utilité par la suite. Ce pli doit être dans les dernières vertèbres, dites lombaires, et doit s’opérer sous l’épaisseur des épaules, afin de ne pas déranger la verticale, qui, comme nous l’avons dit, doit tomber au milieu des fesses.
Les épaules seront plates par derrière; c’est ce qu’on appelle vulgairement les creuser.
Les bras tomberont naturellement, par leur propre poids, jusqu’à ce qu’on leur donne une occupation au bridon ou à la bride; ce que nous déterminerons. Les fesses étant bien au milieu de la selle, les cuisses doivent se trouver égales: on les tendra et alongera de chaque côté du cheval, en les abandonnant à leur pesanteur sans les serrer, relâchant, au contraire, la chair et les muscles qui les entourent, afin qu’elles puissent s’aplatir par leur poids, et porter dans leur partie inférieure. Les plis des genoux seront absolument sans force, et on abandonnera les jambes à leur propre pesanteur, afin que le poids leur fasse prendre la véritable position, qui est entre l’épaule et le ventre du cheval.
Les ligamens des jambes avec les pieds seront également lâchés, pour que ceux-ci tombent presque parallèles entre eux, et la pointe se trouvera un peu plus basse que le talon ( le cavalier étant sans étriers.)
Voilà, en général, la position de l’homme sur le cheval: nous allons la détailler partie par partie, en faisant, sur chacune, les observations nécessaires; et nous prendrons, pour cet effet, l’ordre qui me parait le plus convenable, qui est de placer d’abord les parties qui doivent servir de base aux autres.