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INTÉRIEUR DE L’ÉGLISE.

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Table des matières

DESCRIPTION DES CHAPELLES, MONUMENTS ET TABLEAUX QU’ELLES RENFERMENT.

En entrant par la porte principale, la porte du Milieu, on voit une tribune soutenue par un péristyle de colonnes isolées, de l’ordre composite, dont la corniche est architravée; sur cette tribune pose le buffet d’orgues de trente-deux pieds, exécuté par Jadot, sur les dessins de Chalgrin; ouvrage de menuiserie extrêmement remarquable. Les sculptures sont de Duret. Quant au jeu d’orgues, il est de Cliquet, le plus habile facteur de son temps; il passe pour être un des plus complets qu’il y ait en Europe. Après que l’intérieur de cette église fut achevé entièrement, la dédicace s’en fit en 1745, ainsi que l’indiquent les deux inscriptions en lettres d’or qui sont au bas de la nef, sur deux grandes tables de marbre noir. Les bénitiers placés de chaque côté de l’entrée principale sont deux belles conques supportées par un bloc de granit représentant une espèce de rocher orné de plantes marines, au bas duquel rampe un serpent. Ces bénitiers sont d’autant plus dignes de l’attention publique, que les deux conques viennent d’un coquillage très-rare, appartenant à un poisson appelé le Tuilé ; elles avaient été données à François Ier par la république de Venise. M. Languet les ayant trouvées en dépôt dans le cabinet du Jardin des Plantes, les demanda à Louis XIV pour en orner son église, et le roi les lui accorda.

La première chapelle, en entrant par le bas-côté droit, est la chapelle des fonts baptismaux; elle est sans ornements, à moins qu’on ne veuille appeler comme tels deux tableaux rien moins que remarquables, et de plus très-mal placés pour leurs teintes. L’un représente le baptême du surintendant de la reine d’Éthiopie par saint Philippe; l’autre, c’est saint Paul imposant les mains à ceux de ses disciples qui n’avaient pas reçu le Saint-Esprit. Cette chapelle était autrefois celle des agonisants; elle servait de sanctuaire au très-saint sacrement pour les malades.

La deuxième chapelle doit être spécialement consacrée au culte des âmes du purgatoire. Au moment où nous écrivons, on travaille à l’orner de peintures à fresque; dans l’origine, elle avait, comme la première, une autre destination: c’était la chapelle de Saint-Joachim et de Sainte-Anne, qui étaient regardés comme les protecteurs de la paroisse.

La troisième chapelle, aujourd’hui comme autrefois, est dédiée à saint Roch; les peintures à fresque qui la décorent produisent un assez bel effet: elles sont d’Abel Pujol. D’un côté, l’on voit saint Roch priant pour les pestiférés dans un hôpital de Rome; de l’autre, il apparaît étendu dans la prison de Montpellier, sa patrie, venant de rendre le dernier soupir. Le haut du plafond représente la gloire du saint, et aux quatre angles sont des figures allégoriques des quatre principales villes d’Italie.

La quatrième chapelle est la chapelle de Saint-Maurice; elle n’a point changé de nom; son nom d’autrefois est son nom d’aujourd’hui. Une inscription latine placée au-dessus de l’autel indique qu’elle est dédiée aux martyrs de la légion thébaine, et principalement à saint Maurice, saint Candide et saint Exupère. Deux tableaux, peints à fresque par Vinchon, représentent, l’un, le massacre de la légion thébaine, ordonné par le féroce Maximien; l’autre, saint Maurice refusant de sacrifier aux faux dieux. Le haut de cette chapelle, comme celui de la précédente, est décoré de peintures à fresque, et, à ses quatre coins, on voit les figures allégoriques des Vertus théologales.

La cinquième chapelle, dédiée à saint Jean et à saint Joseph, est ornée du mausolée du curé de Saint-Sulpice, M. Languet de Gergy . Le pasteur est représenté à genoux, levant les yeux et les mains au ciel; le génie de l’immortalité, placé devant lui, soulève une draperie funèbre, sous laquelle on aperçoit le squelette de la Mort dans l’attitude de l’épouvante. Sur le piédestal étaient les deux génies de la Charité et de la Religion; ils faisaient mal au cœur des révolutionnaires, qui les ont détruites. Ce mausolée, qui, par son volume, ainsi que par la beauté des marbres qu’on y a employés, doit avoir coûté des sommes considérables, nous semble le monument le plus curieux de ce dernier degré de corruption où les beaux-arts étaient tombés vers la fin du règne de Louis XV. Il n’y a pas d’expression qui puisse rendre à quel point tout, dans cette sculpture, draperies, figures, composition, est faux, ignoble et maniéré. Le sculpteur Michel-Ange Slodz, considéré dans son temps comme un grand artiste, bien qu’ignorant même jusqu’aux limites de son art, paraît avoir voulu, par le mélange du bronze et des marbres de diverses couleurs, produire quelques-uns des effets de la peinture: ce qui ajoute encore la bizarrerie et le ridicule à tous ses autres défauts. Les deux figures sont en marbre blanc; la Mort est en bronze, et la draperie de deux sortes de marbres, bleu turquin et albâtre jaunâtre. Les coussins sur lesquels le pasteur est à genoux, sont en marbre jaune de Rennes.

Après la chapelle Saint-Jean, suit immédiatement le portail, bénit sous les noms de Saint-Laurent et de Saint-Jean-Baptiste. On voyait il y a peu de temps encore, au-dessus de la porte à l’intérieur, une tribune vitrée, entourée d’un balcon en fer creux; mais cette tribune ainsi placée était de si mauvais goût qu’on a eu le bon esprit de la faire enlever.

La sacristie vient après le portail. L’entrée de cette sacristie est ornée de deux statues, données, en 1822, à l’église Saint-Sulpice par la ville de Paris. L’une représente saint Pierre: elle est de Pradier; l’autre, saint Jean: c’est l’œuvre de Petitot. Elles sont très-belles assurément; aussi regrettons - nous qu’elles ne soient que de plâtre. L’intérieur de la sacristie est décoré de boiseries assez riches; mais elle nous a paru trop petite en proportion du vaisseau de l’église.

La sixième chapelle du bas côté droit, c’est-à-dire, celle qui suit immédiatement la sacristie, n’offre rien de remarquable; on y voit les reliques de saint Denis et de saint Éleuthère; un tableau, enchâssé au-dessus de l’autel, nous indique assez qu’elle est sous l’invocation de ces deux saints martyrs, telle qu’elle était avant la révolution.

La septième chapelle est dédiée à saint Fiacre; un tableau qu’elle renferme, et qui est assez digne d’attention, représente le saint refusant la couronne d’Écosse. En face, un autre tableau, dont nous ne garantissons pas avoir bien saisi l’idée, semble traduire la vie de l’homme qui, d’un côté, combat les passions. et, de l’autre, marche guidé par la vertu dans le chemin qui mène au céleste séjour. Sans parler d’un essaim d’anges qui se trouvent dans les nuages, et qui sont pressés l’un sur l’autre sans art et sans goût, les principales figures du tableau n’ont pas leur expression propre, et les couleurs de l’ensemble sont, en général, trop vives et outrées. Peut-être, au reste, nous trompons-nous quant au sujet.

La huitième chapelle est sous l’invocation de sainte Geneviève, patronne de Paris; on y remarque, au-dessus de l’autel, la statue de la vierge de Nanterre, et en face, au-dessus du confessionnal, un tableau de Bazin, représentant la procession du saint sacrement dans cette église.

La neuvième chapelle est consacrée à saint Michel, aux saints anges gardiens, à tous les archanges et anges. L’autel de cette chapelle est privilégié. Avant d’arriver à la chapelle de la Sainte-Vierge, en sortant de celle de Saint-Michel, il en est une qui est appelée la chapelle des Allemands .

Physionomie des paroisses de Paris : Saint Sulpice et Saint Roch

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